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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des chapitres courts dont les mots nous accrochent d'emblée tant ils sont emprunts de précision, d'émotions et d'une certaine urgence, comme si le temps nous était compté…Comme si « attendre » était un impossible pour le lecteur.

Une plongée introspective dans l'intimité et la subjectivité de trois destins, une rencontre sentimentale qui s'annonce dans l'éclat, celui du verre brisé dont on voudrait rassembler tous les morceaux afin de reconstituer l'ensemble de ce paysage amoureux.

Paul nous fait vivre son attente en pagayant avec ses mots et sa douleur.

Anna nous écharde avec sa culpabilité, son idéal amoureux estampillé de conformisme.

François nous rappelle que la norme peut être contrainte, contorsionnée par la fulgurance des sentiments.

« Attendre Anna » nous parle de ce tsunami amoureux, d'un amour qui prend toute la place, un amour qui devient « tout » et fou, couvre tout, habille intégralement l'identité, un amour qui devient nom. Au nom de quoi rien d'autre ne peut se vivre si ce n'est dans la suspension de l'attente et l'errance.

Virginie Ducay évoque avec modernité une thématique quasi ancestrale. Ses mots portent avec beaucoup de respect les croyances, les certitudes, les espoirs et les ratés de chacun de ces trois personnages.

Une plume remarquable par sa dextérité à incarner des voix si singulières.

Je ne peux que vous inviter à découvrir cette lecture en apnée, à vous laisser emporter par la vague.

Merci à Babelio et les éditions La part commune pour m'avoir permis de découvrir cette écrivaine qui sera dorénavant pour moi incontournable.
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L'amour et la haine...

💓 Alerte coup de coeur ! 💓

C'est l'histoire d'un homme et d'une femme. Et puis d'un amant. Il en faut du culot pour oser s'attaquer à la plus vieille histoire du monde !
Mais Virginie Ducay relève le défi haut la main.

Tout commence par cette scène (et quelle scène !!) qui nous happe en quelques lignes : une grève, des dunes, un corps, un sac à main.
Et puis c'est Paul, l'amant, que nous suivons dans les rues portugaises. Il s'est enfui quand Anna l'a quitté. Paul est perdu. Paul rêve et ressasse. Paul attend Anna. Indéfiniment.
De son écriture magnifique, l'auteure équilibre avec grâce la voix des trois protagonistes dans un triangle amoureux si dangereux, toujours sur le fil du rasoir... L'atmosphère orageuse maintient un niveau de tensions sans aucun répit.
On se questionne : tout cela est-il bien raisonnable ? Quelles sont les limites à ne pas franchir ? Et puis on se requestionne : mais faut-il vraiment être raisonnable ?

Quelle écriture, quelle poésie, quelle beauté ! Un talent inouï pour un roman qui se termine en apothéose, laissant le lecteur pantois, chancelant, seul face à ce drame dont on ne ressors pas indemne.

Cette critique ne sera jamais à la hauteur de ce que j'ai pu ressentir à la lecture de ce bijou, je ne trouve pas mes mots. Alors je vais résumer tout cela très simplement : lisez Virginie Ducay ! Une autrice à suivre immanquablement !!
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Mais où est donc passée Anna ? Ce roman nous tient en haleine du début à la fin. Un style d'écriture hors du commun, une richesse de vocabulaire sans pareil.
Merveilleuse autrice, femme exceptionnelle et très belle personne, Virginie mérite un succès sans limite.
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Paul a fui l'annonce, l'abandon de la femme qu'il aimait et qui l'aimait. Lisbonne. Sous ses pas claquent les pavés mais il n'entend rien, autour de lui s'agite le monde mais il ne voit rien, concentré sur lui-même, pris au piège d'une attente, d'un impossible retour, ce qu'il ne veut ou ne peut admettre, Paul continue de faire ce qu'il fait depuis des années : Paul attend Anna. Emprisonné dans une histoire où il ne peut régner que sur l'ombre, n'être qu'une ombre, patient, lui qui serre les dents pour ne pas laisser s'échapper la colère, lui qui ferme les yeux pour ne pas voir l'évidence, Paul s'enferme dans son fantasme, garde la force, le courage ou l'inconscience de consoler, en s'oubliant, accepte sans un mot les reculades, la culpabilité, les regrets – l'égoïsme – de la femme qu'il aime, de la femme mariée qu'il aime. Lisbonne mais alors, ici ou ailleurs, avant et maintenant, relégué, Paul. Mis entre parenthèses, incapable d'avancer, de s'écrire un futur, il tourne et retourne cette histoire en boucle, cherchant l'indice qui le rassurera, guettant le signe qui le revigorera, se souvenant des débuts comme d'une douceur, se rappelant leur folie, leur désir. Occupant son présent, son attente, en ressassant leur passé, Paul, même loin, reste près de son amour, le caresse, le chérit et s'y blesse.

Anna regarde autour d'elle son monde s'effondrer et perd pieds, prise en étau, tiraillée, rien ne lui apporte de réconfort, ni ce nouvel amour qui devrait la mettre en joie, ni celui qu'elle connaît depuis si longtemps, qui ne l'émeut plus, mais la détruit, de jour en jour, car elle aussi enfermée, ne voyant que l'impasse, tâtonnant dans le noir à la recherche d'une issue, se tournant vers Paul pour saisir une main, refusant de s'en emparer pourtant, Anna désemparée. Anna victime ou Anna coupable, de ne pas savoir choisir, de ne plus réussir à concilier ses anciens rêves et les nouveaux, se les avouer, se l'avouer – pourquoi trancher, pourquoi ne peut-elle pas se décider ? le temps passe et s'étiole, la vie comme une vague qui poussent les amants l'un vers l'autre puis les sépare aussi brutalement. le temps, s'il passe, ne peut se figer, et malgré les peurs d'Anna, malgré la douleur de Paul, adviendra ce qui adviendra.

