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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Vampirella Masters Series 1 qui rééditait les histoires écrites par Grant Morrison. Il peut être lu indépendamment du premier et il contient les 3 épisodes de la minisérie "Vampirella lives", ainsi que 2 histoires courtes "An untold tale between mother and daughter" et "Necromance". Toutes ces histoires sont écrites par Warren Ellis et sont parues pour la première fois en 1996.

Samuel Featheryear, un détective avec une forte sensibilité parapsychique, se réveille avec la certitude qu'un événement hors du commun va se produire dans le cimetière de Whitechapel, la bourgade où il s'est établi. Il se rend précipitamment sur place et il assiste à un déchaînement de forces surnaturelles qui font voler les ossements hors de leurs tombes (on voit même passer un cercueil dans cette tourmente surnaturelle). Il est en train d'être le témoin du retour de Vampirella (assez désorientée) sur terre. Au sortir du cimetière, juste après avoir recouvré ses esprits, Vampirella et Featheryear se heurtent à un quatuor de vampires en goguette. L'affrontement est brutal et rapide et son issue offre à Vampirella l'occasion de boire un peu de sang (pas très frais). Pour le bénéfice du détective (et du lecteur), elle explique ensuite qui elle est, comment elle l'a découvert et la relation qui la lie à Lilith. Elle revient également sur la vraie nature de Drakulon. de manière inattendue ce même cimetière lui permet de communiquer une dernière fois avec Lilith. Pendant ce temps là, Nyx continue de semer le chaos du mieux qu'elle peut en utilisant Hemmorhage, un être humain ayant la capacité d'animer le sang de tout être vivant. Nyx ayant également capté cette agitation parapsychique, elle envoie Hemorrhage ajouter au désordre ambiant dans la ville de Whitechapel.

Ayant acquis les droits de Warren Publishing, Harris Publications a publié plusieurs miniséries mettant en scène Vampirella de 1991 à 2007. La première d'entre elle bénéficia d'un scénario de Kurt Busiek et au fil des années plusieurs grands noms des comics apportèrent leur contribution au mythe. Ce recueil présente l'apport de Warren Ellis. Ce dernier se coule dans le moule de la continuité d'alors qui remettait en cause la nature de Drakulon. N'espérez pas retrouver le statu quo établi dans Vampirella Archives 1. Comme le montre la couverture, le lecteur retrouve bien cette forme féminine très séduisante dans son costume très révélateur. Dans les années 1990, le monde des comics est en proie à la mode des Bad Girls et Vampirella s'intègre dans cette cohorte de personnages féminins qui tuent et brutalisent tout ce qui bouge, dans des costumes de plus en plus riquiqui.

Cette histoire commence comme un affrontement d'envergure et c'est un peu étonné qu'on en sort au bout de seulement trois épisodes. le lecteur a droit à plusieurs moments très "Warren Ellis" : des personnages composés de sang, le pouce de Dieu en train d'écraser une femme, du sang qui coule à flots dans les caniveaux, Nyx en train de vomir sur quelqu'un, etc. Il introduit également une bonne dose de sexe (avec une belle séquence de séduction de Vampirella pour imposer sa volonté mentale), même si, pruderie américaine oblige, le graphisme ne montre rien.

Cette histoire est illustrée par Amanda Conner et encrée par Jimmy Palmiotti. le résultat oscille entre l'amateurisme et quelques visions pince sans rire de la séductrice fatale. Amanda Conner est encore loin d'avoir atteint le niveau kawaï dont elle fera preuve dans Power Girl. du coup certaines cases semblent un peu trop dépouillées et mal finies. D'autres au contraire évoquent déjà la sensualité torride (cette fameuse scène de séduction). Ce mouvement de balancier se retrouve tout au long du tome. le lecteur passe d'une mise en scène naïve des ruisseaux de sang en train de couler (une représentation au pied de la lettre digne du douanier Rousseau) à une mise en page sophistiquée bâtie à partir d'une vue du dessus sur un bassin rectangulaire rempli de sang s'écoulant d'une statue géante de femme enceinte (vision marquante).

Le tome se clôt sur une première histoire retraçant le parcours historique de Vampirella dans un récit qui lie entre elles les différentes représentations des vampires à travers les époques et les mythologies du monde entier. Ellis réalise une synthèse séduisante, sur des images de Conner passant toujours du plus naïf, à quelque chose de plus réfléchi.

La deuxième histoire supplémentaire retrace la relation charnelle et dominatrice de Vampirella avec un homme qu'elle finit par vider de son sang. le résultat est à moitié convaincant en ce qui concerne le récit, très séduisant sur le plan visuel grâce aux illustrations peintes de Mark Beachum. Ce dernier fait prendre des pauses lascives, voire obscènes, à Vampirella, avant d'en faire un monstre se délectant de sang.

Ce tome comprend une partie des couvertures originales (malheureusement pas toutes) dont celles réalisées par Adam Hughes, John Bolton, David Mack et Joe Quesada.

Ces histoires constituent une lecture agréable et facile, avec quelques moments vraiment marquant au milieu d'un fond frisant parfois l'amateurisme. le tome suivant (Vampirella Masters Series 3) dans cette série est consacré aux histoires écrites par Mark Millar.
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