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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avant tout, je remercie grandement Babélio et les éditions Naïve pour cette découverte.
Nous sommes le 11 novembre 1918. L'armistice a été signé, et prendra effet à 11 heures du matin. Mais cette nouvelle, Will, jeune recrue de 16 ans de l'armée britannique, l'ignore complètement, et quand une petite unité menée par son frère se rend dans la forêt prêt de la frontière belge pour y débusquer des Allemands, il se porte volontaire pour en faire partie.
Axel a 16 ans lui aussi, jeune recrue de l'armée Allemande, qui vient tout juste de débarquer sur le front dans un train rempli de gamins aussi jeunes que lui.
Eddie, lui, est un peu plus âgé. du haut de ses 18 ans, cet Américain d'origine germanique est un aviateur qui a déjà abattu 4 avions ennemis. Encore un, et c'est le tableau d'honneur. Aussi quand l'annonce de l'armistice lui parvient, il fait décoller son avion illico presto et part en chasse de l'avion allemand qui lui permettra d'avoir sa photo dans le journal.

11 novembre retrace les dernières heures de la première guerre mondiale au travers de l'histoire et de la rencontre de trois jeunes gens d'origine différente.
La première moitié du livre inscrit les personnages principaux dans l'histoire, au travers de leur propre histoire. Si j'ai trouvé cette partie du livre lente à se mettre en place, j'ai apprécié le fait que l'auteur présente chacun des personnages en forçant un peu le trait sur ce qu'ils ont de commun, et non ce qui les différencie. Déjà, tous les trois sont atrocement jeunes pour faire la guerre. On connait tous des gamins de 16 / 18 ans, des neveux, des cousins des enfants. Essayez un peu d'imaginer un sergent instructeur leur expliquer comment plonger la baïonnette dans le ventre de l'ennemi pour faire le plus de dégâts possibles (oui, c'est atroce). Ils ont tous les 3 une famille avec laquelle ils s'entendent bien, des parents aimants et aimés. Ils ont perdu au moins un être cher dans cette guerre. Ils ont souffert des restrictions et de la faim, dans leur pays. Et puis ils se sont engagés, ils ont été formés. Une jeune fille occupe leurs pensées pendant qu'ils souffrent du froid. Tous les trois ont peur. Bref, ce sont 3 gamins, de bons gosses, qui portent l'uniforme et sont dans un camp parce qu'ils sont nés à un endroit ; mais on imagine bien que s'ils étaient nés ailleurs, leur uniforme serait d'une autre couleur, et puis c'est tout.
La seconde moitié du livre raconte comment Eddie et Axel se rencontrent, bientôt rejoints par Will, comment ils vont se sortir d'une situation tragique, et se "reconnaitre" dans l'autre, étant attendus qu'à présent tous les 3 savent que la guerre vit ses dernières heures (ce qui ne l'empêche pas d'emporter son content de morts). Cette seconde partie est plus vivante, présente plus de suspense et d'actions que la première.
Globalement, et bien que ce livre soit étiqueté "jeunesse", j'ai trouvé qu'il manquait de relief. Tout est trop lisse, l'histoire, le caractère des personnages, la rencontre improbable, la loyauté des nouveaux compagnons. L'écriture, simple et fluide, reste dans le descriptif, peinant à émouvoir le lecteur, sauf peut-être dans les derniers chapitres où tout s'accélère. Doswell aurait pu exploiter tout un tas d'éléments pour faire vibrer son lecteur. Par exemple, l'armistice signé à 2 heures du matin sera effectif à 11 heures pour rester dans la série des 11…, et jusque-là, les armées sont invitées à continuer à se battre. Peut-on faire plus bête et plus injuste (oui, on peut, mais là n'est pas la question) ? Voilà une carte qu'aurait pu jouer l'auteur. Les personnages secondaires sont stéréotypés à outrance, les situations également, et l'ensemble donne un livre un peu trop politiquement correct à mon gout.
Ceci dit, le rendu de la "guerre" en elle-même, personnage à part entière, qui fauche au hasard, qui mutile ou qui tue, aveuglément, à retardement ou par surprise, ses mille visages, ses mille pièges, est sacrément réaliste. On sent bien que c'est cet ennemi sans visage que Doswell dénonce.
Au final, mon avis est plutôt mitigé sur cet ouvrage qui manque un peu de souffle et de relief. Quand elles seront en âge, j'emmènerai mes filles sur les côtes normandes, leur expliquer ce qu'est la guerre (je sais, ce n'est pas la même guerre, mais c'est toujours la même horreur). Il y a à Colleville-sur-mer une jolie promenade, qui longe d'une part une des "plages du débarquement", et de l'autre, le cimetière américain ; d'une part, des falaises défigurées par les éclats d'obus au-dessus de la mer grise, et de l'autre, des champs ; des champs de croix, à perte de vue, en souvenir de ceux qui, à 16 ou à 18 ans, sont tombés là. Et ça, ça ne manque pas de relief !
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J'ai beaucoup réfléchi à cette critique car je vous avoue que je ne savais pas comment parler du roman de Paul Doswell : 11 novembre. Mon avis est mitigé mais je reste attachée à la mémoire de la Première Guerre Mondiale (dont on vit le centenaire, je vous le rappelle) et les romans sont là aujourd'hui pour ne pas oublier...

