Le sir du chemin...
Le désir du chemin
est lui-même un chemin
le paysage que l'on traverse :
un paysage vers
nos territoires profonds.
Dans l'approche
Ton visage
comme une ile dallée de soleil de soleil
fermée sur l'obscur
je
Si peut existe de ce que l'amour comprend
Il est temps de faire fête
De ne pas en croire ses yeux
Si peu existe
De ce que la parole surprend dans l'amour
Temps d'extraire un vertige
De chaque seconde
Ce sera simple
Tout appel est un fragment d'horizon
Tout pas une possible danse
Dans l'absolu du chant
Comme le savent les adorateurs du vent
Et les mendiants funambules de leur faim
Si peu existe
De ce que promet le soleil à la peau
Et la rivière à la bouche
De ce que la ferveur des regards
Demande au matin
A son son tremblement de flamme
Ou donc le cœur trouverait-il ses raisons
Sinon en ce combat d'amour
Entre mesure et démesure ?
Si peu existe de ce que l'amour comprend
Vers la démesure nos cœurs fragiles
Sinon quoi ?
En ton sommeil l'avenir
Ce matin-là
je m'étais levé bien avant toi
pour voir les premières lueurs du jour
Sur la tersasse de notre maison
une branche d'hibiscus
tendait les doigts de son attente
dans la même direction que moi
Tout semblait habité par une seule raison de vivre
Dans la brise
du petit matin
le linge étendu la veille
donnait à la terrasse
l'aspect d'une barque
rentrant au port
Je n'ai pas vu les premiers rayons du soleil
faire éclater la crête des montagnes
J'ai vu les premiers rayons du soleil
faire éclater la crête des montagnes
J'ai vu ta robe blanche
ta robe blanche ouverte dans le vent
faire danser le soleil comme un tamaris
J'ai voulu te dire
viens voir comme ta robe est belle dans la lumière du matin
La chambre était encore plongé dans un demi jour
tu dormais nue sur la toile tendue de l'été
Ce que j'ai vu alors
ressembler au premier matin du monde
une petite fleur d'hibiscus
sauvage
s'ouvrirait entre deux soleils
J'aimerais savoir...
J'aimerais savoir
Jusqu'où tes pas me conduiront,
Beau reflet du silence,
En cette année déjà lunaire
Où le jour en glissant demeure un sable pâle.
Tu ne dis mot, tournant la nuque et les épaules,
Comme si tu n'étais rien que l'invisible d'un regard
Cherchant la clé de ses détours.
Je ne te connais pas
Bien que tu sois des familiers qui m'accompagnent
En devançant mes yeux.
Je sais que je ne suis que ton fantôme,
Et je ne veux
Que suivre sans retour
L'absence dématérialisée
De ton désir.
Quelle profonde inquiétude, quel désir d'autre chose,
Autre chose qu'un pays, qu'un moment, qu'une vie,
Quel désir, peut-être d'autres états d'âme...