RÊVERIE D’UN SOIR
Les nuages sont bas
Et masquent la colline…
Ils vont à petits pas.
En troupeau qui chemine…
Ils vont, tout blancs, tout noirs,
Se fondre en l’horizon
Qui, dans le gris du soir,
Se perd dans le vallon…
N’est-ce pas le berger
Que je vois immobile,
Surveillant là, courbé,
Ses bêtes qui défilent ?
Mais le long troupeau lent
Est passé devant lui…
Et le berger attend,
Tout seul, jusqu’à la nuit…
Ce n’était qu’un vieux tronc !
Sans vie et solitaire,
Insensible aux saisons,
Et figé là, en terre…
Ce n’était qu’illusion
Au sein de ma rêverie !
Ni berger, ni moutons.
Rien que le ciel gris
Et ce vieil arbre mort
Dans le jour finissant…
Mais je les vois encore,
Avec des yeux d’enfant…
pp.92/93