Vous souvenez-vous de l'affaire Maddie, cette petite anglaise mystérieusement disparue lors de vacances familiales au Portugal en 2007 et du déchainement médiatique qui en a suivi ? Vous souvenez-vous aussi d'un certain ministre français de l'Intérieur, survolté, faisant feu de tout bois, en proie à des conflits conjugaux et d'un vieux pape réduit à un rôle de marionnette ?
Oui ? Alors vous retrouverez tout ce beau monde dans le roman à l'intrigue cousue de fil blanc d'
Arthur Dreyfus. Maddie est transformée en Madec, la famille britannique devient française par le miracle de la création littéraire et l'Italie fait office de Portugal…
Pour le reste de l'histoire, il suffit de se reporter aux articles de presse et aux reportages de l'époque et de la saupoudrer de nombreux clichés. La mère est évidement brillante, terriblement froide et bien sûr frigide, le père mou et alcoolique, les deux frères bagarreurs et insouciants, la victime un doux rêveur. A ce stade-là, on n'ose à peine évoquer les seconds rôles : l'oncle raté qui croit accéder à la gloire en s'autoproclamant « porte-parole officiel » de la famille endeuillée ou le pauvre père Garrec, paysan granvillais forcément ignare et accro à la bouteille.
Du coup, on se lasse très vite de ces personnages sans épaisseur et de l'intrigue mollassonne d'autant que le style, entre périphrases, fausse préciosité et « name dropping », finit par nous achever.