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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Famille Macand : BCBG et aisés, catholiques pratiquants, parents cardiologues, trois fils de 5 à 9 ans, un oncle fantaisiste. le père - vaguement alcoolique - vit dans l'ombre et aux pieds de la mère autoritaire et glaciale. Madec, sept ans, est au coeur de l'intrigue. C'est un petit garçon lunaire, introverti et imaginatif, au mieux délaissé, au pire harcelé par ses frères. La famille part en vacances sur la côte toscane, où des amis doivent les rejoindre. Concours de circonstances malheureuses et tout bascule...

Quel roman étrange ! J'ai avant tout été déroutée par le style, a fortiori lorsque j'ai appris l'âge de l'auteur (26 ans). Une plume affectée, qui m'a paru désuète, un cadre et des personnages caricaturaux - personnages que l'écrivain semble en outre regarder avec condescendance. Aucun d'eux ne m'a d'ailleurs paru suffisamment convaincant pour que je m'y attache ou ressente à son égard un minimum d'empathie, et donc de compréhension. Il m'est difficile dans ce cas d'adhérer à un texte...

******* SPOILER : Lorsque l'intrigue prend un tournant inattendu après le premier tiers, on peut se demander si on ne vient pas de changer de livre, on tombe dans un tout autre registre et l'affaire semble directement inspirée du fait divers tragique autour de la disparition de la petite fille britannique, Maddie (cf. prénom de la victime, étrangement ressemblant, battage médiatique, parents médecins...). Je n'apprécie pas, en général, les fictions autour de drames réels. *******

Bref, malgré la fluidité de lecture et l'impatience que j'ai pu ressentir pour connaître la fin, ce livre m'a déplu, tant sur la forme que sur le fond - trop dérangeant…
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Comment ne pas se souvenir de l'affaire de la petite Maddie il y cinq ans, et de l'abbatage médiatique qui a suivi ? La fillette britannique alors âgée de quatre ans était en vacances avec ses parents au Portugal. Après avoir dîner à l'extérieur - sans leurs enfants - avec des amis, monsieur et madame Mc Cann rentrent dans leur appartement et découvre le lit de leur fille, vide. Maddie a disparu. Affaire de pédophilie ? Culpabilité des parents ? A ce jour, l'enquête n'est toujours pas élucidée.
Arthur Dreyfus s'empare de ce fait divers en empruntant le canevas de l'affaire. Seulement, il privilégie une piste, celle des parents. Il dessine les personnages à sa guise en créant de toutes pièces pour chacun d'eux une personnalité et une psychologie. Sous sa plume, la famille anglaise devient française et la disparition a lieu en Toscane. Madec endosse le rôle de Maddie. Ce petit garçon lunaire a sept ans et est le second enfant d'une fratrie de trois. Différent de ses frères, plutôt chahuteurs, Madec se met volontairement en retrait. Laurence et Stéphane Macand, ses parents, sont tous les deux médecins, issus de la bourgeoisie et catholiques. Ils vivent à Granville.
le tableau de famille semble parfait, mais si on gratte un peu, le vernis se craquelle. La mère est froide, distante et sévère, le père a depuis longtemps lâcher prise, envahi par une déprime qui le ronge. Il sombre doucement dans l'alcoolisme.
le lecteur sent le drame se profiler – je ne dévoilerai évidemment pas le noeud de l'affaire – et se sent de plus en plus mal à l'aise au fur et à mesure que sa lecture avance. Il plonge lentement dans l'indicible, l'innommable, la médiocrité humaine. le ton impertinent et le cynisme de l'auteur amplifient le côté glauque de l'histoire. le déchaînement médiatique fait froid dans le dos – sûrement proche de la réalité pourtant –. Et que dire de cette mère glaciale, insensible, engluée dans un mensonge qui la dépasse... Un roman dur, sombre et troublant.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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A la lecture de Belle famille, j'ignorais qu'il s'agissait d'un roman tiré d'un fait divers. Point de départ pour Arthur Dreyfus de mettre en scène un couple bourgeois de Granville, parents de trois enfants, confronté au drame de la disparition du cadet, Madec.
L'auteur s'en éloigne assez vite pour ancrer son histoire dans une réalité sordide. Les portraits de Laurence, la mère, Stéphane, le mari et Tony, le frère de Laurence sont particulièrement corrosifs. Le ton est résolument ironique et cynique. Laurence ne subit pas le drame, elle le provoque, le met en scène, le manipule jusqu'à l'écoeurement.
De Malec, le fils disparu on retiendra le peu de place qu'il occupait dans cette famille.

