AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782072690679
320 pages
Gallimard (03/10/2019)
4.08/5   13 notes
Résumé :
L'épisode inaugural de l'histoire de France est aussi le plus évanescent : on n'en connaît à la vérité ni le lieu, ni la date, ni les circonstances précises, ni même la portée immédiate. C'est l'écriture de l'histoire qui allait au fil des siècles faire du baptême de Clovis la scène originelle de notre légendaire national. Cette cérémonie bien réelle reste encore aujourd'hui recouverte d'épaisses couches de mythes et de fables. Peut-on retrouver la véritable figure ... >Voir plus
Que lire après Le Baptême de Clovis : 24 décembre 505 ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bruno Dumézil est un jeune historien spécialiste de l'Antiquité tardive et des royaumes barbares établis sur le territoire de l'ancien empire romain d'Occident. A la suite de ses collègues, il écrit un essai sur le roi franc Clovis, sur son baptême et les significations de cet acte pour la "fabrication" de la France (voir le titre de la collection où ce livre est publié). Comme toujours, l'histoire des derniers siècles de l'Antiquité est intensément contemporaine : en 1996, quand il s'agit de commémorer ce baptême de Clovis, un certain nombre de politiciens bien-pensants, de Mélenchon à Chirac-Jospin, affirmèrent que la France était née en 1789 et que le christianisme n'avait rien à faire dans son identité. Dumézil publie son ouvrage dans un autre contexte, puisqu'il ne s'agit plus de commémorer avec des politiciens et des entrepreneurs de spectacle, mais de réfléchir. Il ressort de son livre que nous ne savons presque rien de Clovis et de de son temps, les documents du VI°s rédigés sur papyrus ayant tous disparu, sauf ceux qui furent recopiés plus tard (avec des fautes, des oublis, des incompréhensions) sur un matériau plus solide. L'archéologie propose des objets muets, des mises en scène funéraires, mais pour les interpréter, il faut pouvoir construire son discours sur quelque chose. Les temps ultérieurs, carolingiens et médiévaux, construisent un Clovis et un baptême selon leurs propres intentions idéologiques, et les siècles suivants, le nôtre compris, font de même. L'intérêt du livre réside donc moins dans une reconstitution hasardeuse du VI°s en Gaule, que dans l'histoire d'une fabrication, celle d'un roi franc baptisé et transformé au cours des siècles en fondateur de la France.
Commenter  J’apprécie          123
Challenge Non-Fiction 2024
Challenge ABC 2023-2024 (lettre D)
J'ai connu ce livre d'Histoire par Histony (Antoine Resche), vulgarisateur d'Histoire et Historien. Ce qui caractérise ce baptême, c'est qu'on n'en sait presque rien : lieu, date, personnes présentes… Des éléments fondateurs, tels le Saint Esprit ou l'incitation à être baptisé par Clotilde, ne sont arrivés qu'a posteriori : d'ailleurs, on connaît le baptême par la lettre d'Avit de Vienne, un contemporain qui n'était… pas présent au baptême (et qui écrivait en un latin très stylisé et peu compréhensible). Puis par Grégoire de Tours, qui l'a rédigé… un siècle après. Qu'en tirer historiquement ? Beaucoup. Car l'aspect de l'enquête, les hypothèses plus ou moins probables par rapport à la connaissance académique de l'époque, les différents indices, le travail et la méthode historiques en somme, rendent ce livre d'un « bon niveau », exigent : il s'adresse à un « public cultivé » (comme tous les livres de cette collection). Tout m'a plu, même si à certains moments il faut « s'accrocher », cette multitude de peuples et de courants de l'Eglise nécessitant une lecture un peu lente. Cela dit, deux passages ont retenu mon attention.
Le tombeau de Childéric, père de Clovis, recèle un véritable trésor, et ses éléments (abeilles d'or, chevaux…) ont suscité diverses interprétations (ex. le sacrifice des chevaux serait un rituel germanique, mais normalement il ne concerne qu'un seul cheval). J'ai aussi apprécié, plus loin dans l'ouvrage, la description de l'oeuvre de Grégoire de Tours (qui a été amputée pour des raisons éditoriales, c'est un hasard si le baptême nous est parvenu).