Quand l'équipe de Babelio m'a proposé de faire une petite chronique sur ce livre, j'ai tout de suite été emballée. Les romans autour de la Grande Guerre m'intéressent beaucoup et c'était la première fois qu'un auteur s'intéresse à la dernière journée du conflit mondial.

Ma lecture a bien commencé. Les personnages sont assez fidèles, il me semble, aux anciens soldats de la der des ders. J'ai aussi beaucoup apprécié le fait que Paul Doswell ne parle pas seulement des Anglais et Américains mais aussi des Allemands. Les personnages sont attachants dans le sens où ils ne sont pas encore sortis de l'enfance et qu'ils se retrouvent directement dans l'enfer et la boucherie de la Première Guerre Mondiale. L'auteur a également su bien maîtriser les allers-retours entre les personnages jusqu'à leur rencontre... Les descriptions sont très bien faites.

Mais... pour moi, il manquait quelque chose, le début était trop "militaire" pour moi et manquait d'humain. Peut-être que je m'attendais à autre chose. Et j'ai lu d'autres romans sur cette période qui m'avaient beaucoup touché (comme Cris de Laurent Gaudé). Toutefois, le dénouement m'a beaucoup plu et montre que la solidarité peut être plus forte que la guerre (oui, dis comme ça, c'est un peu idyllique mais je l'ai ressenti comme ça). le sujet est originale car on parle de cette dernière journée de guerre que des millions de soldats ont attendu pendant ces quatre longues années.

Je remercie Babelio et les éditions Naïve pour cette découverte livresque ! A lire pour ne pas oublier...
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N°751 – Mai 2014.
11 NOVEMBREPaul Dowswell.- Éditions Naïve.
Traduit de l'anglais par par Christine Auché.

Nous sommes le 11 novembre 1918, à quelques heures de l'armistice et parmi tant d'autres, trois jeunes gens sont au front. Bien entendu ils ne savent pas qu'ils vivent les dernières heures de ce conflit et continueront de se battre parce que c'est leur devoir. L'un est allemand, Alex, l'autre anglais, William, ils sont fantassins, quant au troisième c'est Eddy, un officier, pilote de chasse américain. Tous les trois sont jeunes et pleins d'illusions, de peur aussi. L'auteur nous fait découvrir leur vie antérieure au conflit, leur famille, leurs aspirations, leurs projets...

