AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La filiale (18)

Une heure dans le métro de New-York. Ma gymnastique psychologique quotidienne. Une école de maîtrise de soi, d'humour, de démocratie et d'humanisme. On se croirait dans l'arche de Noé.
Nulle part ailleurs vous ne rencontrerez des policiers avec un tel postérieur. Des employés de bureau aussi ternes. Des sourds-muets aussi excités. Des adolescents aussi bruyants. Ni des voleurs et des criminels dotés de manières aussi impeccables. Ici, on peut vous dévaliser. Mais on ne vous claquera pas la portière au nez. Et c'est ce qui compte à mes yeux.
Commenter  J’apprécie          163
Je suis pressé. Petit déjeuner du combattant : une tasse de café et une Gauloise sans filtre. Je parcours d'un œil les titres des journaux :
« Encore un otage... Offensive contre la base des terroristes... Tim O'Connor veut se faire réélire au Sénat... »
Ces nouvelles ne nous concernent pas. La Russie et son avenir ont toute notre attention. Nous connaissons son passé. Et aussi son présent (l'époque des « Dinosaures »). Quant à l'avenir, les opinions sont partagées. Beaucoup considèrent que notre futur se trouve derrière nous, comme pour les écrevisses.
Commenter  J’apprécie          120
– Quelle est ta vision du monde ?
– Je n'en ai aucune.
– Mais encore ?
– Je n'ai pas de vision du monde. Je me contente de le contempler.
– Et ce n'est pas la même chose ?
– Nullement. La différence est à peu près la même qu'entre un collaborateur à plein temps et un pigiste.
– J'ai l'impression que tu fais un peu trop le malin.
– J'essaye.
(page 14)
Commenter  J’apprécie          20
Aimer, rien de plus. L’amour n’est-il pas suffisant ? Mais je gémissais du matin au soir. Tel un jardinier qui déracine chaque jour une fleur pour voir si elle pousse bien.

(page 109)
Commenter  J’apprécie          20
Nous nous sommes arrêtés devant la caisse en verre où remuait un alligator. Ce reptile carnassier paraissait petit et inoffensif, on aurait dit un cornichon dans son bocal. On avait envie de lui offrir une consultation chez le dermatologue.
(page 40)
Commenter  J’apprécie          00
La secrétaire m'a lu le télex envoyé de Cologne par notre direction. Où figurait notamment une directive assez énigmatique :
"Diminuer de douze pour cent la part de créativité."
Qu'entendaient-ils diminuer précisément et de quelle manière ? La part de créativité de nos émissions n'était pas mesurable. Elle dépendait de tant de choses. Comment calculer le pourcentage d'un nombre inexistant ?
[...]
En réponse j'ai dicté le message suivant à la secrétaire :
"La part de créativité a été réduite de onze virgule huit pour cent."
Et j'ai ajouté :
"Ce qui a sensiblement amélioré la qualité de l'émission."
C'est la meilleure méthode pour lutter contre l'absurde. Il faut réagir de manière tout aussi absurde. Et même avec un grain de folie.
(pages 69-70)
Commenter  J’apprécie          00
À peine Bolchakov avait-il achevé sa tirade qu'une Américaine d'âge moyen s'est frayé un passage entre les rangs.
— À bas la censure, s'est-elle exclamée, en Russie et en Occident !
Puis elle a poursuivi :
— Vous avez mentionné Pasternak et Boulgakov. J'ai subi exactement la même mésaventure. Mon meilleur roman, Spermatozoïde, reviens ! a subi les attaques de la censure. Deux bibliothèques scolaires, dans le Connecticut et en Alaska, ont refusé de l'acheter. Je propose de créer une association internationale des victimes de la censure !
— Il ne reviendra pas, a soufflé Gourfinkel, qui était assis derrière moi.
— Qui ça ?
— Son spermatozoïde, a répondu Gourfinkel. Personnellement, je ne serais pas revenu. À aucun prix.
(page 74)
Commenter  J’apprécie          00
J'ai même enregistré le silence. Trois ou quatre variantes. Silence admiratif. Silence avec une once de réprobation. Silence brisé par l'exclamation : "C'est un agent du KGB !" Silence troublé par les pas sonores de l'intervenant qui se dirige vers la tribune.
Supposons que je prépare un reportage. Je raconte par exemple que tout le monde se lève pour rendre hommage à quelqu'un, à Grigorenko ou à Amalrik. Et j'indique dans le scénario : "Bande son. Silence N°1"...
(page 26)
Commenter  J’apprécie          00
Mais peut-être le bonheur va-t-il toujours de pair avec le pressentiment d’une catastrophe imminente ? Comme chez les mousquetaires de Dumas qui festoient joyeusement dans une forteresse assiégée.

(page 98)
Commenter  J’apprécie          00
C’est un fait reconnu, quelque chose pousse les hommes à se montrer particulièrement aimables avec les amants supposés de leur femme.

(page 95)
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (18) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La littérature russe

    Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

    Tolstoï
    Pouchkine
    Dostoïevski

    10 questions
    437 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}