La Passion suspendue.
Marguerite Duras.
Entretiens avec Leopoldina Pallota Bella Torre
Edition du Seuil
Traduit de l'italien et annoté par
René de Ceccatty
Léopoldina Pallota Bella Torre a rencontré
Marguerite Duras en 1987. Elle désirait obtenir un entretien pour « La Stampa ». Elle a réussi à franchir les barrières et s'est frayée une voie dans les méandres
Durassiens. « La Passion Suspendue » est une virgule. Arrivent vertigineusement superbes, les paroles de
Marguerite Duras, ouvrant la parenthèse littéraire de l'écriture
Durassienne, sa réalité, et les fondements de son Oeuvre.
Page 83 : « Il y a un rapport intime et naturel qui depuis toujours lie la femme au silence et donc à la connaissance et à l'écoute de soi. » Où
Marguerite Duras dit que tous les écrivains parlent d'eux-mêmes, réalité de l'écrivain. L'oeuvre de
Marguerite Duras est décryptée. Les érudits de ses écrits, trouveront dans ce livre, la matière pour promulguer et s'enrichir du verbe
Durassien. « Aucun amour au monde ne peut tenir lieu de
l'amour » dit Sara dans «
Les Petits chevaux de Tarquinia ». N'est-ce-pas
Marguerite Duras qui s'exprime alors ? Les lecteurs découvrant pour la première fois, la symbolique
Durassienne, se plongeront dans son Oeuvre avec avidité. Rencontrer
Duras, s'entretenir avec cette dernière des heures entières, de ses livres, films, ou de sa vie sociale mouvementée, de
l'amour qui forge ses écrits de passion, de vérité, « Un amour qui fascine et effraie en même temps brûle, transforme la vie. » Rencontrer
Duras c'est se confronter à soi-même. C'est s'enrichir d'une vertu théologale dans un diapason de mots précis, d'un langage sentimental vrai, et d'une liberté sans failles.
Marguerite Duras est un monument. L'approcher, c'est prendre le risque de n'être plus jamais comme avant et de marcher pour toujours dans ses empreintes. C'est emprunter la voie du roman nouveau, et d'une oeuvre incontournable.
Duras presque Diogène a vécu semblable à ses écrits. Violente, pure, vraie, intelligente, éclairée, passionnée, suspendue sur le fil de la déraison. « Trop d'amour tue
l'amour » dit-elle. Excessive, abusive, maîtresse femme, amante jusqu'au paroxysme,
Marguerite Duras est devenue le chef-d'oeuvre classique, de ses livres. Elle les représente, s'habille d'eux. le lecteur ouvre la porte de ses entretiens avec Léopoldina Pallotta Della Torre avec fierté, respect, mais sans voyeurisme. Ce qui renforce la conviction d'assister à un tête à tête
Durassien jusqu'au vertige.