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Citations sur Monsieur Noir, tome 2 (10)

Le château est un personnage important de l’histoire, explique Griffo. C’est un être vivant. Il a un côté organique, que j’ai marqué par des détails d’architecture en formes de plantes, des voûtes en corolles, etc. À de nombreuses reprises – par les escaliers en colimaçon, les ondoiements de planchers – j’ai également cherché à faire passer le mouvement qui l’anime. Il a une véritable personnalité. Et pour rendre cette demeure encore plus vivante, j’ai voulu que chaque pièce ressemble à un personnage et qu’elle en garde ses proportions démesurées.
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Comme chacun de nous Pavane possède ses pas de danse… Trente pas exactement. Pas féminins. Essayez d’attraper ce mouvement et nous découvrirons l’endroit exact où elle a dissimulé la plume. Laissez-vous guider, c’est tout ce que je vous demande. Attention… Tenez-vous prête. Un… Deux… Trois. Levez la jambe gauche ! Pliez le genou… Faîtes tourner le pied e gauche à droite, trois fois. Quatre… Cinq… Six… On tourne douze fois sur soi en relevant le bas de sa robe. Un œil fermé, petits doigts levés. Un peu plus vite, s’il vous plaît ! Dix-sept… Dix-huit… Dix-neuf… Grand écart, tête touchant le pied droit… On se relève en jouant des rotules que l’on plie gracieusement… Gracieusement ! À quatre-vingt-dix degrés. Vingt-deux… Vingt-trois… Vingt-quatre… On s’élance dans les airs en pirouettant, pour retomber sur la jambe gauche qui glisse de trois mètres sur le plancher… Trois mètres ! Pas un centimètre de plus ! Deux culbutes. Un tourniquet. Tête entre les genoux. On se redresse, on crache en l’air. Et… Et… Vingt-neuf… Trente ! Nous y sommes ! C’est cette armure ! Vous êtes tombées pile dessus.
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La chambre de Lady Habanera ! Les appartements de Lord Charleston… L’étude de Gavotte, la soupente de Passepied… Tout Blacktales figé sur la toile ! Chacun dans son décor, ses gestes quotidiens… Surpris dans ses pensées d’hier, ses audaces de demain… Et c’est bien inquiétant. Oui, songez-y : notre destin semble reposer sur ses toiles ! Comme s’il y était inscrit à l’avance ! Et ce destin est accessible, lisible pour toute personne circulant dans ces couloirs. Alors oui, qui a pu peindre ces fresques ? Qui a pu épingler ainsi nos âmes sur ces toiles ? Nous privant en quelque sorte de notre libre arbitre ?! Cette question ne t’effraie pas toi ? Et ce regard ? Ce regard qui saisit tout ?!!
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Tout ce qui bouge à ‘intérieur du corps peut nuire. C’est donc toujours grave… Un tremblement convulsif s’est emparé du lobe droit, qui s’est effondré. La stabilisation des synapses a connu un séisme rare. L’épigénèse en général a reçu un choc avec l’environnement… On peut espérer toutefois que certains neurones ont survécu.
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Blacktales, où se déroule cette histoire, est une représentation de notre système politique, indique Jean Dufaux. Pressé par des forces occultes, il s’étend de plus en plus ; on y assiste à une valse des dirigeants et la violence ne peut s’y exprimer qu’en respectant un code très complexe. Sept cent quarante-huit règles ponctuent la vie de cet univers pratiquement clos, comme isolé du reste du monde. Mais on ne peut tout contrôler par des lois et des rites, aussi stricts soient-ils. Le Mal est incontrôlable, il s’insinue partout. Il est représenté ici par cette fumée rougeâtre qui envahit le château, qui n’appartient pas à l’ordre établi et dont il faut se défendre en l’expulsant. On se rend d’ailleurs vite compte que, derrière une façade apparemment propre, le jeu est truqué… comme dans tout système politique ! On trafique. On pervertit la nourriture : on ne songe pas à nourrir une petite fille qui est arrivée là depuis des heures, on donne la becquée au bon peuple, mais c’est une fricassée de cadavres. On dénature l’éducation, qui se borne à apprendre les règles, et le professeur est tellement mauvais qu’il s’endort lui-même. Dans une telle structure, personne n’est sûr de sa place, poursuit le scénariste. Les habitants portent d’ailleurs des noms de danse parce qu’ils sont tous mouvants. Lorsque le bail viendra à échéance, ils pourront aussi bien se retrouver en bas de l’échelle sociale qu’en haut.