Belle famille est un roman dérangeant qui pointe du doigt des réactions et comportements poussés à leur paroxysme. Aussi dérangeant certainement que suivre ce genre de faits divers dans les journaux dont se régalent certains médias et certains publics en mal de sensations. Le style, tranchant est vif, l'écriture entraînante contribuent sans nul doute à poursuivre la lecture jusqu'au dénouement, sombre et accablant.
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Cauchemar en cuisine

Les Macand, famille bobo catho, arrivent en Toscane pour les vacances estivales. Madec, le second de la fratrie vit sa vie et ses jeux en aparté comme d'habitude. Une première alerte à la piscine et on manque de peu le drame. Plus tard, les garçons endormis, les parents fêtent l'arrivée de leurs amis français au restaurant, loin de s'imaginer que le pire est arrivé.

Voilà tout à fait le genre de roman qui me laisse perplexe. Je l'ai refermé sans qu'il n'ait réussi à provoquer en moi de sentiments définis. D'habitude, souvent, à 99,9%, ma lecture se termine et une émotion se dégage. Là, rien de particulier. En lieu et place de l'émotion, un vide. Je m'interroge.
Qu'est-ce qui fait que ce livre me laisse creuse?

L'histoire? Celle-ci, inspirée d'un fait divers revu à la sauce Arthur Dreyfus, a pourtant de quoi faire réagir par tout ce qu'elle aborde : place de l'enfant dans la fratrie, la différence, les parents, leur rapport aux enfants, le couple, drame familial, réhabilitation des pédophiles, instrumentalisation des médias, récupération médiatique et politique, arnaque, mensonge, dérives d'enquête, dérive tout court et j'en passe et des meilleurs...

Les personnages?
Commençons par Madec. Ce p'tit bonhomme on se prend rapidement à l'aimer, à s'intéresser à lui. Lui qui semble être tellement particulier, distinct de ses frères à la fois physiquement et psychologiquement. Lui qui ne semble pas recevoir le même traitement affectif. Lui à qui l'auteur prête à 7 ans des pensées bien profondes.
Alors quoi, est-ce parce que cet attachement naissant est tué dans l'oeuf?

Et la mère? Dont je ne parviens même pas à me souvenir du prénom. Ça c'est un signe parlant de mon détachement. Si froide, si à priori maîtresse d'elle-même et de son mari. Elle qui ne faiblit en aucune circonstance. Toutes les mères sont-elles ainsi quand il s'agit de tenir bon? Faut-il la juger pour ce qu'elle a fait, continue de taire, pour ses réactions, pour ce qu'elle pense et dit de son mari, de ses enfants, de Madec. Ses enfants, Madec. La différence de traitement... Il y a ses enfants et Madec. Madame Macan m'a donné le sentiment d'avoir activé à un moment donné le pilotage automatique et de ne plus avoir à partir de là était apte à répondre de ses actes. Comme si les choses s'enchaînant, elle s'était laissé porter par les évènements. Advienne que pourra. Mais voilà, cette femme a soulevé plus de questions que d'émotions en définitive.

Le père, Stéphane Macan. Terriblement effacé, on sent qu'il a du coeur mais jamais il ne parvient à imposer son image. Homme dépassé, au moins de plusieurs têtes par sa femme. Quelques soubresauts d'orgueil mâle et il retournera sagement dans l'ombre de celle-ci, incapable au final de lui tenir tête. A lui seul il pourrait justifier ce "tous les hommes sont des lâches"...

Ensuite, il y a les figures secondaires du roman. Je me suis fait la réflexion qu'elles avaient fini par prendre plus de place que les principales, reléguant peut-être l'horreur de la réaction au second plan. Celle-là même qui devrait nous révolter durant toute notre lecture mais qui a perdu de son ampleur.

Tony, le tonton de Madec. En voilà un qui dans l'affaire n'a pas perdu le nord. Difficile de comprendre ses vraies motivations dans l'affaire. Intérêt pécuniaire, soif de reconnaissance médiatique, véritable attachement à? Difficile de croire que ses intentions sont honnêtes derrière la débauche d'énergie... Mais qui sait vraiment?

Je passe sur l'inspecteur Andreotti, pas si con, à deux doigts même de résoudre l'énigme, mais qui se laisse embarquer par d'autres considérations plus personnelles et intimes loin de l'affaire. de toute façon, son enquête ne pouvait que lui échapper dès lors qu'il y eut ingérence française. A noter d'ailleurs que cette enquête restera selon moi toujours en marge des réactions qu'elle amène...

