La quête du bien-être – assurément l'un des piliers du XXIe siècle dans le monde occidental – peut-elle concerner tous les aspects de la vie (et de la mort, dans le cas qui nous intéresse) ? La réponse de
Karsten Dusse est positive, dans son premier roman réussi intitulé
Des meurtres qui font du bien.
La trame de ce thriller est classique, à base de règlements de compte et d'intrigues judiciaires dans le monde de la mafia est-européenne implantée en Allemagne. Ce qui l'est bien moins, c'est le personnage central, Björn, avocat talentueux mais malchanceux en amour et professionnellement malheureux, qui trouve son salut en la personne d'un coach qui l'initie à la pratique de la Pleine Conscience.
Et cette pratique va indéniablement tout changer pour lui, pour l'organisation criminelle dont il défend les intérêts, mais aussi pour sa vie de famille, ses horaires de travail et la scolarité de sa fille qui
– en pleine conscience – finira par le préoccuper bien davantage que les crimes qu'il va être amené à commettre.
Satyre de notre société de plus en plus individualiste où, quel que soit le sujet, le paraître et le ressenti sont bien plus importants que tout,
Des meurtres qui font du bien est écrit sur un ton moderne, détaché et ironique qui laisse entrevoir un beau talent d'écrivain dans l'air du temps et appelle sans aucun doute ET une suite (par ailleurs déjà parue en Allemagne) ET une adaptation à la télévision.