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EAN : 9791033913979
176 pages
Harper Collins (06/09/2023)
4.07/5   21 notes
Résumé :
Récit d’une trajectoire : des motivations de l’exil à la construction de soi.

En 2013, après le décès de sa grand-mère, Fanta Dramé se rend pour la première fois en Mauritanie à Ajar, le village natal de son père. De retour à Paris et bouleversée par ce voyage, elle décide d’aller à la rencontre du plus troublant des paysages, celui de ses origines.
N’éludant que ce qui met à mal sa pudeur culturelle, son père dévoile enfin l’histoire qu’il n’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Paris, 2013. La grand-mère de Fanta décède. Après le choc de la perte, il est temps d'organiser les funérailles. Elles se déroulent en Afrique, dans son pays d'origine : la Mauritanie. Et c'est dans la ville d'Ajar que toute la famille arrive.

Ajar est aussi le lieu de naissance du père de Fanta. Lorsqu'elle arrive sur cette terre qu'elle n'a jamais vu, elle découvre un pays dont elle ne connaît rien et réalise c'est toute l'histoire de son père qui lui échappe. Alors, elle prend sa plume, interroge son père et dresse son portrait puis son parcours entre Ajar et Paris.

Je remercie les éditions Harper Collins pour cette lecture.

"Ajar-Paris" est le récit d'un père émigré, celui de l'autrice dont elle retrace le destin. C'est un coup de coeur absolu. J'ai lu ce livre en un après-midi, tellement j'étais captivée par l'histoire de Fanta et des siens.

L'autrice est née à Paris. Elle a toujours vécu dans la capitale où elle a poursuivi des études de lettres et est devenue professeur de français. Ce livre est son premier roman. J'ai été touchée par son désir d'enquêter et d'écrire après le deuil de sa grand-mère comme un besoin de connaître ses origines dès cet instant.

Fanta incite alors son père à se livrer. Il accepte de se dévoiler, alors qu'il a toujours agi en toute pudeur. Ainsi, il raconte à sa fille la vie en Afrique, la recherche de travail et les difficultés rencontrées, puis la route qui l'a mené au-delà les frontières de la Mauritanie. Puis, l'envie d'aller plus loin, sur un autre continent, en Europe. La France devient une évidence. Là-bas, il y a des connaissances. Il ne sera pas seul. Il s'y rend avec l'aide de passeurs. Et, alors qu'il pensait y rester que quelques mois, il y restera plus de quarante ans. Entre la famille, l'intégration, les barrières de la langue, de l'apprentissage, il se confie. Son histoire est celle que vivent de milliers d'émigrants à travers le monde aujourd'hui.

Avec une très belle écriture, Fanta Dramé raconte le destin de son père mauritanien, mais aussi celui de sa mère sénégalaise, tout en se rattachant à l'héritage familial. Il s'agit d'un récit d'une grande douceur écrit en toute sincérité que j'ai trouvé touchant et captivant.