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Le temps a passé. Mais c’est la même nuit noire, sombre, profonde qui promène un œil jaune sur les alentours de Blacktales… Nous sommes en novembre. Une voiture se dirige à toute allure vers le château énorme comme une outre prête à éclater. Quelqu’un vient ! quelqu’un qui est attendu…
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La salle des cartes de Blacktales est une des plus riches du pays. Elle contient, entre autres trésors, les premières cartes ébauchées par Anaximandre et Hécatée, le développement de la carte graduée de Dicéarque, la carte en douze feuilles du géographe allemand Martin Waldseemüller, les plans de l’île conquise par l’architecte fou Renrew Neleog Platanus, le globe de Bénaïm, de Nuremberg. La fameuse carte de Toscanelli, le Theatrum Orbis Terrarium en cinquante-trois planches, la carte de France, dite de l’état-major, de l’ingénieur Rigobert Bonne… Et merveille des merveilles, une copie première de la carte de François Cassini, carte de l’observatoire, en cent quatre-vingt-douze feuilles. Ce modèle cartographique dont on ne peut dire avec Lord Charleston qu’il ne contient aucune vulgarité fit l’envie du duc de Royan qui en offrit plus de cent mille guinées.
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J’ai ouvert les yeux. Près de moi, la plume brillait d’une étrange lueur. Elle ne semblait pas cassée. Je me suis relevé. Au loin brillait une torche. Je e suis dirigé vers elle, le corps rompu, les jambes tremblantes. Je me suis retrouvé devant un long escalier aux marches pourries. J’ai hésité à l’emprunter, mais avais-je vraiment le choix ? Cette montée m’a paru interminable. Plus d’une fois, j’ai failli abandonner, mais l’endroit me paraissait tellement sinistre que je retrouvais à chaque des forces pour continuer. L’escalier aboutissait à un mur. Une porte se dessinait dans ce mur. Pas d’autre choix, pas d’autre alternative. J’ai poussé la porte. Elle s’est ouverte sans difficulté. Je me suis retrouvé dans une grande pièce aux lambris en bois, parcourus de reflets sanglants. Les reflets provenaient d’un feu qui brûlait dans la cheminée. Au-dessus de cette cheminée se dressait un tableau. Je me suis approché.
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Et Fanny se retrouve devant le miroir qu’elle a fait installer dans sa chambre, un beau miroir dans lequel elle a pris l’habitude de se contempler longuement chaque matin. Car elle change, notre petite Fanny ! En quelques mois, elle a acquis une maturité peu commune pour les fillettes de son âge. Et non seulement son esprit s’est affermi, mais le corps a suivi murissant harmonieusement en lignes longues et courbes douces. Ce que certains ne manqueront pas d’observer qui surgissent toujours aux moments les moins opportuns.
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Le monde de Blacktales est régi par sept cent quarante-huit rites qu’il vaut mieux assimiler au plus vite si vous voulez être accepté par ses habitants. Ces rites régissent la vie quotidienne du château. Ils se répètent, constants, immuables, précis. Ainsi de la cloche du matin qui annonce le jour du Seigneur. Elle ne peut être actionnée que par le tir d’une balle. Facile, me direz-vous… Voire… Car, à Blacktales, on ne tire jamais de face ! Ce serait trop vulgaire ! non, il faut se munir d’un miroir et tourner le dos à votre cible. On comprend dès lors pourquoi il faut parfois à Lord Charleston un certain temps pour atteindre son objectif. Quand il est atteint ! Car il est certains matins où rien ne vous réussit, où les balles s’égarent en des endroits inattendus, où l’on frôle les pires catastrophes ! De nombreux blessés peuvent en témoigner qui furent confondus un bref instant avec la cloche au-dessus de la chapelle. Et lorsque la cloche refuse obstinément de sonner, les gens de bon goût et de bon ton - en un mot le clan des Tohu – ne se lèvent pas. Certains le prennent sereinement, comme Lady Habanera qui en profite pour poursuivre ses lectures de la manière la plus agréables qui soit.
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