Je te préviens une fois que tu aras bu aux sortilèges des grandes jungles, tu ne pourras plus reculer. Ta soif deviendra inextinguible. Tu t'enfonceras dans tes rêves, et tes désirs les plus extrêmes, car ils seront à ta portée. Les branches, les lianes s'écarteront sur ton passage. Tu ne connaîtras plus la douleur, ni l'angoisse. Tu seras un esprit libre, un esprit qui a franchi la frontière.
Oubliez le noir le blanc, c'est pas ça la vraie vie. Vous verrez, les couleurs reviendront.
La première règle, celle de survivre. Il l'a oubliée, celle-là…
J'ai franchi la frontière.
Forest Dingley sort de chez lui, ce matin du vendredi vingt-sept. Nous sommes en avril. Un ciel pur, des couleurs tranchées. On pourrait s'y tromper. Croire qu'une belle journée vos attend. Pour certains, ce sera une réalité. Pour d'autres une désillusion cruelle ou blessante. Robert Dingley fait partie des autres…
C'est alors qu'il m'a parlé de la frontière. Et de cette sorcière noire qui semblait lui promettre le paradis.