Il y a des rumeurs de mutineries dans le camp allemand, le conflit avait duré longtemps et avait été gourmand en vies humaines puisque maintenant des adolescents combattent au côté de vieillards. L'Allemagne a tout sacrifié pour une victoire qui maintenant lui échappe, pourtant il est impossible que ce pays perdre la guerre !
Les fantassins allemands et anglais connaissent la dure vie des tranchées, les gaz, les charges meurtrières, la mauvaise nourriture, les missions périlleuses, les tireurs embusqués, l'odeur des cadavres, le terrain gagné puis reperdu, le devoir d'obéissance aveugle aux ordres... Pour eux l'obsession c'est la mort brutale et rapide ou au contraire lente et douloureuse au point qu'ils souhaiteraient, malgré l'instinct de survie, que la Camarde abrège leurs souffrances s'ils venaient à être grièvement blessés. C'est aussi un simple geste, un réflexe qui peut parfaitement être interprété comme une volonté de désertion et punie de mort par sa propre armée. C'est la certitude de vivre « dans un monde sans gouvernail », seulement guidé par la chance.
Alors que les combats au sol sont meurtriers et aveugles, que les bombes et la mitraille tuent anonymement, les affrontements aériens ont encore une sorte de dimension chevaleresque. Certes il y a les bombardements aériens, mais en plein ciel, quand on affronte son ennemi, le combat est singulier, on respecte l'autre pilote et quand il est vaincu on lui laisse la vie sauve s'il s'est battu loyalement. C'est en quelque sorte une manière de se battre différente au sein d'un même conflit. Pour Eddy ce qui compte c'est d'abattre son cinquième avion ennemi pour mériter le titre d' « as de l'aviation » et rentrer au pays auréolé de cette gloire alors qu'il sait parfaitement que le conflit touche à sa fin.

Signé à 5 heures du matin, l'armistice devait être effectif à 11 heures mais la nouvelle n'en a pas été connue de tous en même temps. Cela signifiait que, de chaque côté, de nombreux hommes allaient mourir pour rien à cause de malentendus, de tirs d'artillerie isolés, de mines ou d'obus non encore explosés.
Cette guerre avait déjà montré des moments de fraternité entre ennemis où l'on oubliait pour un temps les combats qui reprenaient après, mais ici, à la suite d'un épisode qu'on ne voit que dans les romans, ces trois hommes qui ne se connaissaient pas et qui n'avaient en commun que la volonté de se battre pour leur Patrie et de sauver leur vie vont se rencontrer et faire taire leur rancoeurs parce que toute cette boucherie qui a duré quatre années est enfin terminée et qu'il faut faire prévaloir la vie. C'est Eddy qui apprendra à Axel, lors de cette improbable rencontre que l'armistice est enfin signé, mais il le fait en allemand parce que, s'il est un vrai américain, ses parents ont émigré d'Allemagne aux États-Unis quelques quarante ans auparavant. Cette entrevue a quelque chose de surréaliste, un dilemme cornélien autant qu'un piège mortel entre deux hommes que tout oppose.


Les détails techniques et historiques sont précis, l'atmosphère des combats est réaliste mais le style n'a pas vraiment retenu mon attention. Il m'a fallu du temps pour entrer dans ce roman, non pas qu'il soit inintéressant bien au contraire, mais peut-être parce que, en cette année où l'on célèbre le centenaire de la Grange Guerre beaucoup d'ouvrages sont déjà parus sur ce sujet. Pourtant l'intérêt n'est vraiment venu que dans les dernières pages parce que les choses reprennent leur vraie place, la dure loi de la guerre sa logique implacable avec ses miracles et ses horreurs, ses injustices et son spectacle de désolation.

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©Hervé GAUTIER – Mai 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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e remercie tout d'abord Babelio et les Editions NaïveLand pour leur confiance.

En ce centenaire de la première guerre mondiale, les romans et divers ouvrages littéraires sur ce triste événement fleurissent les rayons de nos librairies.

11 Novembre se consacre à la fin de la guerre, et plus particulièrement à son dernier jour, même s'il y a bien sur dans certains chapitres des traces de toute l'horreur de ce conflit.

