Le repas des hyènes

C'est un superbe conte africain, une histoire de rencontre avec les esprits de l'au-delà, les “Yébans”. Ici, il apparaît sous la forme d'une hyène géante qui va forcer Kana, un des fils jumeaux du sorcier du village, à la suivre. Cette histoire est une quête initiatique qui englobe un large éventail des différentes mythologies et de l'histoire, reliant le mythe d'Orphée à la colonisation de l'Afrique, avec un style de récit de griot africains, une pointe d'espièglerie et beaucoup d'intensité dramatique. le graphisme est chargé en couleurs, assez sombres, sauf dans le chapitre initiation ou elles deviennent alors psychédélique, le graphisme est plein d'invention, de liberté, de lyrisme un peu fou, et renforce la dramaturgie du récit. Cette lecture est impressionnante et belle, à découvrir.

Plongée au coeur d'un conte africain où un jeune garçon, lors de l'initiation de son frère jumeau, va se faire emporter par un yéban, être mythique coincé entre la vie des hommes et celle des esprits prenant ici la forme d'une hyène géante. On va suivre alors l'épopée de ce drôle de duo, tour à tour effrayante, drôle, grave et fantastique voire carrément psychédélique. C'est un étonnant voyage initiatique, à l'imaginaire foisonnant autant au niveau du scénario que des illustrations.

Kana et Kubé sont jumeaux et grandissent tous les deux dans un village africain. Mais, parce qu'il est sorti du ventre de leur mère en premier, c'est Kubé l'aîné qui est initié par leur père aux rites qui régissent leur peuple depuis des générations. Il apprend ainsi à repérer les Yébans, des esprits maléfiques qui rôdent dans le monde des vivants.

Jaloux, Kana assiste alors secrètement au repas des hyènes. Une cérémonie qui permet d'empêcher le rire de ces carnivores de venir perturber le repos des morts. Cependant, tout ne va pas se passer comme prévu puisque qu'un Yéban va venir troubler le nourrissage. Kana décide d'intervenir et de conclure un marché avec la créature qui l'emmène avec elle dans un voyage en terre africaine.

Après le remarquable L'anniversaire de Kim Jong-il qui évoquait le destin d'un petit garçon en Corée du Nord, Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag sont de retour en tandem dans un univers très différent et nous livre une nouvelle fois une pépite graphique.

Ce conte africain nous propose un périple plein de rebondissements avec Kana, un petit héros courageux et naïf qui n'a pas la langue dans sa poche. Une histoire oscillant entre rêve et réalité, tour à tour effrayante, drôle et fantastique.

Un récit initiatique sur la transmission, les croyances ou encore la trahison. Et cette lecture est bien plus profonde qu'il n'y paraît au premier abord lorsqu'elle évoque notamment implicitement la colonisation du continent africain et ses répercussions dramatiques.

Un roman graphique qui se démarque par l'originalité de son scénario, par son dénouement inattendu et par le coup de crayon talentueux de Mélanie Allag que j'apprécie toujours autant.

Une belle surprise avec cette BD envoûtante, sombre et fascinante.
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A travers ce titre nous plongeons au cœur des contes et légendes de l'Afrique. Nous ne savons pas vraiment si ces récits sont basés sur de réelles coutumes ou s'ils ont été créés de toutes pièces pour la bd. Une chose est sûre en tout cas : on y adhère, on y croit ! le scénario se compose comme un conte traditionnel, comme un voyage initiatique semé d'embûches. On ne s'ennuie pas, et l'on enjambe avec les personnages une multitude d'obstacles. le dessin accompagne remarquablement l'histoire. Nous avons un dessin plutôt classique, qui reprend des couleurs réalistes des panoramas africains… Sauf sur la fin ou nous sommes embarqués dans un tourbillon psychédélique ! Un bon album, en compétition dans la sélection des 12-16ans du FIBD, avec une fin intéressante.

C'est un plaisir de découvrir au fil des pages un monde d'esprits.
Le monde des esprits en Afrique noire m'intéresse d'autant plus que je suis de culture européenne. Je me moque de savoir si la culture des yebans existe telle que représentée dans cette histoire. J'ai été enchanté, dépaysé.

J'ai avancé avec plaisir le long de ce récit simple. Nous découvrons une initiation qui prend une route détournée, inattendue. Plusieurs forces s'affrontent : la jalousie entre frères, les démons qui cohabitent dans le même monde que nous, l'équilibre du monde des humains qui doit perdurer, les métamorphoses des êtres, la folie supposée .... ces thèmes sont abordables à partir de 8 ans dans cette bd. Il s'agit même d'une initiation DIGNE de cet âge. Et agréable à redécouvrir à l'âge adulte :)

J'ai beaucoup adoré le graphisme, moi qui suis passionné par les paysages africains. Ça fait longtemps que je n'ai pas lu de BD et dès que j'ai feuilleté celle-ci, l'esthétique du graphisme m'a pris en otage. C'est du grand art !
Ça raconte l'histoire d'une tribut africaine où les esprits des morts sont coincés entre la mort et la vie, ils rodent autour du village en apparence de hyènes, ils s'appellent des yebans. Dans cette BD une hyène géante prend en otage un garçon lors de l'initiation de son frère jumeau. Mais en réalité ce n'était pas un enlèvement, la hyène et le garçon vont développer une amitié et partent ensemble à une quête initiatique. Ils vont traverser beaucoup d'épreuves dont la colonisation de l'Afrique.

« Le Repas des hyènes » de Ducoudray et Allag est un conte africain, récit initiatique d'un jeune garçon auprès d'un Yéban (esprit incarné dans une hyène) qu'il doit conduire aux Enfers. C'est le dessin qui m'a tout d'abord attirée, avec des planches parfois très sombres et d'autres puissamment colorées. Aurélien Ducoudray est également un scénariste que j'ai apprécié pour plusieurs de ses récits souvent sociaux. le duo fonctionne bien et même si le scénario reste assez classique, les personnages sont drôles et originaux.