Ce premier roman est un bel hommage au père de la narratrice.
Fille d'une fratrie d'origine mauritanienne-sénégalaise, l'auteure vient de perdre sa grand mère, pilier de la famille, installée à Belleville, quartier de Paris. le corps de sa grand-mère va être rapatrié sur sa terre natale, pas à Dakar, où pourtant elle a passé les vacances avec sa famille et a toujours cru qu'elle était d'origine sénégalaise. Elle va partir à
Ajar, petit village du désert de Mauritanie. Elle est professeure de littérature et connaît bien sûr les textes d'
Emile Ajar mais peu la Mauritanie, son histoire et son quotidien. Pays peu connu, il n'y a pas de bonne équipe de foot (!!).
Elle va alors décider de questionner son père sur sa vie, son enfance, son exil en France, les débuts de sa vie d'émigré en banlieue parisienne puis sa vie de fils, de mari, de père.
Un père qui va devenir éboueur pour la Ville de Paris mais qui est un lettré et a une bibliothèque de livres coraniques et qui souhaitait que ses enfants réussissent.
De belles pages sur la fierté de ces hommes face à la réussite de leurs enfants (une touchante scène de départ en retraite dans une des tours de la Défense)
" La seule chose qu'il craignait, c'était que nous ne soyons pas à la hauteur des « Français de souche », et que nous échouions. Il avait le sentiment, comme bon nombre d'immigrés, de ne pas avoir le droit à l'erreur, et que la légitimité de sa présence en France passait par la réussite de ses descendants. Plus que montrer, il fallait prouver qu'ils étaient à la hauteur. »
Un bel hommage à ces hommes qui quittent leur pays pour trouver un monde meilleur et avec toujours en tête un retour possible au pays natal. Puis la vie de ces hommes, mais aussi de leur épouse, mère et enfants.
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