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Quand la survie de toute une population de pêcheurs ne dépend que d'un homme, nous savons dès le départ que ce roman sera l'histoire d'un drame, d'une lutte entre les intérêts personnels de l'héritier Richard Gaunt et l'avenir des pêcheurs de Loyalty Island (Etat de Washington), eux qui partent six mois de l'année vers le grand Nord, pêcher le crabe royal d'Alaska.

Entre le riche héritier indifférent qui veut céder l'entreprise aux Japonais et Henry, Sam, Don qui luttent pour leur gagne-pain, qui va gagner ?

Le fils de Henry, le jeune Cal, va jouer un rôle essentiel dans ce drame. Il ne connaît guère son père, souvent absent et silencieux, sa mère Donna s'enferme dans un studio en sous-sol pour y écouter ses centaines de vinyles, avant de finalement partir pour Santa Cruz (Californie) mettre au monde une petite fille. Fatiguée d'être femme de marin.

Cal, ado âgé de treize ans à peine, au milieu de la nuit, sort silencieusement de sa chambre pour écouter les conversations des pêcheurs inquiets et prend ainsi connaissance de leur plan.

Un énième roman sur le milieu de la mer et des pêcheurs, avec tous les clichés habituels ? Pas exactement. C'est aussi une réflexion sur la fragilité d'un monde, sa dépendance aux intérêts financiers qui priment tout, sur l'indifférence des nantis quant à ceux qui peinent pour les enrichir, sans jamais voir un juste retour de leurs efforts.

C'est aussi une bande-son riche et variée, de jazz, de musique américaine. Un suspens se trame dans le sous-sol de la maison familiale. de vraies-fausses nouvelles concernant Richard. La solidarité des jeunes avec un autre jeune en difficulté, la loyauté obligée envers leurs parents, des choix impossibles à faire.

Roman à suspens, roman social, roman sur l'apprentissage, l'amitié, les sentiments contradictoires, l'impossibilité de communiquer avec ceux qu'on aime. Roman complexe, vivant, riche en événements, en émotions. Pas tout à fait à la hauteur cependant selon moi pour l'évocation du monde des marins-pêcheurs, de l'océan, de l'Alaska.

La traduction semble bien rendre le style de l'auteur, si on veut bien oublier tous ces « pour ne pas que » passablement crispants...

Mais c'est un premier roman, prometteur à mon avis.
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Dans la péninsule de Loyalty island dans l'état de Washington - côte ouest des États-Unis - toute l'économie tourne autour de la pêche au crabe royal en Alaska, alors quand John Gaunt décède, toute la ville s'inquiète ; c'est que l'homme possède l'ensemble des bateaux, des équipements de pêche, des conserveries et des installations du port de pêche et il employeur de tous les pêcheurs. La situation est d'autant plus inquiétante que son fils Richard semble pencher pour une vente de l'ensemble des installations à des armateurs japonais. le jeune Cal, douze ans, souffrant de l'absence de son père lors des campagnes de pêche et délaissée par sa mère dépressive, va subir lui aussi, les contrecoups de la mort du grand propriétaire ; les mensonges et compromissions dans la petite communauté vont refaire surface.

Dans ce premier roman, Nick Dybek décrit la petite communauté de pêcheurs et le déclin économique qui se prépare et s'attache au destin du jeune Cal qui doit apprendre à vivre sans ses parents, confié pendant la campagne de pêche à Betty North et son fils Jamie un an plus âgé que Cal. Beaucoup de questions hantent le jeune garçon qui voit sa mère partir chez sa soeur, n'assumant plus sa vie de femme de pêcheur, elle qui ne s'intéresse qu'au jazz ou aux films d'auteurs mais surtout après la disparition en mer de Richard, l'héritier, lors d'une dernière campagne de pêche. Cet évènement déclenche un malaise dans la communauté, une disparition bien à propos qui pose questions et qui plonge la petite ville dans un climat délétère.
C'est un roman dont l'intrigue est très intéressante mais dont le rythme est lent, avec de nombreux retours en arrière qui ne facilitent pas la compréhension des faits et des dialogues dans lesquels il n'est pas toujours évident d'identifier les personnages, mais ce bémol ne doit pas décourager le lecteur car Nick Dybek réussit à ménager un certain suspens avec des retournements de situation et surtout une belle écriture et une grande culture de la musique et du cinéma.
La mer les emportera, premier roman intéressant sur le plan de l'intrigue et très bien écrit (et traduit).
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Défi ABC 2016-2017

