Tandis qu'à l'est les Seldjoukides confortent la puissance de l'islam, à l'ouest, l'Andalousie est ébranlée par le début de la Reconquista des rois catholiques, tandis que le Maghreb est submergé par les Hilaliens. Or l'Occident musulman va lui aussi connaître un reflux arabe et l'émergence de dynasties berbères qui restaureront le sunnisme aux dépens des kharidjites et des chiites.
En 1050, parti du Sahara mauritanien, Abd Allah ibn Yasin entraîne dans des "ribat" (couvents fortifiés) ses moines-soldats (al-Murabîtun), qui donneront leur nom à cette nouvelle dynastie, les Almoravides. Peu après la mort, au combat, de Ibn Yasin, en 1059, Yusuf ibn Tachfin lui succède, remonte vers le nord, fonde Marrakech, s'empare de Fès et étend son emprise sur le Maghreb central, jusqu'à Alger. Le roi Alphonse VI ayant repris Tolède en 1085, Ibn Tachfin répond à l'appel des princes musulmans d'Espagne, inquiets de l'avancée des chevaliers chrétiens parmi lesquels le Cid, et débarque à Algésiras. Il inflige une défaite aux Espagnols à Zalaka et refait à son profit l'unité de l'Espagne musulmane, dont la frontière s'étend du Tage à l'Ebre.
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