Nous sommes donc le 11 novembre 1918, il est sept heure du matin environ au début du roman, l'armistice a été signée durant la nuit, mais chose complètement aberrante, la guerre est déclarée terminée à 11h00. Et oui, la onzième heure, du onzième jour du onzième mois, ça fait bien sur le papier.

Mais en attendant, la nouvelle n'est pas encore parvenue partout. Et la guerre continue de faire rage. Nous suivons donc trois personnages. Il y a d'abord Axel, un jeune allemand, il est gentil et prêt à aider ses camarades. Pourtant lui aussi, a la trouille de mourir. Ensuite, il y a Will, un jeune anglais d'à peine seize ans, qui s'est engagé pour prouver au père d'Alice sa petite amie, qu'il était assez courageux pour mériter sa fille. Mais maintenant qu'il est sur le front, Will a peur lui aussi. Il est épuisé aussi bien physiquement que psychologiquement, il a vu tant d'horreur. Enfin, il y a Eddie un jeune pilote américain qui rêve de devenir un as.

Ce roman a un très gros potentiel pédagogique je trouve, il y a une mine d'informations sur l'absurdité et les horreurs de cette guerre. C'est assez bien documenté. L'écriture est très agréable, il se lit très vite.

Maintenant, il a été difficile pour moi de m'attacher aux personnages, j'avais très peur de les voir disparaître à chaque instant. Mais je n'ai pas pu faire autrement, au fur et à mesure que les pages se tournaient, petit à petit je me suis prise d'affection pour eux, en particulier pour le jeune Will.

Dans ce roman, il n'y a pas de gentils ou de mauvais, puisqu'on suit tous les camps. Or ils sont tous humains, et ils sont tous là, empêtrés dans cet horrible conflit, à rêver de rentrer chez eux, à penser à leurs amis, leurs familles.

En bref, une lecture bien sympathique, sur un sujet historique fort. A laisser entre tous les mains, pour ne jamais oublier !

Ce roman a été publié aux Editions NaïveLand en Février 2014.
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William, Axel et Eddy sont trois jeunes hommes que la guerre a réuni, mais dans des camps différents. L'armistice a été signé, mais la fin de la guerre ne sera sonnée que dans six heures. Une offensive est justement prévue, une heure avant la fin...

11 Novembre est un roman signé par l'historien Paul Dowswel et publié aux Editions Naïve, dans leur collection Naïveland. C'est un livre de 231 pages que vous pourrez acquérir pour 18,00€, qui relate les dernières heures de la première guerre mondiale...

L'aventure débute le 11 novembre 1918 à deux heures du matin, quelques heures avant que l'armistice soit signée et quelques heures avant que la fin de la guerre de ne soit annoncée. Nous suivons alternativement trois personnages.
Nous rencontrons tout d'abord Axel, un jeune lycéen germanique tout juste débarqué sur le front. Il n'a que 16/17 ans mais s'apprête à vivre les heures les plus dures de sa vie, sans savoir que l'armistice sera bientôt signé...
Puis nous rencontrons William, une jeune britannique pas plus vieux qu'Axel, mais qui m'a l'air d'être sur le front depuis un peu plus longtemps. Sans savoir que l'armistice a été signé, il s'apprête, en compagnie de ses frères d'armes, à lancer une offensive sur un petit village belge où les allemands se seraient installés.
Et puis il y a Eddy, le plus vieux des trois de quelques années, qui est pilote américain. Alors qu'on lui annonce la fin de la guerre, il n'a qu'un seul remord : ne pas avoir abattu un cinquième avion, ce qui aurait fait de lui un as. Il décide alors, dans les dernières heures qu'il reste à la guerre, de partir à la recherche de ce cinquième avion...