Une ville qui vit de la pêche, le principal armateur meurt, son fils fait part de sa décision de vendre la flotte.
Au milieu de la tourmente, un adolescent, Cal, dont on ne sait finalement pas grand chose. Sa mère vient de Californie, elle écoute du jazz dans un studio aménagé au sous-sol, son père part pour les campagnes de pêche.
Pas un instant l'intrigue ne semble vraisemblable. Pas un instant le décor ne prend vie. Tempête ou grand beau, pluie ou soleil, conserverie ou cuisine, tout est plat, insipide, fade, inodore. Trahisons, amitiés, liens filiaux, rien ne sonne vrai.
Un roman qui m'a déçue, et ne laissera pas de grand souvenir.
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« Nous ne serons jamais comme eux, mais qu'est-ce que nous pouvons être d'autre ? »

Dans la première partie du livre, le narrateur évoque son enfance. Il décrit le bourg de Loyalty Island dans lequel il a grandi, son odeur de hareng et de varech et ses arbres penchés, son port et ses bateaux sur lesquels repose toute l'économie de la ville. Et puis les marins qu'il admire, partis pêcher le crabe en Alaska de l'automne au printemps. Des gens rudes, chaleureux et secrets. Son père parmi eux, son père qui lui raconte des histoires de pirates, l'été venu.
On découvre également sa mère, originaire de San Francisco, femme déracinée, passionnée de musique qui ne trouve le réconfort que dans ses vinyles, qu'elle écoute des heures durant, ainsi que dans les visites de l'armateur John Gaunt.
Tout cela imprègne le jeune Cal, qui se construit entre un père fantasmé et une mère trop absente. Arrivé à l'âge où l'on tente de se définir, le garçon est tiraillé entre ce qui le constitue et ce à quoi il aspire. Il a la sensibilité de sa mère, mais il n'a ni la capacité ni l'envie de s'affranchir d'un milieu qui, sans qu'il ne le perçoive encore, ne lui correspond pas. Aura-t-il, à 14 ans, la force de se surmonter ?
Dans la seconde partie du roman, une succession d'événements insolubles débutés par le décès de John Gaunt, garant de la survie de la flotte locale, le confronte à des choix impossibles. Autant de conflits qui vont le pousser à s'interroger sur son identité, sa morale et celle de ses parents.
Un roman intelligent, qui questionne sur ce qui détermine les adultes que nous devenons, sur le poids de nos racines, notre enfance et les gens qui la façonnent. le récit se lit sans ennui, nous surprend, servi par une écriture évocatrice et précise, jusqu'au dénouement qui interpelle et porte à réfléchir. Une lecture conseillée par votre serviteur !

Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Etat de Washington à Loyalty Island. Cal a 14 ans. Son père est peu présent car il navigue en Alaska pour ramener du poisson. Il ne connaît pas bien sa famille.

John Gaunt, le riche armateur de Loyalty Island décède. Se pose la question de l'avenir de sa flotte et de son entreprise, surtout que son fils Richard est peu présent.

Tous et le père de Cal veulent faire en sorte de conserver leur emploi. Mais Richard annoncera sa décision qui ne plaira pas à tout le monde.

