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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Sherlock Holmes versus zombies des mêmes auteurs qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il contient le numéro spécial "Sherlock Holmes versus Jekyll & Hyde", ainsi que les 5 épisodes de la minisérie "Sherlock Holmes versus Dracula", initialement parus en 2010/2011, tous écrits par Ian Edginton. Davide Fabbri a dessiné et encré la minisérie, avec l'aide de Tom Mandrake et Mario Guevara pour quelques pages consacrées à Dracula, avec des couvertures de Ryan Sook. le numéro spécial a été dessiné et encré par Horatio Domingues, avec une couverture d'Ethan van Sciver.

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- Sherlock Holmes versus Jekyll & Hyde (32 pages) - le titre est assez explicite : en juillet 1899, Gabriel John Utterson se rend pour une consultation au 221 Baker Street. Il explique à Sherlock Holmes, en présence du docteur Watson, qu'il est très inquiet pour son ami le docteur Henry Jekyll. le caractère de ce dernier a changé et il vit comme un reclus dans sa demeure.

Le lecteur n'a pas forcément très envie de lire une nouvelle version des affres du docteur Jekyll, qui plus est diluée dans une rencontre improbable avec un Sherlock Holmes d'opérette. Toutefois, Ian Edginton avait réussi son amalgame entre le célèbre détective et les martiens de la Guerre des mondes d'Herbert George Wells dans le premier tome. En outre sa version de Sherlock Holmes était respectueuse satisfaisante, sans être innovante ou inoubliable.

Comme dans le premier, l'imagination du lecteur est d'abord emportée par la reconstitution historique. Sans être d'une précision photographique, elle est assez consistante par le biais de décors avec quelques détails, et d'un métier d'époque, avec une petite couche de cynisme. le lecteur découvre une fillette en train de vendre des allumettes. Elle se prépare à entrer dans un cloaque, un bouge fréquenté par des marins mal dégrossis. En voyant cette situation une prostituée décide d'acheter tout son lot d'allumettes pour éviter cette épreuve à cette jeune innocente. le lecteur apprend plus loin qu'il s'agit d'un stratagème matois du père de l'enfant, qui gagne ainsi bien sa vie.

Ian Edginton insère avec habilité le personnage d'Holmes dans la trame du roman de Robert Louis Stevenson, pour une version respectueuse, avec ce qu'il faut de variations pour ne pas en devenir un simple décalque. de la même manière Horatio Domingues dessine de manière naturaliste, avec un niveau de détails un peu simplifié et des traits qui dépassent légèrement les uns sur les autres (pour une apparence plus spontanée pour certains, ou plus pressée pour d'autres).

Au final il s'agit d'une histoire sympathique, pas inoubliable, entre 3 étoiles (pour un lecteur exigeant), et 4 étoiles pour un lecteur sensible à l'évocation de ces 2 monuments de la littérature pour adolescents mâles, L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde (1886).

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- Sherlock Holmes versus Dracula (5*20 pages) - En 1900, un navire s'échoue sur la côte anglaise, le capitaine s'est attaché à la barre, où il a trouvé la mort. La compagnie ayant assuré les armateurs loue les services de Sherlock Holmes pour savoir ce qu'il est vraiment arrivé à l'équipage, et à la cargaison. Holmes et Watson se retrouvent rapidement face à un groupe de tziganes peu commodes, alors que Lord Godalming présente à la reine Victoria, un certain conte Dracul, en provenance de Transylvanie.

Ian Edginton reprend le même principe : insérer Sherlock Holmes dans le roman de Bram Stoker : Dracula (1897). Il maîtrise bien le roman et le lecteur peut facilement reconnaître quelques points secondaires de l'intrigue du livre. Il continue de développer sa propre continuité, en faisant référence aux conséquences de l'irruption de zombies dans le premier tome. Il n'oublie pas les romans de Sir Arthur Conan Doyle, avec là aussi quelques références plus ou moins pointues (par exemple le Chien des Baskerville, ou le Signe des quatre), et la participation de Mycroft Holmes.

À nouveau l'amalgame entre les 2 oeuvres littéraires s'opère avec naturel et en douceur, comme si elles avaient été conçues pour être compatibles dès le départ. Edginton raccorde les éléments entre eux avec fluidité, avec pour objectif de sauver la reine. le lecteur apprécie également l'effort réalisé pour insérer des expressions garanties d'époque.

Ces 5 épisodes sont dessinés par Davide Fabbri, qui avait déjà illustré la première minisérie. Ses dessins restent un peu lisses en surface, mais avec un bon niveau de détails et un réel souci de la véracité historique. Les mises en scène manquent parfois un peu d'inventivité, et les textures ne sont pas suffisamment figurées. Ces défauts mis à part, Fabbri s'implique assez pour donner une apparence spécifique à ses vampires, (en particulier les femmes mordues par le comte), pour recréer des rues de Londres.

À plusieurs reprises, le lecteur peut apprécier une image qui dépasse la simple représentation figurative, de par son ampleur ou sa composition. C'est ainsi qu'il peut prendre part à un bal masqué à Buckingham Palace, se retrouver coincé dans les rues embouteillées de Londres, ouvrir des cercueils au milieu d'une église en ruine, ou se tenir dans l'étude de Sherlock Holmes.

À nouveau cette histoire ne convaincra pas le lecteur avide de sensations fortes et de rythme effréné. Elle est plutôt destinée au lecteur capable d'apprécier l'évocation de Dracula et de Sherlock Holmes, et de constater le bon travail d'artisan réalisé par les 2 auteurs.
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