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J'ai lu dans un article que Jacques Lacan avait dit, en parlant de Marguerite Duras: "Heureusement qu'elle ne sait pas qu'elle écrit ce qu'elle écrit, parce que sinon elle se perdrait, et ce serait la catastrophe."

Sans indicible, il n'y aurait pas de Marguerite Duras, et effectivement, ce serait un drame.
Elle fait parler les parts de soi qui sont vides.

Dans La pluie d'été, il y a bien sûr une histoire d'inceste, mais il y a surtout ce passage de l'enfance à l'après, de l'étonnement à la science, de la vie à la mort, de l'absolu à la séparation. Et tout ça, dans une histoire assez simple de famille dans une ville de banlieue, avec des brothers et des sisters qui vont a la casa, qui ne vont pas à l'école mais lisent quand même des livres, et qu'est-ce qu'ils y lisent? Eh bien ils lisent ce qu'ils veulent.

Une mère aimante qui passe sa vie à éplucher des patates, qui est belle en oubliant qu'elle est belle, qui lit des livres que les gens jettent, qui écoute les paroles de son avalanche d'enfants tout en reconnaissant que des fois elle comprend, des fois elle comprend pas. Qui a des désirs d'abandonner. le père qui fait le pitre. Et Ernesto et Jeanne qui s'aiment et se séparent, parce que Jeanne brûle à l'intérieur et Ernesto en sait trop.

Ernesto dit: "Je ne retournerai pas à l'école parce qu'à l'école on m'apprend des choses que je ne sais pas." A méditer. Et, des fois on comprend, et des fois on comprend pas.
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Un immigré italien et une immigrée polonaise se marient et vivent à Vitry-sur-Seine.
Ils vivront d'aides, d'allocations, auront sept enfants plus ou moins livrés à eux-mêmes, non scolarisée
Tout pour faire une histoire sordide.
Et bien non !
Marguerite Duras a l'art de créer des ambiances particulières et de magnifier les situations.
Cette « famille groseille » est heureuse malgré tout et très attachante.
On sent la scénariste et la dialoguiste dans l'écriture.
Le roman se regarde autant qu'il se lit.
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J'aime beaucoup les romans et les nouvelles de Duras, et son art de la suggestion, du non-dit, de la sensation impressionniste.
Et pourtant, ce texte écrit à la fin de sa vie, une partie sous le format de dialogues de théâtre, ne m'a pas plu.
Et même, en raison de mon admiration pour l'autrice, j'ai éprouvé de la gêne, sachant les romans merveilleux qu'elle a écrit.

Je n'ai pas su adhérer à ce récit étrange d'une famille marginale et bancale. Ce n'est pas tant le fait qu'il existe un hiatus entre leur condition et leur discours, je conçois qu'il y a sans doute une intention métaphorique, symbolique, que d'ailleurs je ne saisis pas bien, mais je n'ai pas réussi a m'attacher aux personnages, cela sonne faux.
Que l'aîné Ernesto soit un surdoué, c'est possible, que l'amour de sa soeur Jeanne ait une dimension incestueuse, pourquoi pas? Mais l'attitude des parents m'a paru incompréhensible, celle de l'instituteur frise le grotesque, et les « brothers et sisters » (d'ailleurs pourquoi répéter cela dans tout le texte?) n'ont pas de consistance. Bref, tout cela m'a semblé abstrait, alors que dans tous les autres romans que j'ai lu, on réalise, par touches successives, la force de l'indicible, et que c'est magnifique.

En conclusion, et désolé de l'écrire, je ne reconnais pas la Duras que j'aime dans ce récit.
J'ai depuis lu quelques critiques de babeliotes qui n'ont pas cet avis et qui trouvent dans ce roman la « touche » durassienne. Qu'ai je donc manqué?
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Mon premier marguerite Duras, un nom dans la littérature française.
J'en attendais beaucoup ( trop ?).De plus ayant passé les dix premières années de ma vie à Vitry sur seine... je m'attendais...( à quoi ?).
Lu, il y a quelque temps déjà, il ne m'a laissé aucun souvenir, c'est dire si j'ai peu apprécié sa lecture.
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J'ai toujours été très attirée par l'univers de Marguerite Duras même si, jusqu'à présent, je n'ai pas eu de vrai coup de coeur pour l'une de ses oeuvres..