Soit ce roman est à relire pour tenter de comprendre les aspirations de l'auteur, soit il est à oublier. En effet, je n'ai pas trop adhéré à l'atmopshère dégagée, à l'histoire. Pourtant, l'auteur ne juge en aucun cas les personnages et leurs décisions, et surtout pas Cal. Pourtant le début semblait prometteur avec les explications de ce lieu, lié à l'océan, à la pêche, à des habitants qui se serrent les coudes. Mais avec la mort du grand patron, ils sont trois à prendre les décisions pour la survie de leur emploi, de leur ville, de leur vie, au détriment, si l'on peut dire des familles.

Je n'ai pas compris les décisions de Cal. A qui veut-il plaire ? Son père ? Même si ce dernier part six mois dans l'année, c'est vers lui qu'il se tourne pour l'informer de ce qui se trame. Cal en veut à sa mère. Il ne lui laisse pas de chance, pensant avoir été abandonné par cette femme, qui ne juge pas son mari mais son départ sonne comme un jugement. Est-ce également parce qu'elle ne s'est pas fait à cette vie, parce qu'elle n'a pas d'amis. Cal lui ressemble de ce côté là. Avec Jamie, les relations sont faussées dès le départ. Jamie comprend très vite, a une autre approche de la situation. Cal, d'ailleurs, se confiera, jugeant ce secret trop lourd à porter pour lui. Il a besoin de quelqu'un pour prendre les décisions car il est tiraillé entre ce qui est juste au niveau de la loi et ce qui lui semble juste pour sa famille et ceux qui vivent dans cette ville. Cal se construit mais cette décision ne semble jamais lui avoir apporté l'apaisement recherché, surtout pour ses années futures, puisqu'il fuit en définitive cet univers. Les enfants semblent faits pour suivre les traces de leurs parents. Prendre la mer, embarquer sur des bateaux pour aller pêcher et ramener du poisson qui les fera vivre les autres mois de l'année. Mais il semble que certains parents retardent ces moments. D'ailleurs, la mère de Cal ne veut pas que son fils suive les traces de son père.

Il existe énormément de ressemblances entre Cal et Richard. D'ailleurs, ce dernier, lors de leurs échanges, le lui démontre. Ils ont le même caractère, le même type de père. Richard, sans réelle communication avec son père, a été malheureux. Il semble que pour Cal, cela soit pareil. Son père est un héros, son héros et il veut qu'il le reste. Mais tiraillé entre les envies d'avenir de sa mère pour lui et ce que souhaiterait son père, il ne sais pas quoi choisir. En définitive, la fuite. Cal a donc le choix de se taire ou de parler, d'agir ou de laisser faire, de laisser éclater la vérité ou pas, de se confier ou pas pour que quelqu'un prenne une décision à sa place. Il n'est pas du tout armé. Il lui manque une figure paternelle. Sa mère a été peu présente et il n'a pas tissé de liens forts avec elle. L'a-t-il voulu d'ailleurs ?

L'auteur nous décrit parfaitement la vie dure du pêcheur, son travail, son départ et les mois loin de sa famille. Tout cela pour ramener de l'argent et vivre le reste de l'année. Leur travail, dans cette petite communauté, est important. Sans cela, que deviennent-ils ? Rien. Ils n'ont pas la force de recommencer ailleurs.

Les questions restent toujours sans réponse. Les gens malgré la peur, l'enfermement, l'état de santé, ne changent pas. Ils restent tels qu'ils sont. Ils diront oui pour satisfaire mais feront, en définitive, ce qu'ils veulent.

J'ai été frappée par les odeurs. Tous ceux qui partent se rappellent, où qu'ils soient ces odeurs fortes, faites de poissons, d'essences, d'embruns, de tempêtes… Les odeurs sont vraiment la force du souvenir, heureux ou malheureux.

Lien : https://jelistulisillit.word..
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Jusqu'où peut on aller pour garder son travail et assurer sa survie ? Cette question se pose aux pêcheurs de Loyalty Island lorsque le propriétaire des bateaux et de tout le matériel meurt, laissant pour unique héritier son fils, qui envisage fortement de se débarrasser de tout en vendant à l'étranger. A quoi vont se résoudre les pêcheurs ? Au meurtre ? Peut etre pire encore ? le narrateur se trouvera face à un effroyable dilemne que nous ne saurions l'aider à résoudre.

