Tu ne m'échapperas pas

Il serait celui qui fuit, celui qui aurait quitté le pays en douce avec sa petite famille. On ne pouvait imaginer plus bel aveu.

Charlotte haussa les épaules.

- Ce type adore que quelqu’un lui verse de la cire brûlante sur la bite. La position du missionnaire, ce n’est pas ce qu’il préfère apparemment.

Arrivé en haut de l’escalier, Antonio s’arrêta brusquement, pris d’une sorte de haut- le -cœur. Avertissement ou pas , si c’était vraiment le slip de Sara, il ne pouvait avoir été déposé là que par son assassin. Et c était alors très probablement la silhouette de la nuit dernière. C’était l’assassin de Sara qui avait lorgné dans sa chambre.
Il était tout près.

Un verre de whisky, ça te détend, toute la bouteille et tu peux y passer.

C’est ce que font beaucoup de filles. Si les types ont une voiture, ça peut servir aussi pour ça. Sinon, il ne reste que les parcs et les bois. La plupart des clients sont trop pingres pour payer une chambre d’hôtel et les filles n’ont pas assez de fric de toute manière.

Les problèmes ont commencé à la puberté. Un jour, elle est arrivée avec de la drogue. Rien de bien méchant, du haschich, un peu de cocaïne. Mais c’en était trop pour mes parents. Mon père a alors pensé qu’il devait se montrer intransigeant et il l’a mise à la porte de la maison. Elle avait juste vingt et un ans.

Quand on choisit la facilité, qu’on se contente de s’allonger et d’écarter les jambes, il ne faut pas s’étonner de passer un jour l’arme à gauche.

La plupart des bouquins traitent de l’art du comédien ou tournent autour du théâtre et du cinéma. Elle voulait peut-être devenir actrice avant de tomber dans la prostitution.

Avec ce corps, ce sourire, ce visage merveilleusement beau, elle pouvait devenir riche comme pute.

S’il n’avait jamais été un gros poisson, il s’était vite fait un nom dans le milieu grâce à sa ténacité et à sa loyauté. Il s’était spécialisé dans les services de transport et de coursier. Il s’était surtout agi d’argent et de stupéfiants. Il n’avait été ni un dealer ni un braqueur, non, jamais il n’avait donné dans des actions aussi répréhensibles. Il s’était contenté de faire passer des choses d’un point A à un point B. Comme tout bon transporteur. Il fallait bien distribuer aux revendeurs toute la cocaïne qui arrivait quotidiennement sur le marché de gros. Et puis, toutes les sommes drainées par les bordels et les centres de paris illégaux de la ville ne pouvaient pas rester éternellement cachées sous un matelas. Pour Antonio, le job était juteux. Cinq pour cent de la valeur des marchandises étaient pour sa poche. Jamais il n’avait gagné autant d’argent, et d’ailleurs, jamais plus il n’en gagnerait autant. À aucun moment il ne s’était toutefois considéré comme un délinquant, et c’était très important à ses yeux. Jamais il n’avait vendu de drogue, jamais il n’avait exploité des prostituées. Il s’en était tenu au transport de marchandises. Il ne s’était pas embarrassé de scrupules quelconques.