Bon c'est sur que quand on lit un auteur parce que Nicola Sirkis (d'Indochine) a dit qu'il fallait la lire mais aussi parce qu'elle s'appelle comme nos deux grand-mères, on a pas de véritables motivations... du coup, dès que je lis l'un de ses romans, j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose et ce n'est pas vraiment agréable.



Je trouve La pluie d'été très bizarre comme livre. Pas vraiment par l'histoire, mais plutôt de la façon qu'elle est racontée : il y a énormément de distance pas les mots... Ça en devient presque dérangeant. le français est parfois approximatif mais c'est pour mieux montrer que les personnages sont en marge de la société. Par contre le fait de voir tout le temps écrit "les brothers & sisters" m'a tout spécialement agacée.

Sinon j'aime beaucoup la façon d'écrire qu'à Marguerite Duras : très simple mais plus qu'efficace. J'aime beaucoup le fait que les dialogues sont présentés de façon théâtrale et que l'histoire soit surtout concentrée au niveau de ses dialogues...



Je ne me suis pas particulièrement attachée aux différents personnages qui sont vraiment à des années lumières de ce que je suis. On a vraiment l'impression de les voir évoluer de loin, sans qu'on soit vraiment proche d'eux. C'est bizarre mais ça fait aussi leur charme !



Bref, ce n'est pas un coup de foudre, mais je ne désespère pas !

Un jour je trouverais le livre de Marguerite Duras qui me conviendra ;)
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Une famille de marginaux, des personnages fantomatiques dans un lieu perdu de nulle part, qui est Vitry mais pourrait être Vitry ou ailleurs, qu'importe. Une autoroute, une maison glauque,un père inexistant, des frères et soeurs anonymes sauf Jeanne, l'incendiaire en instance, de l'intime j'entends et Ernesto le surdoué sensible qui tournent en vrille autour d'une mère mi Emilia-mi Hanka sans identité fixe et qui s'imbriquent l'un dans l'autre jusqu'à pousser l'amour absolu dans le réel celui de l'inceste.
Oh,rien d'impudique, petites touches pointillistes de sensibilités à fleur de peau qui touchent sans presque se toucher, qui se frolent, qui fusionnent.
Et ce livre, brulé qu'Ernesto déniche dans la cave, celui qu'il lit alors qu'il n'a jamais appris, celui qui raconte l'histoire d'un roi de Jérusalem, ce roi-lui sans doute, celui qu'il déflore au pied du seul arbre qui pousse au sein du seul jardin de la ville, un jardin d'Eden entouré de barbelés,celui qui lui démontre qu'il a tout compris au monde. Adieu études, tout est désordre,je perds l'espoir, rien ne vaut la peine d'être vécu, tout est vanité des vanités et poussière du vent.
Je suis mort dit Ernesto, et Jeanne aussi est morte. Seule reste la séparation de ces enfants déjà adultes qui rejoindront le monde sur des trajectoires différentes.
Un livre sublime, dont je n'ai sans doute pas tout compris vue la profondeur durassienne, un livre qui a la poésie de la marginalité, qui aborde le vide existentiel et l'inceste.
L'inceste, ou plutot l'amour fou entre frère et soeur est un sujet qui tient à coeur à Marguerite Duras(qui a perdu un petit frère prématurément) puisqu'il est également le thème de "Agatha" paroles et souvenirs de ceux qui se mettent à distance par le vouvoiment ,dans une maison encerclée de sable et de vent où les vagues parcourent les corps de leur sensualité alors que la figure de la mère erre autour du couple incestueux.
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Comme une pluie d'été que l'on regarde a travers la vitre de chez soi, c'est très beau mais ça devient très vite ennuyeux.
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Un livre étrange pour moi. J'ai adoré le style de Marguerite Duras mais je n'ai pas compris vraiment l'objet de son livre.
Par hasard, je viens de lire "Le démon de la Colline aux Loups de Dimitri Rouchon-Borie, histoire d'une fratrie douloureusement violentée. Ici, nous avons également une fratrie bousculée " mal traitée" écrite dans un style époustouflant, avec un parti pris théatral. Des analogies avec un rendu différent.
Cela se passe à Vitry sur Seine. Les parents sont d'origine italienne pour le père, peut-être polonaise pour la mère. Ils ne se sont pas intégrés, vivant des aides allouées pour leurs enfants. Ernesto est l'ainé, refuse l'école mais sait lire. Jeanne, sa soeur adorée, de même. Elle s'occupe "des brothers et des sisters" complètement délaissés par la mère. Il y a des règles , ils forment une famille et pourtant tout va à vau-l'eau.
Je trouve la fin très banale et peu crédible. Une énigme pour moi.
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Ernesto est l'aîné d'une famille nombreuse, immigrée, chômeuse et pauvre qui vit entassée et proche de la Nationale à Vitry-sur-Seine. Il doit s'occuper de ses brothers et sisters. L'école, ça lui plaît pas, malgré qu'il ait 12 ans à peu près et en paraisse plûtot 20. Il est resté 10 jours sur les bancs et ça lui a suffit, c'est pas la peine parce que ça veut lui apprendre des choses qu'il ne sait pas. Alors, malgré son désespoir, il mène sa vie différente, souffrant de sa trop grande intelligence, de l'incompréhension et de la déception de son entourage, il apprend à lire des livres trouvés dans les poubelles, il apprend un tas de choses. Et il aime Jeanne, la seconde de la fratrie, d'un amour incestueux.