C'est une aventure simple, rapide mais efficace. Paul Dowswell n'en est pas à son premier roman, et j'ai beaucoup entendu parler de son livre Etranger à Berlin, en bien.
Ce livre est un peu trop court pour que nous puissions nous attacher réellement aux personnages. Néanmoins, comme le lecteur sait que la guerre aurait pu être arrêtée à 6 h 00 du matin et qu'elle est prolongée jusque 11 h 00, nous nous angoissons pour ces trois jeunes héros. Dans les premiers chapitres, nous découvrons leur histoire, celle de leur famille... Dans les derniers, nous voyons l'annonce de la fin de la guerre. Mais celle-ci ne signifie pas pour autant qu'il n'y aura plus de mort...

J'ai lu ce roman en quelques heures et je ne me suis pas ennuyée du tout. Je n'ai pas ressenti d'émotion particulière : pas d'angoisse, pas de tristesse, pas de colère… Juste un sentiment de fatalité. Néanmoins, je voulais savoir ce qui allait arriver à nos trois héros, s'ils allaient être amenés à se rencontrer et si oui, dans quelle circonstance ? L'un deux allaient-ils tuer l'autre ? Autant de question qui m'ont donné envie d'avancer ce livre.

Ce n'est donc pas un livre extraordinaire mais c'est une petite aventure historique très plaisante à lire, pas trop dur psychologiquement pour le lecteur, bien écrite et prenante mine de rien.

A découvrir si vous en avez l'occasion !

Conclusion

Petit et bien écrit, ce roman nous emporte rapidement pour une aventure aux dernières heures de la première guerre mondiale, avec trois personnages dans des camps différents. Une petite aventure historique simple mais efficace, qui nous fera angoisser pour ces trois héros, trop jeunes pour mourir.
Un petit livre que je vous recommande de découvrir, pour quelques heures de lecture.

Je pense que ce livre est accessible dès 13 ans et je le recommande à tous, à ceux qui s'intéressent à l'histoire, à ceux qui s'intéressent à la première guerre mondiale mais aussi aux autres, car il me semble important de se souvenir de ce genre d'événement.
Lien : http://freelfe.blogspot.fr/2..
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Merci à Babelio et à Naïve Livres pour l'envoi de ce roman.

Comme son titre l'indique, 11 novembre raconte le dernier jour d'une guerre mondiale que l'on a qualifiée de "grande". Destins croisés de soldats : allemands, britanniques, américains. Comme un hommage aux près de trois mille hommes qui ont perdu la vie ce jour là, certains même après la fin officielle des hostilités. Les points communs des protagonistes du roman de Paul Boswell : leur jeunesse (à partir de 16 ans) et leur peur de mourir. Certains n'en réchapperont pas. L'auteur mêle plusieurs intrigues et retranscrit avec un froid réalisme les derniers combats et la mort qui fauche de façon absurde et comme au hasard, une dernière dîme payée à la folie des hommes. Ce n'est pas un grand livre au sens littéraire du terme mais une oeuvre qui fait acte de mémoire. Ni plus, ni moins.
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Ils sont trois jeunes gens que la grande guerre a arraché trop précocement à leurs activités d'adolescents. En ces premières heures du 11 novembre 1918, ils ne le savent pas encore mais l'armistice a été signé dans le secret d'un wagon de train privé et sera effectif dans quelques heures. A 11h exactement. La 11ème heure du 11ème jour du onzième mois. Ce sont ces quelques heures qui sont l'objet du roman de Paul Dowswell, quelques heures terribles pendant lesquelles tout peut encore arriver.

