Et puis, réfléchir après l’amour, c’est réfléchir avec l’esprit clair.
Comme toujours avant de sombrer dans les bras moelleux du Bouddha de sommeil, elle songea aux Quatre Nobles Vérités. Le monde est souffrance, la souffrance est manque. Le manque peut être comblé, la souffrance éteinte.
Ils allaient s’évader et prouver au monde qu’« impossible » ne signifiait rien d’autre qu’« inaccompli ».
[...] le premier pas vers la liberté consiste à se penser libre.
Connaître l’ennemi, c’est apprendre à le craindre.
Elle détestait les gens aimables. Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’ils cachaient un défaut de fabrication forcément sordide, un défaut qui lui éclaterait au visage au pire moment, comme une pièce défaillante dans un pistolet sur le point d’exploser en emportant la main de son propriétaire.
Règle numéro trois : moins on est redevable, mieux on se porte.
_ Nous n'avons plus rien à nous dire, termina-t-elle en ravalant cette émotion qu'elle sentait monter en elle, serrer son cœur, peser dans ses poumons, gravir son œsophage, brûler dans sa gorge...
_ C'est Renaud, n'est-ce pas?
_ Pardon? s'écria-t-elle, interdite.
_ Tu es tombée amoureuse. Il t'a montée contre moi.
Lara se figea, incapable de trouver un démenti qui fasse un minimum de sens.
_ J'aurais dû m'en douter.
_ Non. Non, ce n'est...
Elle s'était mise à balbutier, de crainte que ce ne fût en partie vrai _ dans le sens où l'idée provenait bien de Renaud.
_ Je le fais pour moi et moi seule.
En se retirant de lui, le magicien avait emporté une grande partie de son énergie : une sangsue ne se détache jamais sans emporter un peu de chair.
La guerre est un grand théâtre de l’absurde.