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Citations sur Le Vicomte de Bragelonne, tome 1/3 (60)

— Maintenant, sire, qu’aurai-je à faire des finances ?

— Tout ce que M. Fouquet ne fera pas.

— C’est là ce que je demandais à Votre Majesté. Merci, je pars tranquille.

Il partit en effet sur ces mots. Louis le regarda partir. Colbert n’était pas encore à cent pas du Louvre que le roi reçut un courrier d’Angleterre. Après avoir regardé, sondé l’enveloppe, le roi la décacheta précipitamment, et trouva tout d’abord une lettre du roi Charles II. Voici ce que le prince anglais écrivait à son royal frère :

« Votre Majesté doit être fort inquiète de la maladie de M. le cardinal Mazarin ; mais l’excès du danger ne peut que vous servir. Le cardinal est condamné par son médecin. Je vous remercie de la gracieuse réponse que vous avez faite à ma communication touchant lady Henriette Stuart, ma sœur, et dans huit jours la princesse partira pour Paris avec sa cour.

« Il est doux pour moi de reconnaître la fraternelle amitié que vous m’avez témoignée, et de vous appeler plus justement encore mon frère. Il m’est doux, surtout, de prouver à Votre Majesté combien je m’occupe de ce qui peut lui plaire. Vous faites sourdement fortifier Belle-Isle-en-Mer. C’est un tort. Jamais nous n’aurons la guerre ensemble. Cette mesure ne m’inquiète pas ; elle m’attriste… Vous dépensez là des millions inutiles, dites-le bien à vos ministres, et croyez que ma police est bien informée ; rendez-moi, mon frère, les mêmes services, le cas échéant. »

Le roi sonna violemment, et son valet de chambre parut.

— M. Colbert sort d’ici et ne peut être loin… Qu’on l’appelle, s’écria-t-il.

Le valet de chambre allait exécuter l’ordre, le roi l’arrêta.
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Vers le milieu du mois de mai de l’année 1660, à neuf heures du matin, lorsque le soleil déjà chaud séchait la rosée sur les ravenelles du château de Blois, une petite cavalcade, composée de trois hommes et de deux pages, rentra par le pont de la ville sans produire d’autre effet sur les promeneurs du quai qu’un premier mouvement de la main à la tête pour saluer, et un second mouvement de la langue pour exprimer cette idée dans le plus pur Français qui se parle en France :

— Voici Monsieur qui revient de la chasse.

Et ce fut tout.

Cependant, tandis que les chevaux gravissaient la pente roide qui de la rivière conduit au château, plusieurs courtauds de boutique s’approchèrent du dernier cheval, qui portait, pendus à l’arçon de la selle, divers oiseaux attachés par le bec.

À cette vue, les curieux manifestèrent avec une franchise toute rustique leur dédain pour une aussi maigre capture, et après une dissertation qu’ils firent entre eux sur le désavantage de la chasse au vol, ils revinrent à leurs occupations. Seulement un des curieux, gros garçon joufflu et de joyeuse humeur, ayant demandé pourquoi Monsieur, qui pouvait tant s’amuser, grâce à ses gros revenus, se contentait d’un si piteux divertissement :

— Ne sais-tu pas, lui fut-il répondu, que le principal divertissement de Monsieur est de s’ennuyer ?

Le joyeux garçon haussa les épaules avec un geste qui signifiait clair comme le jour :

— En ce cas, j’aime mieux être Gros-Jean que d’être prince.
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Je ne suis jamais heureux, sire, tant qu’il me reste un devoir à accomplir.
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Vatel ne remercia même pas; il haussa légèrement les épaules en murmurant ce mot superbe :
- Être remercié pour avoir fait son devoir, c'est humiliant.

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- Quel homme ! Bon Dieu !
- Oui, C'est un homme que j'aime et que j'admire; je l'aime parce qu'il est bon, grand, loyal; je l'admire, parce qu'il représente pour moi le point culminant de la puissance humaine; mais tout en l'aimant, tout en l'admirant, je le crains et je le prévois. Donc, je me résume, monsieur : dans deux heures d'Artagnan sera ici ; prenez les devants, courez au Louvre, voyez le roi avant qu'il ne voie d'Artagnan.
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Eh ! sire, voilà ce que c'est que la vérité ! c'est une dure compagne ; elle blesse qui elle atteint, et parfois aussi qui la dit.
(XIV. Où le roi et le lieutenant font chacun preuve de mémoire)
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Autrefois il disait: Mordioux! ce qui était un coup d'éperon, mais maintenant il avait vieilli, et il murmurait ce bah! philosophique qui sert de bride à toutes les passions.
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Colbert avait une sorte de roideur qui, pour les inférieurs, était de la fierté, pour les supérieurs, une affectation de vertu digne ; la morgue sur toutes choses, même lorsqu'il était seul à se regarder dans une glace.
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Buckingham recula d'un pas et regarda la lutte.
Bragelonne était calme comme s'il eut joué avec un fleuret, au lieud'une épée, il dégagea son arme engagée jusqu'à la poignée en faisant un pas de retraite, para avec des contres les trois coups que lui porta de Wardes, puis sur une menace en quarte basse que de Wardes para par le cercle, il lia l'épée et l'envoya à vingt pas, de l'autre côté de la barrière.
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Toute la Normandie, aux végétations plantureuses, aux horizons bleus, aux fleuves argentés, se présentait comme un paradis pour la nouvelle soeur du roi.

NDL : Un : je fais un peu de chauvinisme avec la Normandie.
Deux : cette nouvelle soeur est Henriette d'Angleterre, fille d'Henriette de
France ( qui est la fille d'Henri IV, et qui épousa Charles 1er d'Angleterre ) ; Henriette d'Angleterre débarque au Havre, ma ville ( ! ), pour aller épouser, Monsieur, frère de Louis XIV.
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