Citations sur Pauline (83)
[...] je n'avais que Pauline, [...] Pauline n'avait que moi, les liens qui nous unissaient se resserraient chaque jour davantage [...] ; chaque jour je sentais que je faisais un pas dans son cœur, chaque jour un serrement de main, chaque jour un sourire, son bras appuyé sur mon bras, sa tête posée sur mon épaule, était un nouveau droit qu'elle me donnait sans s'en douter pour le lendemain, et plus elle s'abandonnait ainsi, [...] plus je me gardais de lui parler d'amour, de peur qu'elle ne s'aperçût que depuis longtemps nous avions dépassé les limites de l'amitié.
- Voyez comme je suis égoïste, lui dis-je en m'approchant d'elle, je préfère vos larmes à votre sourire. [...] quand vous pleurez, il me semble que vous avez besoin de moi pour essuyer vos pleurs... Quand vous pleurez, j'ai l'espoir que lentement, à force de soins, d'attentions, de respect, je vous consolerai, tandis que si vous étiez consolée déjà, quel espoir me resterait-il ?
- [...] Thèse générale : l'épée est l'arme du brave et du gentilhomme : l'épée est la relique la plus précieuse que l'histoire conserve des grands hommes qui ont illustré la patrie : on dit l'épée de Charlemagne, l'épée de Bayard, l'épée de Napoléon, qui est-ce qui a jamais parlé de leur pistolet ? Le pistolet est l'arme du brigand ; c'est le pistolet sous la gorge qu'on fait signer de fausses lettres de change ; c'est le pistolet à la main qu'on arrête une diligence au coin du bois ; c'est avec un pistolet que le banqueroutier se brûle la cervelle... Le pistolet !... fi donc !... L'épée, à la bonne heure ! C'est la compagne, c'est la confidente, c'est l'amie de l'homme ; elle garde son honneur ou elle le venge.
C'est une si douce chose que les fleurs, que ce n'est point assez encore d'en être entouré, on veut en jouir de plus près, et, quelque part qu'on en trouve, fleurs des champs, fleurs des jardins, l'instinct de l'enfant, de la femme et de l'homme est de les arracher à leur tige et d'en faire un bouquet dont le parfum les suive et dont l'éclat soit à eux.
J'ai toujours rêvé les tombes ainsi, continua Pauline, placées au milieu d'un beau jardin embaumé, entourées d'arbustes et de fleurs. On ne s'occupe pas assez, chez nous, de la dernière demeure de ceux qu'on aime : on pare leur lit d'un jour, et on oublie leur couche de l'éternité.
Il y a quelque chose du printemps dans l'automne, et les derniers parfums de l'année ressemblent parfois à ses premières émanations.
Alors elle se reprit à pleurer ; mais cette fois sans convulsions ni sanglots ; c'étaient des larmes mélancoliques et silencieuses, de ces larmes enfin qui ne manquent pas d'une certaine douceur, et qu'il faut que ceux qui les regardent sachent laisser couler.
Le sourire, c'est le voile sous lequel le cœur se cache pour mentir.
Cette fois encore mon cœur battait avec violence ; mais c'était plus d'attente que de terreur. J'avais eu le temps d'asseoir ma résolution, non pas sur cette excitation physique que donne le courage brutal et momentané, mais sur cette réflexion morale qui fait la résolution prudente, mais irrévocable.
Alors une pensée profondément triste me prit : je me figurai que cet oiseau qui avait chanté, c'était l'âme de la jeune fille qui avait dit son cantique d'adieu à la terre, et que, puisqu'il ne chantait plus, c'est qu'elle était déjà remontée au ciel.