La mère c'est Natacha, appelée parfois Hanka, Emilia, une femme aux multiples prénoms comme si son identité était mal cernée, une immigrée d'Ukraine ou de Sibérie. Avec son mari venu d'Italie, ils forment un couple à la marge, ils sortent souvent en ville pour revenir ivres, ils ne cherchent plus de boulot. Quand Ernesto refuse d'aller à l'école, la mère rit, le père comprend et admire. Leur éducation sort pour le moins des chantiers battus. Leurs enfants n'en sont-ils pas moins heureux ?

Ensuite il y a l'instituteur qui tentera de ramener Ernesto sur le droit chemin de l'école. Sans succès, mais le maître sera fortement impressionné et subjugué par Ernesto et cette famille hors-norme. Une famille dans laquelle Ernesto et Jeanne la soeur forment peut-être le vrai couple parental : matures, amoureux, protecteurs, ils sont l'image rassurante et autoritaire pour les frères et soeurs que l'on n'appelle jamais pas leur prénom, que l'on ne distingue pas, comme s'ils formaient une masse diffuse et globale, au contraire des aînés.


Une écriture ardue, hermétique, difficile à apprivoiser. Après C'est tout, je poursuis ma découverte de Marguerite Duras à travers ce roman, écrit à la suite du film Les enfants, dont l'histoire est similaire.


Un récit d'enfant en forme de pensées d'adulte qui mêle poésie, philosophie et surréalisme. Qui déroute souvent le lecteur, le surprend parfois avec des mots qui résonnent et qui touchent.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Comme toujours, lire Duras me remue. Me bouscule. Est-ce son écriture singulière, son rythme, les thèmes abordés, le mélange des genres, cette façon qu'elle avait de sentir le monde, ses métamorphoses, d'en capturer l'essence, les vides et les ombres à combler à se figurer…? L'écrivaine me fascine. Dès les premières phrases, je suis absorbée. Ses mots me parlent intensément incroyablement et pourtant à chaque fois je suis bien en peine d'en livrer mes impressions. Cette pluie d'été annoncée, soudaine et brève, qui troue le passage de l'enfance vers l'âge adulte est poignante. On y fait la connaissance d'Ernesto et sa famille. Des parents immigrés qui vivent d'allocations, une ribambelle d'enfants – les brothers et les sisters – une petite casa avec un appentis, des pommes de terre qu'on épluche quotidiennement, des livres pêle-mêle lus ou pas, une progéniture qu'on abandonne parfois mais jamais très longtemps, Vitry-sur-seine et sa ville neuve qui s'est construite de l'autre côté de l'autoroute, deux rives, deux mondes, et les deux aînés Jeanne et Ernesto les seuls nommés, qui s'aiment d'un amour incestueux… Ernesto et son âge incertain – 12 ans 20 ans, on n'en sait rien -. Ce que l'on décèle en revanche, c'est son esprit vif. Son génie. Il découvrira un livre brûlé dans une cave et le lira – sans avoir appris à lire -. On le mettra à l'école, il s'en échappera quelques jours après… » parce qu'à l'école on m'apprend des choses que je sais pas ». En attendant la pluie d'été, celle qui inonde et lave, celle du grand départ, de la séparation, on est au milieu de cette famille, dans un bouillon d'amour d'abandon de l'inexistence de Dieu de poésie de philosophie d'éducation de connaissance de savoir de marginalité de déracinement d'indifférence d'innocence d'incompréhension de bonheur de douleur.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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