Elle ne semble pas connaître le chagrin : deux pierres précieuses à la place de ses yeux et plein de petites rides autour parce qu'elle rit tellement souvent, plus que la moyenne des humains, je suppose. La preuve que ça laisse des traces, la joie.
Une maman, ça n'a pas le droit de mourir. Ou alors, c'est à ses risques et périls.
Toi, tu lui fais un pied de nez, à l'école, en passant. Tu ne l'aimes pas. Tu lui dis des mots interdits qui me font peur comme des coups de poing. Et elle ne peut pas répondre, car c'est les vacances. Elle est muette et froide, l'été. Comme oubliée.
Au bout d'un long moment, infini, un cri terrible, celui de maman, un cri de bête à l'agonie qui déchire la nuit. Nous ne dormirons plus jamais de notre vie. Il y aura toujours ce cri de bête qui se fait arracher sa chair, son cœur et son esprit. Toujours, il retentira dans la nuit de notre fin du monde à nous.