Il faut du talent pour réécrire une histoire aussi vieille que l'amour est vieux, de l'audace pour se jouer des rebours, pour oser une construction qui fera commencer par une fin, par une mort, de la finesse pour décrire des sentiments, des personnages si humains qu'ils sont tout et son contraire, et une grande sensibilité pour donner voix, donner la voix aux uns et aux autres, changer de focale, s'ajuster, que chacun raconte sa vérité sans qu'elle ne soit ni mensonge ni trahison. Virginie Ducay possède justesse de forme et justesse de fond. le lecteur secoué par ce ressac, ces remous, sort des Sables blancs lessivé, ayant lui aussi perdu l'horizon des yeux, bousculé dans ses certitudes, chamboulé par le voyage qu'il vient de faire. Est-ce si simple de se dire que la vie se plie aux principes, qu'elle doit accepter la morale, que la raison devrait l'emporter sur la passion ? À écouter Paul, à écouter Anna, se dit-encore que tout est question de choix, qu'il faut savoir, se montrer raisonnable ? Est-ce possible de leur donner raison à tous deux, à tous trois, d'accepter le vertige des réalités multiples ? Grâce à Virginie Ducay, et à son premier roman, oui, il le faut, et accepter aussi que la fiction parfois donne les clefs de la réalité. Une vraie réussite, littérairement et émotionnellement parlant.

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Coup de coeur de l'année pour ce court moment choral à trois voix. Séduite par la plume de Virginie Ducay j'ai dévoré les pages en deux petites heures. Pour ce premier roman, l'autrice livre une tragédie amoureuse tout en prenant soin de pousser le lecteur au questionnement. Anna, Paul et François, ce sont trois êtres qui forment à triangle amoureux. Anna forme d'apparence, c'est un couple parfait avec François, mais l'apparence trompeuse s'effrite lorsqu'Anna rencontre Paul. Dans ce roman poignant Virginie Ducay décrit avec justesse une passion adultérine, un amour fou et un emprisonnement intérieur par cet amour destructeur. Qui est Anna ? Qui aurait pu commettre l'irréparable ? Paul L amant obsessionnel ? François le mari déchu de son emprise ? Entre Lisbonne et l'océan, nous voguons entre les protagonistes qui nous délivrent au fur et à mesure chacun leur propre point de vue. D'une plume rythmée, Virginie bouleverse le lecteur par ses personnages à la psychologie complexe, et ce, dans une atmosphère douce-amère. La douleur que l'amour provoque se tisse et s'insinue avec force. Attendre Anna, c'est une histoire déchirante, des coeurs brisés entre culpabilité, espoir et trahisons. Bref, un premier roman subtilement écrit qui m'a charmée !
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A travers l'histoire de Paul, Anna et François, Virginie Ducay fait un portrait lumineux de la passion amoureuse, de son irruption dans leurs vies, ce qu'elle transforme, ce qu'elle bouleverse. D'une écriture fluide et rythmée, le roman nous raconte, sans jugement, les élans, les doutes et les cheminements de l'amant, de la femme et du mari. La narration à la première personne nous emmène au plus près des émotions de chacun des personnages. Flaubert a enfin rencontré Despentes. Un très beau roman d'une autrice assurément prometteuse.
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Oyez, oyez amis lecteurs ! Venez déguster cette délicieuse pépite !
Je l'ai dévorée et depuis je la savoure car elle infuse en moi.
J'ai beaucoup aimé la subtilité avec laquelle est amené le thème de la violence faite aux femmes. Il y a certes, cette description forte, qui ne laisse pas insensible de ce corps désarticulé dès le début du livre. L'auteure ne cherche pas à dénoncer frontalement cette violence mais elle va subtilement au coeur des rouages qui y amène. Elle rentre très bien dans la tête des 2 hommes, le mari et l'amant. Chacun pourrait avoir un motif pour passer à l'acte. D'ailleurs l'incertitude subsiste en refermant le livre. Il y a François, le mari jaloux, qui considère sa femme comme sa possession. Elle lui appartient. J'ai d'ailleurs été très ému par le personnage d'Anna, sa femme. Elle se révèle à elle même en s'abandonnant à Paul, son amant. C'est beau. Paul, lui, est écrivain, il sait être à l'écoute de son amante, sans lui imposer un quelconque diktat même s'il brule d'amour à l'intérieur. Alors, la bombe passionnelle a-t-elle explosée ?
J'ai beaucoup aimé la fluidité du style, comme le flot de la mer. L'écriture est tout en finesse, on sent que les mots ont été choisis méticuleusement. Travail d'orfèvre. Je souhaite une belle vie à ce beau roman et j'ai hâte d'en lire un nouveau.
Dire que je l'ai découvert par hasard en rencontrant l'auteure lors d'une dédicace dans une librairie rennaise. Magie de la rencontre...
Je vous souhaite le même bonheur del dégustation des mots.
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