Bizarrement, un personnage que je n'ai pas trouvé antipathique, alors que l'on pourrait s'attendre à ce que oui, c'est Ron. Je passe sur son passé condamnable (on va pas refaire le jugement) mais là, l'auteur le pose bien en victime du système. Coupable tout désigné par son passé, la double peine qu'il subit à distance des actes qui lui ont déjà valu d'être jugé donne forcément à réfléchir et révolte tout de même. Plus même que ce qui se déroule en vrai à côté. Dérangeant non?

Et l'écriture alors?
Ma foi, elle est bonne. Il a du style l'auteur c'est indéniable. le roman se lit sans heurts, on glisse sur les pages et elles se tournent rapidement. Avec peut-être cette soif de qui veut connaître le fin mot de l'histoire. Tombera, tombera pas? Explosion de la vérité ou pas? Coupable ou pas?
Arthur Dreyfus est jeune mais son roman ne manque pas de piquants et ce n'est pas sans ironie et parfois dérision qu'il malmène l'Homme, les médias, les politiques et nos "bonnes" consciences. "Toute ressemblance avec des personnes existants ou ayant existé serait PUREMENT fortuite!" A d'autres oui :) Les allusions sont plus qu'explicites...
Après, je dois dire que j'ai parfois achoppé sur quelques passages qui, comme un tic compulsif de l'auteur, pointaient sur le sexe masculin et notamment celui enfantin. Quand en rapport avec l'histoire de certains personnages, rien à redire, on comprend pourquoi. Mais cette intrusion phallique ne m'a pas paru toujours bien justifiée dans le récit et même parfois malsaine. Au final, je l'ai plus perçu comme un leitmotiv obsessionnel (dérangeant) qui m'a fait m'interroger sur la capacité de l'auteur à se détacher d'un pénis en érection.

En somme, un roman que j'ai lu rapidement mais avec plus de détachement qu'il n'en faudrait face à un tel drame humain. Impossible de vous dire à quoi vraiment cela a tenu. Il n'est pas mauvais et il mérite sans doute de s'intéresser au devenir de ce jeune auteur.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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S'inspirer d'un fait divers sordide pour construire un roman est audacieux et assez courant en cette période littéraire. Arthur Dreyfus construit ici le "vraisemblable" autour de l'affaire de la disparition de Maddie, fille d'un couple anglais en vacances au Portugal.
Ici, il s'agit d'une famille française qui part en Italie avec ses trois enfants dont le petit Madec. L'auteur prend soin de nous familiariser avec ce garçon peu ordinaire et avec sa famille. Les personnages ont chacun un trait de caractère marqué. Madec est un garçon un peu en marge, intéressé et affolé par les animaux étranges. Laurence, la mère est celle qui dirige la famille, froide et déterminée. Stéphane, le père est plus soumis et noie sa blessure d'enfance dans l'alcool. Et Tony, le frère de Laurence est un jeune loup, voyageur et spécialiste de la communication. Se mêlent aussi les vies du policier et de Ron le pédophile, curieusement le seul personnage un peu attachant.
L'auteur évoque cette histoire en maniant le cynisme et l'humour, ce qui peut agacer sur un fait divers aussi sombre. Mais, cela ne me choque pas si je repense à l'affaire originelle qui, par sa médiatisation fut aussi très malsaine. Poussé à la dérision la manipulation de personnalités comme des chanteurs, des ministres ou même le Pape n'est qu'une version à peine poussée de la triste réalité. Car malheureusement, faire du spectacle et de l'argent sur de tels faits divers paraît vraisemblable, si ce n'est réel.
J'ai toujours beaucoup de mal à admettre qu'une mère n'aime pas son enfant, mais là aussi la réalité choque souvent ma nature. Arthur Dreyfus nous décrit Laurence avec la réalité nécessaire et cette mère est vraiment antipathique.
L'auteur a eu l'audace de traiter un sujet difficile, en prenant en plus un ton cynique et déplaisant mais le but est atteint. le lecteur se sent mal à l'aise devant cette famille, devant cette mise en scène et cette manipulation médiatique autour de la mort d'un enfant.
Agacée et écoeurée devant le fait divers réel, je n'ai pas plus d'émotion face au roman, si ce n'est la peine pour cet enfant victime du désamour de ses parents.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Belle Famille est un roman très "actuel" : une base classique qui part très vite dans le glauque et le malsain. L'histoire de Belle Famille fait indéniablement penser à l'affaire Madeleine McCann: la disparition d'un enfant dans une résidence de vacances, l'absence totale d'indices et la l'emballement médiatique.
L'interprétation qu'en fait Arthur Dreyfus est percutante, dérangeante et non dénuée de talents. le personnage de la mère froide et indifférente à sa progéniture est particulièrement bien évoqué bien qu'il soit difficile de s'y attacher.
Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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