Une très belle découverte !
Un coup de coeur 💗
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Merci aux éditions Harper Collins et à Babelio pour ce partenariat.
Ajar-Paris. En le lisant vite, on pourrait lire "hasard-Paris". Ajar, c'est une ville de Mauritanie d'où est originaire la famille de Fanta. Au début de l'oeuvre, sa grand-mère décède et, pour la première fois, Fanta se rend là-bas. Découvrir d'om vient sa famille la pousse à se questionner, à s'interroger, et lui donne envie d'écrire un livre sur son père, sur ce qui l'a amené à quitter son pays pour la France.
C'est un livre simple, qui nous raconte l'histoire d'un homme, un de ses hommes que l'on ne voit pas, pour de nombreuses raisons. La première, c'est parce qu'ils font un travail nécessaire, le genre de travail que l'on ne voit que lorsqu'il n'est pas fait (homme de ménage, éboueur). Ceux qui le font ? On ne fait pas attention à eux. La seconde, c'est parce que ces hommes essaient d'être le plus discret possible, de ne surtout pas se faire remarquer, de ne pas attirer l'attention.
Si j'ai parlé de simplicité, c'est parce que la plume de l'autrice retranscrit le plus justement possible ce que son père lui a raconté, confié. Il retrace l'itinéraire qui a été le sien, de Dakar à Paris en passant par Marseille, toutes les démarches qu'il a du effectuer pour parvenir enfin à vivre en France. Si j'ai parlé de simplicité, c'est parce que l'autrice, professeure de français, nous montre à quel point le choix des mots est important : son père est un émigrant, pas un immigré. Si son père ne sait pas lire, écrire le français, il a en revanche une grande culture, mais pas celle qui est valorisée par l'école française. Il est question aussi des traditions, des sacrifices que l'on fait pour assurer aux siens une vie meilleure, des gestes aussi de générosités dont certains sont capables. C'est un livre qui se lit facilement, parce qu'il captive, parce qu'il donne envie d'aller plus loin, parce qu'aussi l'autrice l'a écrit en accord avec son père, confrontant parfois, notamment en ce qui concerne la manière dont ses parents ont vécu entre le moment de leur rencontre et celui de leur mariage, le point de vue de son père et celui de sa mère. Parce que son père a voulu être réellement un père, non un père "matériel", expression que je ne connaissais pas, mais expression qui pourrait s'appliquer à bien des pères européens (même si je pense qu'ils n'en ont pas conscience), il a dû faire encore plus de sacrifices que d'autres, il a dû aussi, revoir certains de ses projets d'avenir, pour le bien de sa famille.
Une oeuvre à découvrir et à partager.
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Fanta DRAME est née en France et y a toujours vécu. Lorsque sa grand-mère paternelle décède, elle décide d'écrire un livre sur son père, d'après ses souvenirs.

Ce qui m'a plu dans ce livre, c'est le fait que ce soit le témoignage du père de Fanta DRAME, retranscris par sa fille, jeune femme qui ne connaît pas le pays de ses racines paternelles. Fanta DRAME l'a interrogé et a retranscrit ces interviews entre père et fille.

Comme il se doit, par moment, Fanta DRAME est frustrée, car son père, pudique, ne dévoile pas tout surtout son passage caché dans une soute de bateau pour venir en France.

Cette histoire est vu à travers le prisme d'une jeune fille française, aux racines différentes de celles de son père, qui a envie de savoir comment s'est passé le déracinement de celui-ci. On devine de l'amertume et de la douleur parfois, chez le père de Fanta DRAME, lorsqu'il se rend compte de la difficulté à se faire accepter par sa nouvelle patrie. Il ne se plaint pas, n'a aucun grief envers son pays d'accueil. Il y a aussi de la fierté relative à la réussite de ses enfants, qui ont tous eu de bons diplômes. Pour lui, la France l'a accueilli, il fallait que ses enfants réussissent.

Ce qui me frappe lors de témoignages d'immigrés ayant fui leur pays pour venir en France, c'est leur espoir de retourner vivre un jour dans leur pays d'enfance. Certains refusent même d'être régularisés, de crainte de ne plus vouloir rentrer chez eux.

Je remercie les éditions « Harper Collins Poche » pour l'envoi de ce livre que j'ai reçu dans le cadre de la dernière masse critique, ainsi que Babelio.
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Être née à Paris, puis partir pour Ajar en Mauritanie.
Refaire le chemin à l'envers, pour l'enterrement de la grand-mère.
Le refaire à la place du père, essayer de se glisser dans sa peau blessée par le voyage, dans ses pompes usées par les chemins.

Découvrir Ajar.

L'histoire devrait se refermer avec le départ de la vieille dame. Pourtant, c'est là qu'elle s'ouvre enfin. La parole se libère.

Le père parle et Fanta recueille.
A la plume.
A la pelle.
Elle ramasse les cailloux qu'il sème. Lentement, bravement, comme il veut.
Et parce qu'ils s'aiment, et parce qu'une génération les sépare aussi bien que leur parcours personnel, leurs émotions se rencontrent et se heurtent.

