Citations sur Le fils du chiffonnier. Mémoires (39)
Je connaissais des hommes qui couchaient avec une fille différente chaque soir. Je ne l’ai jamais compris. Et après avoir fait de même pendant un certain temps, je l’ai encore moins compris. C’était frustrant ; comme la cuisine chinoise : une heure après, on a faim.
je dois ma carrière à ma mère si elle avait cru en moi,je me serais contenter
d être secrétaire
J’avais l’impression d’avoir deux cerveaux dans le crâne, deux personnalités différentes dont l’une observait l’autre. Celui qui joue la pièce est complètement dans son rôle, avec tous les sentiments et la chaleur nécessaires, tandis que l’autre observe et guide. D’une certaine façon, cela me rappelait mon opération des amygdales, et mon cauchemar d’être deux à la fois, dont l’un observait le petit Issur, de derrière la poubelle.J’en ai parlé avec d’autres acteurs. Je me souviens d’en avoir un jour parlé avec Laurence Olivier qui m’a dit que cela était souvent vrai pour lui. Bien que l’on dise toujours aux acteurs : « Laissez-vous aller », il y a toujours en soi une partie qui dirige. Se laisser aller, cela veut dire que le public ne doit pas avoir l’impression que l’acteur se dit : « Et maintenant, je vais m’asseoir. Maintenant je vais prendre une cigarette. »
Mon amour pour elle est mort ce matin-là dans cette chambre du Waldorf Astoria. Il est mort mais il a laissé une cicatrice terrible. À dater de ce jour, j’ai toujours eu très peur de tomber amoureux, car cela signifie devenir vulnérable, faible, enchaîné. J’étais bien décidé à ne plus me laisser prendre.
J’ai toujours voulu devenir acteur, et il me semble que cela a débuté du jour où, au jardin d’enfants, j’ai récité un poème : Le Rouge-gorge du printemps. Les gens ont applaudi. J’ai aimé le bruit que cela faisait. Je l’aime toujours.
Pour ma part, j’aimerais participer à un mouvement qui encouragerait les hommes à plus de faiblesse. Le droit à la faiblesse, le droit à la passivité, le droit au non-agir. Pourquoi les hommes doivent-ils toujours être forts ? Nous ne le sommes pas et nous le savons. Pourquoi se forcer à jouer ces rôles et pourquoi les hommes et les femmes se le jouent-ils les uns aux autres ?
, je ne pouvais pas me voir dans le miroir, mais il fallait faire semblant. Il fallait que j’exécute des gestes précis de manière à ce que mon visage soit éclairé de façon convenable. Ainsi, on peut jouer quelqu’un qui a perdu la raison, mais il faut qu’il y ait toujours en soi une partie qui dirige le jeu. Et il arrive parfois que soudain, quand on est en train de jouer, la partie de soi qui dirige les opérations se rende compte que la scène est réussie.
La pire insulte qu’il pouvait proférer était « amateur » : un tel mot faisait l’effet d’un coup de massue. Après avoir été ainsi méprisé par Jelly, on ne se montrait plus jamais un amateur.
On entendait parler, plutôt vaguement, de la guerre menée contre les juifs. Mais la guerre elle-même semblait si lointaine. Et quand on est jeune, quand on a un peu plus de vingt ans,on songe plus à décrocher un premier rôle qui fera de vous une vedette de Broadway.
Diana était une fille très attirante, charmante et très appréciée par tout le monde. Il m’a toujours semblé qu’elle avait le béguin pour Bill Van Sleet. Mais Diana et moi nous nous voyions de temps à autre, un peu au hasard ; j’avais la réputation d’un séducteur et elle gardait ses distances.