La Sage-femme du roi

Heureusement qu'Angélique de Coudray a réalisé une poupée de formation pour les accouchements. Sinon, son nom aurait été oublié de l'Histoire sauf si une historienne tombait sur l'information de sa pédagogie dans sa recherche. On retrouve sa trace dorénavant dans les livres sur L Histoire des femmes en France. La bande dessinée "La sage-femme du roi" a décidé de retracer une partie de la vie de cette sage-femme d'exception. Elle enrageait de voir ces chirurgiens prendre sa place auprès des femmes qui allaient accoucher. Ils avaient leurs outils et parfois ils déformaient l'enfant. Qu'importe si parfois ces gens du peuple venaient à mourir dans de terribles conditions. Une femme reconnue pour la qualité de son travail est arrivée à taper dans l'oeil d'un homme riche pour sauver sa future progéniture et sa femme. Elle déménage et fait face à de vieilles matrones sans connaissance qui ne veulent pas qu'on leur vole leur prés carré. Elles sont incultes et analphabètes. Par conséquent, Angélique de Coudray a du trouvé un autre moyen d'aider les femmes enceintes. La voilà avec une poupée avec différents bébés qui peut se mettre dans différentes postures. Rien de tel pour que toutes les futures accoucheuses puissent aider dans les meilleurs conditions et dans le respect de la personne. Son travail a été un vrai succès et le roi Louis 14 a financé son projet. Il fallait de la chaire fraîche pour devenir de la chaire à canon.

Adeline Laffite a fourni un vrai travail de recherche pour nous proposer un tel récit. Des femmes au service des femmes. Elle ne reste pas neutre. On sent l'émotion, la tension, la misogynie ambiante... En tant que lecteur on soutient cette femme de caractère. Encore des hommes qui veulent occuper leur place et les réduire au silence. Encore une lutte pour de la reconnaissance de son statut et de son sexe qui perdure encore de nos jours. Hervé Duphot réalise un dessin très réaliste, arrondi pour le côté chaleureux avec des couleurs assez ternes. L'époque était avec des couleurs assez foncées et le contexte ne mérite pas non plus des couleurs chatoyantes. le duo de bédéaste ont produit une bande dessinée curieuse et audacieuse qui permet de réinscrire la femme dans L Histoire.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..

Dans cette cette bande-dessinée biographique, j'ai fait la connaissance d'Angélique du Coudray, sage-femme du XVIIIe siècle. Celle-ci a révolutionné la médecine obstétrique. Grâce à son invention et son savoir, elle a formé de nombreux sages-femmes et chirurgiens, contribuant à réduire fortement la mortalité des femmes et bébés lors de l'accouchement. Mais cela a été un long chemin, face au machisme des chirurgiens et pères de famille ainsi qu'à la mécomnnaissance et méfiance des femmes et matrones. Ce qui est remarquable, c'est qu'Angélique du Coudray n'a pas cherché à imposer ses idées par la force mais par la formation.

Cette bande-dessinée est très enrichissante. Elle met en lumière une femme méconnue qui a pourtant contribué à faire avancer la médecine. Elle illustre également les moeurs de la société et les pratiques médicales du XVIIIe siècle. Je n'ai pas été particulièrement sensible au graphisme, très classique. Mais le récit est passionnant.

Paris, 18e siècle. Angélique du Coudray, sage-femme, se bat quotidiennement contre les chirurgiens qui menacent de plus en plus sa profession, jusqu'au jour où elle reçoit la proposition de s'intaller à Thiers afin d'y démontrer ses talents et de former d'autres professionnelles. En effet, dans cette région les traditions et superstitions ont la vie dure et c'est sur les femmes que cela pèse, les morts en couche et la mortalité infantile étant extrêmement importantes.

J'ai découvert avec cette l'existence d'Angélique du Coudray, sage-femme qui a énormément oeuvré pour sa profession et la santé des femmes. Elle a formé de nombreuses sage-femmes, des chirurgiens et des médecins. Pour cela, en plus de son expérience, elle a écrit un Abrégé de l'art de l'accouchement et surtout inventer une “machine à accoucher”, sorte de mannequin reproduisant l'anatomie féminine et plusieurs foetus à différents stade de la grossesse, afin d'entraîner ses élèves. Cette femme, célibataire et érudite (mon dieu quel blasphème pour l'époque), lutter à Paris contre l'académie de médecine et les chirurgiens (tous des hommes of course) puis à Thiers contre le médecin qui assurait sa tutelle professionnelle, les hommes des villages et les femmes : enceintes, accouchées ou matronnes. L'obstétrique d'ajourdh'ui doit beaucoup à cette femme inconnue du grand public (comme souvent malheureusement). En cela j'ai aimé cette bd.
En revanche, d'un point de vue littéraire je suis plus mitigée. Les couleurs utilisées étaient un peu ternes à mon goût mais cela reste vraiment une histoire de goûts personnels. Côté scénario je pense que quelques pages de plus n'auraient pas été du luxe. Si on prends bien le temps de nous montrer le combat d'Angélique pour se faire accepter et reconnaitre, en revanche on passe à toute vitesse (bon en fait y'a carrément une ellipse et un résumé sur une double page illustrée) sur pourquoi elle est appelée la sage-femme du roi alors que ben… c'est le titre quoi.

Malgré tout, je vous invite à découvrir cette bd, ne serait-ce que pour découvrir Angélique du Coudray.
Lien : https://www.instagram.com/ma..

Je ne connaissais pas l'histoire de Madame du Coudray et ce titre est intéressant pour ce personnage qui a marqué L Histoire qu'on en soit conscient ou non. Mère de l'accouchement moderne, du savoir des sage-femme.
Mais au-delà de la vie de la sage-femme du roi, c'est aussi la retranscription d'une époque, d'une vision de la médecine et des coutumes de la vie en campagne.
Une guerre d'égo, surtout pour des chirurgiens mis sur piédestal et dont l'idée d'accepter qu'une femme soit plus compétente dans un domaine a fait rage.
Le tout est captivant et le titre parlera aux férus d'Histoire !

Les dessins sont assez simple mais ont du charme. le propos est intéressant et j'ai aimé découvrir la vie d'Angélique du Coudray, cette pionnière dans l'éducation des sages femmes. Cependant, il m'a manqué un petit quelque chose pour vraiment me prendre dans cette BD. Bien que je l'ai lu d'une traite, je suis ressortie de cette lecture en demi-teinte. le propos est vraiment intéressant mais j'ai trouvé que cela se finissait très abruptement. c'est dommage car sur le papier cette BD avait tout pour me plaire et je suis chagrinée de ne pas l'avoir apprécié autant que j'aurais voulu.