Le tome 2 est celui où j'ai mis beaucoup de distance entre le comte parce qu'il a fini par me faire peur. C'est une chose d'avoir de la compassion pour un personnage et une autre de dire amen à tous ses choix pour accomplir sa vengeance quand il y a tant d'innocents en jeu. le problème est là : il n'y en a pas aux yeux du comte, lui qui a été incarcéré, suite à une conspiration. En fait ce qui me gêne, c'est qu'il n'a pas tellement plus foi en l'humanité que ses actes de gentillesse sont juste des démonstrations pour prouver que tout homme plie sous la cupidité. Mais il choisit des cibles tellement faibles d'esprit (oui, même les nobles qu'il fréquente sont faibles, parce qu'ils croient dans la bonté d'un homme sans y voir la barrière hypocrite de leur société). le comte se joue de tout le monde d'une façon très mesquine. L'adaptation audiovisuel a largement ma préférence dans le traitement du personnage de ce point de vue.
L'intrigue de la vengeance de révèle de plus en plus tentaculaire et la tension est à son maximum.
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Pour autant, je n'ai pas aimé la construction narrative de ce tome. Dumas veut trop en faire pour en faire. Il nous noie sous plein d'informations pour tenir le lecteur en suspense et tirer à la ligne. L'action se retrouve en deuxième partie du tome 2 principalement. On passe par beaucoup de détours qui m'ont pas mal ennuyée par moment…
Je me suis rabattue sur d'autres personnages comme celui de Valentine de Villefort, connaissance de Mlle Danglars, une femme forte qui subit elle aussi le système. Elle subit des obligations familiales qui vont bien plus loin qu'une simple mariage forcé. La lettre d'Edmond Dantès sur le rôle de Noirtier dans le retour de Napoléon a été brûlée. Mais les acteurs, eux, sont toujours présents.
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Un roman qui ne laisse pas indifférent mais qui souffre parfois des défauts de la réécriture et du format feuilleton qui allonge artificiellement le suspense. J'ai apprécié ma lecture, mais sans plus, au grand damne des émules de ce roman.
Les parties de réflexion sur la condition humaine et l'innocence sont très belles. le texte est très accessible derrière une belle langue fluide, Dumas a comme toujours l'intérêt de combler aussi bien des analystes pointus que des lecteurs occasionnels qui veulent lire une aventure noire, assorti d'un romanesque qui les emmène très loin de leur quotidien.
Il n'empêche qu'il n'a pas réussi à détrôner
Les Trois Mousquetaires dans mon coeur. Question d'affinité, de caractère et de goût.
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