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Citations sur Pour exister encore (75)

Sept ans de sa vie s’étaient tournés vers ce quartier du sud. Elle y avait donné sa vie, son âme. Emportée dans la spirale du mal vivre, de la
précarité, elle s’était vidée de ses forces pour écouter, comprendre, aider. Elle
avait réussi à colmater quelques brèches, à faire quelques heureux, mais le constat
était amer. Le doute s’était immiscé.
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Notre relation se résumait, comme il aimait me le rappeler, à une vie commune pour le besoin d’une opération délicate au sein d’un réseau de résistance . Et puis un soir, je préparais le repas dans la cuisine, je l’ai senti soudain derrière moi. Il m’entoura de ses bras, appuya son visage sur ma nuque. Je tremblais. Mon sang battait furieusement dans mes veines. Mon corps brûlait, mes jambes se dérobaient. Doucement, je me retournai vers lui. Il me regarda longuement. Il avait le visage tourmenté. J’eus la sensation qu’il voulait me parler… plus encore… qu’il voulait me faire un aveu. Une impression fugace vite oubliée tandis que ses lèvres se posaient sur les miennes. Un baiser, qui me transportait, m’émerveillait et faisait de moi une femme… sa femme, mais il signait aussi mon calvaire. Quelque mois plus tard, dans un déluge de pleurs incessants, Bertrand faisait son entrée à la ferme. La vie me comblait.
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Un constat amer. (Ses pleurs s’intensifièrent.) Celui de ses trente-cinq ans. Celui de sa solitude. Celui de son ventre sans vie. Celui de sa quête éperdue d’amour, un amour qui engendrerait une famille… Elle voulait rencontrer un homme, celui de sa vie… À l’image de… Elle soupira… Elle s’énerva. D’une main rageuse, elle essuya ses larmes. Elle ne
put qu’accepter un autre constat. Le beau Louis Peteers l’avait bien plus que troublée.
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Son regard fiévreux chercha les photos. Comme à chaque fois, il voulait se rassurer croire qu’il se trompait, mais le passé, le présent se confondaient devant lui pour ne faire plus qu’un visage. Un visage qui l’appelait d’une supplication. Sa vieille
douleur vint lui lacérer le cerveau. Il se massa longuement les tempes. Il ne comprenait plus rien, ou peut-être ne comprenait-il que trop bien… une réalité qu’il voulait fuir.

Il respirait mal. Il se sentait fatigué. Un besoin soudain d’air, de fraîcheur le
saisit. Il se leva, se dirigea vers la fenêtre ouverte. Geste inutile. L’atmosphère
était saturée de chaleur. Seule une humidité lointaine, celle des eaux de la Roya
roulant dans les anfractuosités des rochers plus en contrebas, parvenait jusqu’à lui.

Il soupira et fourragea une nouvelle fois de la main dans ses cheveux. L’indécision
le consumait.
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Elle aimait cet espace familier de son enfance, rigide dans sa conception,
harmonieux dans ses formes, authentique dans sa démesure. Il s’ouvrait sur des bâtiments longs et étroits,
arborant le rouge bistre des briques du pays. Par jour de grand vent, l’immense cour
carrée semblait renvoyer l’écho lointain des sabots des chevaux claquant sur ses pavés.
Un large chemin de dalles sablées serpentait le long des façades comme une intrusion
de monastère et s’ornait sur un angle de mur d’un puits ouvert en demi-lune, à l’architecture
de pierre, supportant une arcade en fer forgé munie d’une poulie. La légende racontait
que le fond du puits marquait le départ d’un souterrain.
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Emma avait fermé ses cellules à toutes ces conneries. Sa dissidence se moquait de
cette société trop formatée où l’élitisme est de mise et dédaigne ceux qui suivent d’autres voies que celle du bac scientifique, seule planche de salut selon les bien-pensants.
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On lui avait volé son bonheur, on lui avait volé des lendemains heureux.
On lui avait pris l’essence même de sa vie.
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Que pouvait-il faire ? Il était seul… Seul contre deux détachements de soldats solidement armés. Des larmes de dépit, de colère coulèrent le long de ses joues rougies de froid. Il n’était plus qu’un rat enfoui dans un trou, incapable de venir en aide à la femme qu’il aimait. Il perdit tout contrôle et se mit à chialer comme un gosse.
Son cœur refusait l’inacceptable. Il devait la sauver. Il ne pouvait concevoir de vivre sans la chaleur de son corps, sans l’odeur de sa peau, sans la douceur de ses lèvres .
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Malgré la douleur du souvenir,
le vieil homme allait continuer son histoire. Elle le sentait ébranlé par ce retour
dans son passé, mais une résolution farouche le tenait debout. Il abolissait les couloirs
du temps et vivait son récit tel qu’il s’était déroulé plus de soixante ans auparavant.
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Son corps, sa conscience, soudain ne lui appartenaient plus et devant ses yeux, comme une évidence, se projetaient les images de sa vie liées à celle de la jeune femme assise près de lui.
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