Les Meurtres zen, tome 1 : Des meurtres qui font du bien

On ne peut pas choisir sa vie, on ne peut que la vivre.

Par manque d'expérience, je n'avais aucune idée de l'endroit où sectionner un doigt pour pouvoir l'utiliser comme tampon.

À mon avis, Dragan devait probablement déjà être mort quand nous fîmes griller nos premiers chamallows à la plage. Pour Emily et moi, c’était une super journée. Pour Dragan, sa dernière. L’ironie du sort voulut que Dragan meure d’un burn-out parce que je m’étais accordé une journée entière de détente en pleine conscience.

C’était quoi encore le truc avec la liberté ? Aujourd’hui, j’en avais enfin fait l’expérience : la liberté consistait à na pas faire ce qu’on ne veut pas.

Quand je repense à mon premier meurtre, ce qui m’emplit de joie encore aujourd’hui c’est d’avoir pu apprécier le moment pleinement et sans jugement. Exactement comme mon coach me l’avait, dès notre première séance, donné à voir et à espérer. Mon premier meurtre, commis à la faveur de l’instant, a été la réponse spontanée à mes besoins. Et, vu sous cet angle, un exercice de pleine conscience très réussi. Pas pour l’autre. Mais pour moi.

Je voyais mon îlot de temps sombrer au milieu de vagues de plus en plus haute. Quand le chef d'un cartel supprime personnellement le bras droit du chef d'un cartel adverse, c'est très mauvais pour l’ambiance.

- Lukas préfère-t-il aller dans le groupe des Nemos ou des Flippers ?Là-bas en bas, tous les groupes ont des noms de poissons.
- Mais les dauphins ne sont pas des poissons.
- Si tu veux avoir une place dans la plus branchée des maternelles branchées de la ville, tu ne devrais pas avoir l'esprit aussi étriqué.

L'argent que je gagnais servait grâce à des mafieux servait à déboiser les forêts tropicales pour approvisionner notre terrasse en chaises. Je n'ai jamais compris comment Katharina pouvait critiquer mon boulot à ce point tout en prenant place le plus naturellement du monde sur les fruits qu'il nous rapportait. Heureusement qu'entretemps, nous avions trouvé un terrain d'entente où ce genre de questions n'avaient pas d'importance.

Ce devait être une belle femme, autrefois. Absolument persuadée de pouvoir un jour tirer parti de son apparence. Mais ignorant que l'apparence n'est pas tout. D'autant plus quand elle ne s'accompagne d'aucun charme. Les années passant, son degré d'attractivité avait fini par s'ajuster à son manque de charme. Le résultat était une femme acariâtre. Dont la méchanceté accumulée au fil des ans empêchait quiconque de l'aimer. Ainsi elle n'était plus que le dragon de l'accueil.

Avant ça, je n'avais jamais vraiment accordé d'importance aux signes extérieurs de richesse. Mais quand vous représentez le crime organisé, vous vous devez d'en afficher. Ne serait-ce que parce qu'en tant qu'avocat, vous êtes le signe extérieur de richesse de votre client.