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Harbinger tome 6 sur 6

Rafa Sandoval (Illustrateur)
EAN : 9781939346384
112 pages
Valiant Entertainment LLC (10/02/2015)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
TOYO HARADA STRIKES BACK! Peter Stanchek's team has been shattered and a teenage Renegade lies dead — a victim of the Harbinger Foundation led by omega-powered psionic Toyo Harada. This is the story of what happens next. Out of the ashes of "Death of a Renegade," find out what happens when the full extent of Harada’s secret empire is exposed to the public, and just how the surviving members of the Renegades recover from a catastrophic loss that has changed their liv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Death of Renegades (épisodes 20 à 24) qu'il faut avoir lu avant (il faut avoir commencé la série par le premier tome). Il contient les 3 épisodes de la minisérie Omegas, initialement publiés en 2014, écrits par Joshua Dysart, dessinés par Rafa Sandoval, encrés par Jordi Tarragona, avec une mise en couleurs de Davis Garcia Cruz (épisodes 1 & 3) et Ulises Arreola (épisode 2). Il comprend également le numéro spécial Bleeding Monk, également publié en 2014, également écrit par Josua Dysart, dessiné et encré par Khari Evans, Lewis LaRosa, Stephen Jorge Segovia et Mico Suayan avec une mise en couleurs d'Ian Hannin.

L'histoire commence sur le porte-avions G.W. Bush. La journaliste Andrea Rodriguez rend compte de l'arrivée de Toyo Harada, accompagné de 2 psiots (individus disposant de pouvoirs psychiques), pour négocier avec un représentant du gouvernement des États-Unis. L'armée déclenche immédiatement l'offensive et les psiots ont vite fait d'établir qui dispose de la puissance de feu supérieure. Pour bien enfoncer le clou, Toyo Harada attaque de front des navires de guerre, puis contacte le président des États-Unis (POTUS).

Pendant ce temps-là, Peter Stanchek a décidé de la meilleure manière de ne pas aggraver la situation : rester cacher et ne rien faire. Faute d'autre chose à faire, Kris Hathaway tente de rentrer chez elle. Faith Herbert et John Torkelson sont aux abonnés absents. Les premiers réfugiés commencent à arriver dans la zone de la Fondation, un territoire réquisitionné par Toyo Harada (pris sur la Somalie) pour installer une nouvelle nation souveraine dont il est le chef politique, assisté entre autre par Ingrid Hillcraft.

Dans le précédent tome, les renégats (menés par Peter Stanchek) avaient modifié la position stratégique de Toyo Harada et de sa fondation de manière drastique, avec l'aide d'un hacker @X, façon wikileaks. le lecteur restait dans l'expectative de savoir si ces révélations auraient un effet durable (malgré un prologue explicite, mais sans suite). Il découvre ici la suite du prologue du tome 5 et comprend que Joshua Dysart ne fait pas semblant. A priori le lecteur se dit que dans un univers partagé comme celui de l'éditeur Valiant, les scénaristes sont obligés de laisser le monde dans son état à peu près identique à celui du monde réel pour maintenir l'illusion que chaque série peut être concomitante et compatible avec les autres. Il est donc surpris de voir que le scénariste s'affranchit de cette contrainte, en toute liberté. Les manigances de Toyo Harada ont été révélées au grand jour, il n'y a pas de possibilité de revenir en arrière, et l'humanité est confrontée à l'existence d'individus dotés de pouvoirs psychiques de grande ampleur.

En 3 épisodes, le scénariste n'y va pas par 4 chemins. Il impose Toyo Harada face au gouvernement américain, puis face aux autres nations du monde (en particulier la Somalie, l'Union africaine, l'Iran, la Syrie). Il montre comment Harada crée une nouvelle nation à partir de rien et en défend les frontières. Tout au long de ces actions lourdes de conséquence, Harada apparaît comme un dictateur, mais un dictateur éclairé, et même humaniste. Ce paradoxe apparent est rendu possible par la construction progressive du personnage dans les tomes précédents. le lecteur l'a vu tenter d'autres solutions politiques, d'autres formes d'action, ayant toute conduite à un échec. Loin de s'avérer simpliste dans sa radicalisation, le plus grand psiot de la Terre sait expliquer comment il en est arrivé là, et pourquoi ses autres tentatives ont échoué. Il ne s'agit pas d'un individu qui souhaite s'emparer du pouvoir, sans autre objectif que de devenir le maître du monde. Cet individu a constaté que "aucun système ne peut fonctionner sous le poids de l'avidité humaine", et il souhaite éviter l'autodestruction de la race humaine.

Le lecteur se retrouve à ne pas réussir à prendre position, tiraillé entre les actions au travers desquelles Toyo Harada impose sa volonté par la force, et celles où il apporte une amélioration au sort des individus qui s'en remettent à lui. Joshua Dysart a l'art et la manière de manier l'image qui parle : le lecteur reste sans voix en découvrant Harada laver les pieds d'un réfugié. En face de Toyo Harada se trouvent d'abord les gouvernements des nations, à commencer par celui des États-Unis. Pince-sans-rire, le scénariste montre comment Toyo Harada impose ses décisions au président américain, dans une séquence crédible et assez jouissive (pour une fois, ce ne sera pas les États-Unis qui sauveront le monde, car ce sont les premiers à plier devant cette nouvelle puissance).

