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Critique de brigittelascombe


Une famille de marginaux, des personnages fantomatiques dans un lieu perdu de nulle part, qui est Vitry mais pourrait être Vitry ou ailleurs, qu'importe. Une autoroute, une maison glauque,un père inexistant, des frères et soeurs anonymes sauf Jeanne, l'incendiaire en instance, de l'intime j'entends et Ernesto le surdoué sensible qui tournent en vrille autour d'une mère mi Emilia-mi Hanka sans identité fixe et qui s'imbriquent l'un dans l'autre jusqu'à pousser l'amour absolu dans le réel celui de l'inceste.
Oh,rien d'impudique, petites touches pointillistes de sensibilités à fleur de peau qui touchent sans presque se toucher, qui se frolent, qui fusionnent.
Et ce livre, brulé qu'Ernesto déniche dans la cave, celui qu'il lit alors qu'il n'a jamais appris, celui qui raconte l'histoire d'un roi de Jérusalem, ce roi-lui sans doute, celui qu'il déflore au pied du seul arbre qui pousse au sein du seul jardin de la ville, un jardin d'Eden entouré de barbelés,celui qui lui démontre qu'il a tout compris au monde. Adieu études, tout est désordre,je perds l'espoir, rien ne vaut la peine d'être vécu, tout est vanité des vanités et poussière du vent.
Je suis mort dit Ernesto, et Jeanne aussi est morte. Seule reste la séparation de ces enfants déjà adultes qui rejoindront le monde sur des trajectoires différentes.
Un livre sublime, dont je n'ai sans doute pas tout compris vue la profondeur durassienne, un livre qui a la poésie de la marginalité, qui aborde le vide existentiel et l'inceste.
L'inceste, ou plutot l'amour fou entre frère et soeur est un sujet qui tient à coeur à Marguerite Duras(qui a perdu un petit frère prématurément) puisqu'il est également le thème de "Agatha" paroles et souvenirs de ceux qui se mettent à distance par le vouvoiment ,dans une maison encerclée de sable et de vent où les vagues parcourent les corps de leur sensualité alors que la figure de la mère erre autour du couple incestueux.
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