- Comme vous le savez tous, le propriétaire de cette compagnie a disparu. Il est présumé mort. En son absence, je représente les nouveaux propriétaires : son fils, ma mère et moi-même. Il me semble que parmi vous certains ne sont pas convaincus que je pourrai endosser les responsabilités de Leon Maxwell et continuer de faire prospérer cette société. C'est à eux que je m'adresse : vous êtes soit avec moi, soit contre moi. Si vous ne voulez pas travailler sous mes ordres, je serai ravi d'accepter votre démission sur-le-champ.
Tous les espoirs de Hanna se sont dégonflés, tels des ballons de baudruche oubliés dans le froid après une fête d’anniversaire.
Son cœur bat à se rompre. Le désir – le besoin, même – transperce son corps comme des stalactites acérées.
Tous les espoirs de Hanna se sont dégonflés, tels des ballons de baudruche oubliés dans le froid après une fête d’anniversaire.
Ils n’ont pas fait attention, ils ont laissé l’amour leur filer entre les doigts. Ils se retrouvent dans une situation infernale, cependant personne n’est innocent : tous deux ont abandonné trop tôt. Mais pas cette fois…
Le problème, c’est qu’elle n’est pas une amie comme une autre, En face de lui, le visage illuminé par les spots disposés sur la pelouse, se tient la Hanna qu’il a toujours connue, celle qui sprintait avec lui dans un jardin londonien, qui flirtait avec lui au réveillon, en 1999. Sa Hanna à lui.
Elle le regarde droit dans les yeux.
– Ben… c’est la première fois que je vois un bonsaï décoré pour Noël.
Elle tourne les talons, pressée de rejoindre la cuisine, et entend dans son dos l’éclat de rire du bel Américain. Elle s’efforce de réprimer le sourire qui lui chatouille les lèvres. Cette soirée va peut-être se révéler plus intéressante que prévu…
Son amoureux parti, elle se sentait abandonnée, seule au monde, au point d’être incapable de lui parler au téléphone ou de répondre à ses mails sans sombrer dans un trou noir, et d’inventer mille excuses pour qu’il ne vienne pas la voir. Elle voulait surmonter sa dépression sans qu’il en soupçonne l’ampleur.
L’année qui vient de s’écouler n’a été qu’une longue descente en pente douce, si douce parfois que Hanna s’est mise à croire à la rémission. Elle n’a pas flanché en entendant le diagnostic « cancer de stade quatre », puis le traitement a été compliqué par l’apparition de métastases. Alors que la maladie se généralisait ont été prononcés des mots comme « soins palliatifs », « quelques mois à vivre », « peut-être quelques semaines » et, finalement, « dignité de la patiente ». Tous les espoirs de Hanna se sont dégonflés, tels des ballons de baudruche oubliés dans le froid après une fête d’anniversaire.
Tout est facile quand on a de l’entraînement.