Florence est l'Eldorado de la liberté individuelle. Dans tous les pays du monde, même dans la république des Etats-Unis, même dans la république helvétique, même dans la république de Saint-Marin, les horloges sont soumises à une espèce de tyrannie qui les force de battre à peu près en même temps. A Florence, il n'en est pas ainsi ; elles sonnent la même heure pendant vingt minutes.
La nouvelle cathédrale commença donc de s'élever, sous la gracieuse invocation de Sainte-Marie-des-Fleurs, nom qu'elle reçut, disent les uns, en souvenir du champ de roses sur lequel Florence fut bâtie, et, disent les autres, en honneur de la fleur de lis dont elle a fait ses armes.
Mes deux premières visites, en arrivant dans une ville, sont ordinairement pour la cathédrale et pour l'hôtel-de-ville. En effet, toute l'histoire religieuse et politique d'un peuple est ordinairement groupée autour de ces monuments.
A moitié chemin de Livourne à Florence, s'élève comme une borne gigantesque la tour de San-Miniato-al-Tedesco. San-Miniato-al-Tedesco est le berceau de la famille Bonaparte. C'est de cette aire qu'est partie cette volée d'aigles qui s'est abattue sur le monde ; et, chose étrange ! c'est à Florence, c'est-à-dire au pied de San-Miniato, que les Napoléon, grâce à l'hospitalité fraternelle du grand-duc Léopold II, reviennent tous mourir.
La Divine Comédie est l'œuvre de la vengeance. Dante tailla sa plume avec son épée.
J'étais à Marseille depuis huit jours, et j'y attendais avec d'autant plus de patience le moment de mon départ, que j'avais l'hôtel d'orient pour caravansérail et Méry pour cicérone.