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Critique de marchenry


L'inclinaison est un premier roman. L'épigraphe est de Patrick Modiano. le style ne l'est pas. C'est un récit âpre, dense et flottant - dérangeant. C'est très bien écrit, sophistiqué, peut-être trop. le narrateur se cherche ; l'auteur aussi même si on peut être certain qu'il se trouvera. Moins sera plus, et il aura gagné. Corentin Durand a un sacré talent.

Le livre ? Il n'y a pas d'intrigue. C'est une suite de moments suspendus, indistincts, entravés. On est à Paris, puis en Espagne - hier et aujourd'hui. Tout est déglingué, on est de l'autre côté des cartes postales. Il y a des ombres à contre-jour, le Bleu, le Grand Dhjou, la Brune, un écrivain oublié - le sida, un fantôme. Il ne se passe pas grand-chose. de petits trafics - drogue, sexe, pas de rock and roll. Les heures s'ankylosent, gestes inachevés, élans qu'on étouffe, mélancolie qui s'invite, souvenirs dormants. Qu'est-ce qu'on attend ? On l'ignore. On est plaqués au sol. C'est ça vivre ? Se boire sans soif ? Peut-être.

Il faut aimer cette atmosphère, délétère, glauque. Il faut aimer cette dérive immobile. Ce spleen. Les fantômes. le passé n'est pas mort. On sort du livre un peu sonné, en se disant oui et non, plutôt oui non ?

Lu dans le cadre de Masse critique. Merci à Babelio et à Gallimard.
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