Fanta Dramé raconte son père d'une plume simple et sensible. Peut-être trop simple pour satisfaire à mes exigences.
Tant pis, j'accueille les mots de l'homme, j'accueille son accent et sa pudeur, avec toute la reconnaissance que mérite une confidence.
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Dans ce livre, on rend visible l'invisible. On parle de l'histoire de ces immigrés, ces centaines, ces milliers d'immigrés qui sont arrivés en France dans les années 70. le récit est ponctuée d'anecdotes vraies, totalement insolites, sur ce qu'ont vécu ces hommes et ces femmes déracinés. Celle par exemple de la date de naissance m'est restée en mémoire.

La narratrice nous raconte l'histoire de son père, et en la découvrant, elle se redécouvre également. Elle reconnait d'ailleurs ses biais de parisienne, française sur l'histoire de son père. Ce n'est pas un jugement, juste un biais, parce que dans ce récit, elle part aussi en de ses racines, de son histoire personnelle, pas seulement de celle de son père.

L'histoire qui nous est racontée ici, c'est celle d'autres immigrés, mais aussi celles de leurs enfants, aujourd'hui français. Car cette histoire, même s'ils sont nés en France, leur appartient également. Elle fait partie d'eux, sans vraiment l'être.

Ce pays aborde aussi la colonisation et les liens qui restent ainsi d'une histoire commune. On y parle de déracinement, souvent par nécessité.

Cette histoire, ce passé peut aussi devenir notre futur. C'est pour cela que je trouve ce livre essentiel. Demain, l'immigration ne s'arrêtera pas, notamment avec la crise climatique. Cette histoire est importante pour comprendre, pour être plus tolérant, plus ouvert, juste pour comprendre et accepter, vivre ensemble.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On a souvent tendance à décrire les gens qui partent par le résultat de leur exil, plutôt que par le point de départ, des immigrés plutôt que des émigrants, avec tout ce que le premier terme véhicule de péjoratif – ils quittent leur pays pour venir voler le travail des Français et profiter des aides sociales, On les qualifie en fonction de ce qu'ils sont en arrivant, et non pas de ce qu'ils étaient en partant. Cela permet sûrement de leur rappeler qu'ils ne sont pas d'ici, qu'ils ne le seront probablement jamais. En se gardant bien d'utiliser la même terminologie pour un Français quittant son pays pour une autre patrie.
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"L'épisode de Noël, comme tous ceux qui mettaient mon père dans une situation où il avait le sentiment de renier une part de lui-même, le poussa à se poser la question de la transmission. Ce qu'il était, lui, il le savait déjà. Mais qu'étaient ses enfants, qui étaient nés et avaient grandi en France ? Est-ce qu'on était mauritanien, sénégalais, français, par notre lien de naissance, par notre citoyenneté, par des voyages sporadiques que l'on faisait dans tel ou tel pays, par la langue qu'on parlait, par ce qu'on mangeait, par la manière dont on s'habillait, par ce que nos parents nous transmettaient ? "
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Ajar. J'entendais ce nom depuis toujours. Située dans le désert mauritanien, on en parlait comme d'une contrée lointaine, si lointaine qu'on avait l'impression qu'elle n'existait pas, qu'elle sortait tout droit de l'imagination de mes parents.
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A y regarder de plus près, les habitants y vivaient bien, loin des stéréotypes de misère dépeints dans les journaux télévisés. C'était sûrement en les voyant que des personnes émerveillées par cette vie austere se disaient, sur un ton paternaliste, qu'on ne connaissait pas la valeur des choses en Europe, que finalement il en fallait peu pour être heureux, ou encore que ces gens donnaient tout sans avoir rien, des gens qui étaient ravis de retrouver leur confort habituel quelques jours plus tard, et dont il me fallut reconnaître que je faisais partie.
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On avait tous une date de naissance, cela faisait partie de notre identité. Dans les societés occidentales, il était fréquent d'être questionné dessus, au détour d'une conversation : « Tu es de quel signe astrologique, toi ? Ah oui, tu es né quel jour ? » Elle pouvait servir de numéros à jouer au Loto pour les superstitieux, mais aussi de codes et autres mots de passe, parce que c'était la date dont on se souvenait le mieux, la première de celles qui ponctuent notre vie.
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Video de Fanta Dramé (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fanta Dramé
Fanta Drame vous présente son ouvrage "Ajar-Paris". Parution le 25 août 2022 aux éditions Plon. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641389/fanta-drame-ajar-paris
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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