Jessica Blandy, tome 5 : Peau d'enfer

Le problème avec des gens de votre espèce, Montague, c'est qu'ils passent leur temps à s'indigner, sans pour cela changer quoi que ce soit.

Dieu merci, il reste encore de vraies femmes qui ont besoin de leur mari pour trouver un sens à leur vie.

- Tu vieillis, Gus... Tu perds ton sens de l'humour. Les cheveux vont suivre et puis ce sera le premier ulcère... Tu vas devenir jaune, aigri et sale comme tous les vieux célibataires...

Je ne veux pas de caquetage de femmelette dans ce bureau.

John John se brûle la peau sous le regard des autres.

Une femme, ça ne compte pas beaucoup par ici, et une fille de couleur encore moins. On la baise, on prend son pied et on la renvoie aux cuisines.

Lewis Singfold est le plus gros propriétaire de la région, une des douze fortunes du pays.

Son complice en solitude vient d'arriver. Le soleil tape dur. Les ombres se fracassent sur les rochers, se fixent comme une lame au sable.

Cette histoire est simple, tout comme l'était Peau d'Enfer. C'étaient les autres qui cherchaient les complications, qui refusaient de se rendre à l'évidence parce que justement cette évidence leur faisait peur, leur restait insaisissable. Peau d'Enfer, lui, n'avait peur ni de sa mort à lui, ni de celles des autres. Il suivait sa ligne, il l'avalait comme la dope que tu fais passer entre tes cloisons pour te fouetter le crâne. Le blanc d'œuf s'agite alors, le jaune se met à couler, blessure infinie qui perpétue toujours la même histoire. Quelque part dans le désert, juste sous le soleil, il y avait un dernier poteau télégraphique, au bois pourri, à la chanson morte. C'était là le lieu de rendez-vous et Floyd l'aigle ne manquait jamais de s'y trouver. Il devenait âgé. Son vol se faisait de plus en plus lourd, mais on pouvait toujours compter sur lui, vieux routier à l'œil crevé.

Tu vieillis, Gus, Tu perds ton sens de l'humour, les cheveux vont suivre et puis ce sera le premier ulcère. Tu vas devenir jaune, aigri et sale comme tous les vieux célibataires.