Axel, le jeune soldat allemand ne comprend pas pourquoi les combats continuent alors que les informations officielles laissent entendre que son pays est en train de gagner la guerre. La faim qui lui tord les entrailles lui fait souhaiter de toutes ses forces un terme proche. Will, le jeune soldat anglais, pas plus vieux qu'Axel, s'attache aux pas de son frère qui est aussi son sergent, croisant les doigts pour que les obus et les gaz les évitent. Enfin, Dick, le pilote de chasse américain aimerait bien afficher la dépouille d'un cinquième avion ennemi à son palmarès afin de mériter le titre d'As et d'avoir les honneurs du New York Times. L'armistice est signé mais les Etats Majors tiennent à assurer les combats jusqu'au bout. Quitte à accentuer des pertes déjà énormes au cours des quatre années de guerre. Au cours de cette matinée, les trajectoires de Will, Axel et Dick vont se croiser avant de prendre des directions différentes. Dans une autre vie, ces trois adolescents auraient pu être amis. Les décisions politiques les ont placés face à face. Mais dans un ultime élan de courage, de tolérance et de bienveillance, ils s'entraideront quelques heures.

Grâce au focus temporel sur ces quelques heures, le roman arrive à concentrer pas mal d'informations et de réalités autour de cette guerre, sans la raconter dans le détail. Il pourra servir d'introduction à celles et ceux qui souhaiteraient en apprendre davantage et gageons que les ouvrages ne manqueront pas alors que débute la commémoration du centenaire du début de la guerre de 14-18. le lecteur n'est pas épargné, on ne cherche pas à lui mentir ou à édulcorer les monstruosités de la guerre. Tout est là. Les ravages des obus, la terrible agonie des gazés, la part de hasard (de chance ?) qui influe sur chacun des destins, le caractère inéluctable de l'engagement d'hommes pas faits pour ça mais qui n'ont pas d'autre choix que celui de suivre, sauf à être fusillé pour lâcheté ou désertion. Tout est évoqué dans le roman et devrait susciter pas mal de questions de la part des jeunes lecteurs qui pourront sans problème s'identifier à nos 3 héros, 3 jeunes gens comme les autres. Ils pourront méditer sur le fait qu'ils auraient pu se trouver à leur place s'ils étaient nés à une époque où l'Union Européenne n'existait pas.

Voilà donc matière à une bonne leçon d'histoire, d'autant plus efficace que le livre se lit bien, avec facilité et plaisir grâce au suspense lié à l'unité de temps resserré et à l'information que le lecteur possède (l'armistice est signé) bien avant les protagonistes.
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Qui ne connait pas la Première Guerre Mondiale ? Celle que l'on appelle La Grande Guerre, mais qui a fait tant de victimes avant que l'armistice ne soit signée le 11 Novembre 1918. A travers 11 Novembre, Paul Doswell nous raconte l'histoire des dernières heures de la guerre, et de trois jeunes hommes qui n'auraient peut être jamais du se rencontrer.

La première partie du roman, assez lente en soi, permet de mettre en place le cadre et les personnages. Les points de vue se succèdent, et on découvre trois protagonistes horriblement jeunes, trop jeunes même, pour faire cette guerre. Si l'on sait tous que certains ont menti sur leur âge pour partir au front, cela n'en demeure pas moins bouleversant/déchirant de voir ces hommes apprendre à se battre, mais surtout à tuer alors qu'ils sont si jeunes et innocents. Ces trois personnages sont, par ailleurs, tellement humains que ça en ferait mal tant on ressent leurs émotions : la peur, la douleur, l'amour, parce que tous ont perdu un être aimé, souffert de toutes les conséquences de la guerre, et maintenant du froid glacial des tranchées, sans savoir quand cette folie (ou plutôt boucherie) s'arrêtera. On s'imagine que dans un autre temps, un autre endroit, ils n'auraient pas vécu cela, mais à travers Eddie, Alex et Will, Paul Doswell nous fait vivre l'histoire de milliers de jeunes, partis au front beaucoup trop tôt.

