Ernesto est l'aîné d'une famille nombreuse, immigrée, chômeuse et pauvre qui vit entassée et proche de la Nationale à Vitry-sur-Seine. Il doit s'occuper de ses brothers et sisters. L'école, ça lui plaît pas, malgré qu'il ait 12 ans à peu près et en paraisse plûtot 20. Il est resté 10 jours sur les bancs et ça lui a suffit, c'est pas la peine parce que ça veut lui apprendre des choses qu'il ne sait pas. Alors, malgré son désespoir, il mène sa vie différente, souffrant de sa trop grande intelligence, de l'incompréhension et de la déception de son entourage, il apprend à lire des livres trouvés dans les poubelles, il apprend un tas de choses. Et il aime Jeanne, la seconde de la fratrie, d'un amour incestueux.
La mère c'est Natacha, appelée parfois Hanka, Emilia, une femme aux multiples prénoms comme si son identité était mal cernée, une immigrée d'Ukraine ou de Sibérie. Avec son mari venu d'Italie, ils forment un couple à la marge, ils sortent souvent en ville pour revenir ivres, ils ne cherchent plus de boulot. Quand Ernesto refuse d'aller à l'école, la mère rit, le père comprend et admire. Leur éducation sort pour le moins des chantiers battus. Leurs enfants n'en sont-ils pas moins heureux ?
Ensuite il y a l'instituteur qui tentera de ramener Ernesto sur le droit chemin de l'école. Sans succès, mais le maître sera fortement impressionné et subjugué par Ernesto et cette famille hors-norme. Une famille dans laquelle Ernesto et Jeanne la soeur forment peut-être le vrai couple parental : matures, amoureux, protecteurs, ils sont l'image rassurante et autoritaire pour les frères et soeurs que l'on n'appelle jamais pas leur prénom, que l'on ne distingue pas, comme s'ils formaient une masse diffuse et globale, au contraire des aînés.
Une écriture ardue, hermétique, difficile à apprivoiser. Après
C'est tout, je poursuis ma découverte de
Marguerite Duras à travers ce roman, écrit à la suite du film Les enfants, dont l'histoire est similaire.
Un récit d'enfant en forme de pensées d'adulte qui mêle poésie, philosophie et surréalisme. Qui déroute souvent le lecteur, le surprend parfois avec des mots qui résonnent et qui touchent.
Lien :
http://chezlorraine.blogspot..