Partant de l'évènement, le livre, qui donne beaucoup d'informations de contexte, s'attache à décrire les Francs, puis l'Eglise et ses débats théologico-politiques (ex. le Fils est il divin ou seulement créature ? Et la personne du Saint Esprit ?). S'ensuit le récit des guerres menées par Clovis (c'était un Roi guerrier), puis sa mémoire après sa mort, jusqu'à nos jours. Histoire et historiographie pour cette mémoire qui symbolise « l'aube de la France », son baptême… dans l'esprit de certains. D'ailleurs le choix dans la date (496) est déjà politique.
Si le flou ne doit pas empêcher l'enquête, au contraire, c'est un jeu, il doit néanmoins nous mettre en garde contre les récits péremptoires et les conclusions hâtives.
D'un point de vue davantage centré sur le bouquin, c'est une lecture exigeante mais écrite avec une légère pointe d'ironie qui m'a fait sourire. Et en bonus, florilège des noms pas possibles des personnages de l'époque : Aimoin, Mallobaude, Ultrogothe, Roricon, Ragnacaire, Frédégaire, et ma grande favorite, Gerberge. C'est anecdotique mais Gerberge, quoi.
Commenter  J’apprécie          50
Livre de la série "Les journées qui ont fait la France" qui prend le relais de "Les trente journées qui ont fait la France" écrit par un historien réputé qui fait le point sur nos connaissances au sujet du baptême de Clovis et sur l'évolution de sa signification pour notre Histoire. Très agréable à lire car ne soulève aucune polémique, tout est argumenté, étayé dans un souci d'objectivité. Passionnant.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LeMonde
02 décembre 2019
Que sait-on de la conversion au christianisme du roi des Francs ? Presque rien, rappelle l’historien Bruno Dumézil dans son bel essai, qui est aussi une exploration des lointains Ve et VIe siècles.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les auteurs du VI°s ne connaissaient déjà plus les raisons d'être de cette toison qui valut aux Mérovingiens le nom de "rois chevelus". Sans doute ce marqueur physique avait-il des aspects pratiques, puisqu'il permettait de reconnaître le prince légitime ou, selon les circonstances, d'identifier son cadavre. Pour authentifier les actes royaux, la chancellerie franque avait également l'habitude de déposer quelques cheveux royaux dans la cire des sceaux même si, faute de diplômes conservés avant le VII°s, on ignore si la pratique existait au temps de Clovis. Quant aux Byzantins, ils savaient que les Mérovingiens avaient une longue chevelure mais ils préféraient souligner qu'elle était entretenue avec force lotions ; cela les différenciait des Turcs, peuple dont l'hygiène capillaire était notoirement déplorable (Agathias, "Histoires" I, 2-3).

p. 70
Commenter  J’apprécie          63
Pendant le début de son règle, Clovis avait accumulé les mauvais coups, et même s'il avait dans l'ensemble respecté le clergé, sa réputation était des plus douteuses. Circonstance aggravante, la célébration devait avoir lieu dans cette obscure Gaule du Nord que les Méridionaux disaient peuplée de loups, d'ours et de barbares. Même les lettrés y avaient la réputation d'être moins lettrés qu'ailleurs. Un flatteur quelque peu ironique écrivit un jour à Rémi qu'il était extraordinaire de voir un homme de cette région capable de construire des phrases qui étaient toutes grammaticalement correctes.
Commenter  J’apprécie          30
Comme au siècle passé, le roi ne thésaurisait pas. Il animait la circulation des richesses ; et pour ce faire, il ponctionnait, transformait puis redistribuait.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Bruno Dumézil (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bruno Dumézil
Bruno Dumézil vous présente son ouvrage "Charlemagne" aux éditions PUF. Entretien avec Pierre Coutelle.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2891922/bruno-dumezil-charlemagne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3202 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}