Voilà un beau romen, juste et sensible qui parvient parfaitement à sonder les liens pouvant se tisser entre des hommes soumis à de certaines conditions, à une certaine tension.

La mer les emportera est un roman passionnant, il nous prouve une fois de plus que derrière chaque honnete homme peut se cacher un bourreau, et que la vie change tout etre humain.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il n'est pas facile de faire la critique d'un livre qui ne m'a trop passionnée mais qui ne m'a pas non plus laissé indifférente.
Finalement ce qui m'a dérangé-et c'est là le paradoxe- c'est l'atmosphère : tendue, dramatique. Mais le but était sans doute de communiquer au lecteur le malaise des personnages.
Ils sont complexes, le climat glacial, le métier de pêcheur rude. Mais aucun d'entre eux n'échangerait sa place. A chaque saison de pêche, ils quittent leur famille pour plusieurs mois.

John Gaut, patron de l'entreprise de pêche vient de mourir et son fils Richard hérite de toute sa fortune. C'est sur lui que repose la décision de donner ou non du travail aux pêcheurs. Henri, l'un d'entre eux est très inquiet et va tout faire pour influencer Richard. Mais Cal, son fils devine ses intentions. Quelle va être alors sa décision ?

J'ai eu du mal à suivre le déroulement de leurs pensées et bien du mal également à comprendre les états d'âme de la mère qui souvent s'enferme dans son sous-sol avec sa musique.

Je remercie les éditions presses de la cité et Babélio qui m'ont permis une nouvelle fois de découvrir un roman que je n'aurais peut –être pas choisi moi-même ainsi qu'un nouvel auteur.
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Dans ce roman, on voit d'abord comment des messieurs tout le monde finissent par se considérer au-dessus des lois, arguant (pour se donner bonne conscience) qu'ils n'ont pas le choix, et doivent agir comme ils le font. Et encore, dans le lot, tous n'ont pas le même discours. L'un d'eux se rend bien compte que le groupe est sur une pente glissante.
Il est terrible de penser que par égoïsme, par caprice, quelqu'un peut soudain décider de disposer de la vie d'un autre. Cela me rappelle «Le couperet», de Donald Westlake, et «Le dîner», d'Herman Koch. Là où le héros de Westlake semblait tenaillé par sa conscience, la plupart des personnages de Koch ne voyaient que leur nombril, et l'un au moins des personnages de Nick Dybek semble très bien dormir, même s'il sait que ses actes ont changé le cours de plusieurs vies.
[...]
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Loyalty Island est au milieu de nulle part. Sans les Gaunt et la pêche, la ville n'existerait pas. On découvre une ville qui ne vit que par une seule activité, maintenue financièrement à bout de bras par une seule famille. Toute la ville dépend de cette manne. La mort prochaine de John Gaunt va pousser quelques hommes à faire des choix difficiles pour leur avenir. Cal va se retrouver, par inadvertance, au milieu de cette affaire, et il devra, lui aussi, faire des choix.
[...]
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Lien : http://www.aupresdeslivres.f..
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Le décor dans lequel se déroule l'histoire imprègne chaque personnage, chaque émotion. Tout est à l'image de ce triste petit village de pêche, enclavé, tourmenté, maussade, austère... Comme si rien ne pouvait être beau, comme si les belles choses ne pouvaient pas être à Loyalty Island.

Les larmes ont coulé sur mes joues de la rudesse des sentiments dans laquelle évolue le héros... un adolescent... un enfant... qui passe après la pêche et l'Alaska pour son père... après le chagrin et le mal-être de sa mère...

Et le plus terrible, celui dont on craint l'arrivée à chaque instant au sous-sol, Don, pêcheur acariâtre et effrayant s'avère être finalement plus complaisant et bienveillant que Cal lui même...
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