Quand on bascule dans la deuxième partie du roman, les choses s'accélèrent, les personnages prennent conscience qu'ils vivent les dernières heures de cette guerre. Dernières heures cruelles, stupides et inutiles ayant entraîné tant de morts et de blessures, tant de douleur. Les combats auraient pu (et auraient du) cesser plus tôt, mais le sang à continuer de couler, jusqu'à 11h. Et c'est à partir de là que j'ai eu du mal à suivre l'auteur. Les choses vont vite, très vite, peut être même trop, et bien qu'étant un roman jeunesse, les choses manquent de saveur et d'émotions. Quand on veut traiter d'une guerre, l'émotion est importante, et dans cette deuxième partie, je n'en ai que peu ressenti. L'auteur avait un large éventail de possibilités, mais semble avoir choisi une certaine facilité, plutôt que d'aller au fond des choses pour aider les plus jeunes à prendre conscience de ce qu'est la guerre.

Certains événements manquent aussi cruellement de crédibilité historique. Pendant une guerre, tout le monde se méfie de tout le monde, a peur des espions de l'autre camp etc. Difficile donc de faire croire au lecteur que trois hommes qui ne se connaissent absolument pas vont d'un coup se lier d'amitié et être d'une loyauté sans faille. Et si on ajoute à cela un contexte qui reste trop en surface, on a l'impression que Paul Doswell n'a pas été au bout de son idée, préférant atteindre un large public plutôt que d'écrire un roman qui ne soit pas politiquement correct, à l'image des romans de John Boyne. En mettant en scène de jeunes hommes, il y avait tant de possibilités que je reste malheureusement sur ma faim et déçue de certaines situations, caricaturales et stéréotypées, qui ne rendent pas hommage à tous ceux qui sont tombés au front entre 1914 et 1918.

Malgré tout, l'image de la guerre qui prend les hommes au hasard, civils ou militaires, amis ou ennemis, reste plutôt bien retranscrite. Jeune ou moins jeune, la guerre s'apparente à la Mort qui vient vous chercher, sans faire de distinction. Et si le roman manque de profondeur, il n'en demeure pas moins que ce fût une lecture intéressante, et qu'elle saura plaire à d'autres.
Lien : http://nosfolieslitteraires...
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Avant tout je remercie Babelio et les éditions Naïve pour leur confiance.

11 novembre raconte la vie de trois jeunes garçons durant les dernières heures de la Première Guerre Mondiale. William a seize ans, il est anglais et s'est engagé pour prouver son courage au père de sa petite amie. Axel a le même âge, il est allemand, il est là dans un élan patriotique. Et enfin Eddie, dix-neuf ans, pilote américain d'origine allemande, qui rêve d'être un as pour rentrer au pays couvert de gloire. Ils sont ennemis par la force des choses mais sont avant tout, tous humains, la même peur au ventre, la même faim, la même colère, le même désir que cette guerre prenne fin qu'ils puissent rentrer chez eux.

Paul Dowswell réussit à narrer les horreurs de la guerre avec une grande précision, on ressent bien toute la bêtise de cette guerre qui a fait trop de morts (au champ de bataille, de faim…) privant des familles d'un père, d'un fils (ou plusieurs)…, poussant l'absurdité en envoyant des enfants sur le champ de bataille. Pas de parti pris, l'auteur place son récit dans différents camps afin de rappeler que tous vivent la guerre de la même façon, qu'il y a des pertes dans tous les camps, que la faim et la peur sont les mêmes. Son style est fluide et son texte bien construit d'une grande richesse historique, faisant de ce roman un très bon support pédagogique. Toutefois, il m'a fallu passé la moitié pour enfin entrer dans le récit et je n'ai réussi à m'attacher aux personnages que dans les dernières pages. le récit joue sur les descriptions et l'intensité des situations mais manque d'émotions, rendant la lecture assez distante et froide.

11 novembre est un roman qui relate très bien les dernières heures de la guerre, l'intensité des combats. Paul Dowswell a su capter ce moment sur la papier, laissant une trace écrite d'un des événements majeur de l'Histoire pour les générations futures. Un roman a faire lire à nos jeunes, ne serait-ce que pour leur faire comprendre que leur place n'est pas si mauvaise.

Lien : http://sirthisandladythat.wo..
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