L'auteur déjoue également les attentes en ce qui concerne le comportement de Peter Stanchek. Depuis le début de la série, celui-ci ne fait pas montre d'un altruisme de saint, même pas d'une personne à la grande rectitude morale. Après l'action d'éclat du tome précédent, il prend le temps de réfléchir aux conséquences de ses actes et le constat n'est pas brillant. En face de Toyo Harada qui essaye de construire quelque chose, Stanchek apparaît comme un rebelle capable de détruire de ce qui est construit, mais sans rien à proposer en face. Pire encore, ses 2 compas moraux Kris Hathaway et Faith Herbert) sont en but à d'autres difficultés de leur côté et ne peuvent lui être d'aucune aide.

En lisant la couverture, le lecteur se dit qu'il a la chance que ce ne soit pas Clay Mann qui dessine, mais il se demande ce que lui réserve Rafa Sandoval. Dès la première page, c'est une bonne surprise qui ne se dément pas tout du long de ces 3 épisodes. Cet artiste réalise des dessins tout aussi réalistes que ceux de Clay Mann, plus détaillés, plus énergétiques. Pour commencer, l'encrage un peu appuyé donne plus de poids aux personnages, ce qui est en phase avec la tonalité de ce récit plus sombre, et avec les séquences d'action plus destructrices.

Ensuite le lecteur est bluffé par plusieurs cases, où l'artiste donne une dimension spectaculaire à l'image, sans s'appuyer sur des grosses explosions, ou des effets pyrotechniques. Il y a cette image incroyable où Toyo Harada démantèle un missile en une quarantaine de pièces, toutes représentées avec précision. Il y a également cette image qui montre Peter Stanchek sous une pluie de gélules multicolores. Il ne s'agit pas pour Sandoval d'en mettre plein la vue à chaque case ou à chaque page, mais quand le moment s'y prête, il ne le rate pas.

Bien sûr l'artiste doit se plier aux exigences du scénario et il y a un ou deux moments où il a du mal à faire croire à ce qu'il prévoit (par exemple les avions de chasse escortant les psiots, comme si les 2 groupes se déplaçaient à la même vitesse), ou encore Toyo Harada se tenant sur l'aile d'un avion de chasse en plein vol (probabilité de stabilité proche de zéro, et utilité du même niveau). À part ces exceptions, il montre au lecteur un monde très concret et réaliste, avec un bon niveau de détails et des représentations solides, où évoluent des personnages à la morphologie réaliste avec des expressions de visage légèrement accentuées pour mieux faire passer les émotions. le résultat présente un environnement crédible, des individus réalistes, et des actions spectaculaires.

Avec cette minisérie en 3 parties, Joshua Dysart confirme le changement de paradigme de la série, avec un regard analytique pénétrant sur la situation géopolitique aboutissant à une stratégie crédible de Toyo Harada (difficile à écarter d'un simple haussement d'épaule par le lecteur). le scénariste envoie valser les restrictions habituelles imposées à une série se déroulant dans un univers partagé, pour une histoire mêlant superpouvoirs (mais sans costumes voyants) et politique-fiction intelligente. Rafa Sandoval rehausse le niveau de qualité graphique du récit, avec des dessins consistants offrant un très bon niveau d'immersion. 5 étoiles. L'histoire se continue dans le premier tome de la série Imperium Collecting monsters, toujours écrite par Joshua Dysart.

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- Bleeding Monk - En 1755, en Mongolie, les troupes de l'empereur Qianlong viennent exterminer une communauté retirée de moines. En 326 avant Jésus Christ, l'un de ces moines avait déjà vu la lance qui va lui percer le flanc. Il faisait partie des savants emmenés par Alexandre le Grand, jusqu'à l'actuel Pakistan.

L'histoire personnelle de Toyo Harada est liée à celle d'un mystérieux moine dont le sang s'épanche en continu par une ancienne blessure. Ce même moine a également contacté Peter Stanchek pour lui donner des conseils. Depuis le début, l'impression du lecteur est qu'il s'agit d'un artifice narratif bien pratique pour sortir des rebondissements du chapeau, d'une solution de facilité pour retourner une situation. Mais en fait Joshua Dysart n'en a pas abusé et le personnage reste bien mystérieux.

Cet épisode constitue en quelque sorte son origine secrète. le scénariste établit surtout sa longévité, depuis le quatrième siècle avant Jésus Christ. L'histoire est divertissante, mais elle ne fait que confirmer qu'il s'agit d'un psiot, sans donner d'explication quant à sa blessure qui ne se referme pas, ni quant à son véritable objectif. Les 4 artistes se succèdent dans un registre graphique très proche, un peu sombre, bien adapté aux horreurs montrées.

Cet épisode est agréable, et complète bien le tome. Il permet d'en apprendre un tout petit plus sur ce personnage mystérieux qu'est le moine qui saigne, sans vraiment rien dévoiler d'important. 3 étoiles.
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