AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,34

sur 16 notes
5
9 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chambre nymphale est un roman de Maude Elyther, qui a récemment été réédité sous le titre Encres de nuit paru aux Editions Octoquill.

Le roman se concentre sur Otto, sorti tout juste d'un trauma et d'une grosse période en hôpital psychiatrique. Il est hébergé chez son ami Ethan, qui prend soin de lui et l'accompagne dans sa convalescence.
Toutefois, les démons d'Otto ne sont pas loin; tant son passé trouble, que son doppelgänger qui le hante et qu'il aperçoit dans son miroir.
Alors, Otto s'enfonce, dans les méandres de la réalité parallèle qu'il s'invente, dans son dialogue avec son double, et lutte pour garder l'équilibre.


Ce roman de Maude est assez expérimental, comme le dit l'autrice elle-même.
Pourquoi expérimental et qu'est ce que ça veut dire ?
- Car il n'y a pas vraiment d'intrigue avec un début et une fin; plutôt une immersion à un temps T dans l'esprit d'un homme qui se réveille d'un trauma passé et cherche à se retrouver;
- Parce que plusieurs voix se mélangent, parfois sans savoir qui parle à qui, consciemment ou pas : Otto, le personnage principal, sa voix passée, sa voix intérieure, celle du monstre, de son doppelgänger;
- Parce que Maude écrit la folie et le désespoir mental à l'état pur; sans barrière. Sans limites. C'est l'inconscient qui s'exprime, et l'écriture mime cela très bien. C'est un roman qui décrit, traduit et mime la perte de repères.


C'est un roman difficile, par bien des aspects. Cette perte de repères d'abord, tant pour Otto que le lecteur; le brouillage des frontières ensuite, marqué par une teinte d'onirisme et de fantastique angoissant.
Et puis surtout le roman aborde, sans fard, les violences psychologiques et celles physiques qui découlent des premières. Automutilations, tentative de suicide… Attention, il y a des scènes difficiles.
- l'ambiance, très sombre du roman, malgré quelques respirations végétales et hivernales; cependant, on a l'impression de vivre enfermés dans l'esprit d'Otto.

Maude nous offre une lecture particulière. Sombre mais vibrante. Dans Chambre nymphale, certaines de ses peintures sont incluses à la fin du texte, permettant de donner à ces psychés une image en plus des mots.

Ai-je aimé ma lecture ? Oui, malgré tout cela et surtout pour tout cela. C'est particulier, dérangeant, mais très marquant, et très fort émotionnellement.
Commenter  J’apprécie          100
Chambre Nymphale est un roman à l'univers singulier. Pourtant, il m'a fallu un certain temps avant de pouvoir me plonger totalement dans l'histoire.

Le récit se fait dès le début très mystérieux, voire flou. Il se dégage une ambiance malaisante. Je m'étais déjà demandé où se situait la frontière entre le réel et la folie, car Maude n'épargne aucunement son personnage principal. J'adore quand le récit prend un aspect très psychologique, mais je pense que ce qui m'a fait stagner réside dans le fait que l'ambiance s'avérait souvent trop pessimiste. À vrai dire, j'avais du mal à me représenter les sensations vécues, je n'arrivais pas à véritablement m'en imprégner. D'autant plus que pendant une bonne partie du livre, l'ensemble m'apparaissait répétitif. J'avais l'impression qu'Otto évoluait très peu, bien qu'il est normal que Maude s'attarde sur ses tourments.

Cependant, arrivé à la moitié du roman, je suis davantage rentré dans l'histoire, l'ensemble m'apparaissant plus clair dans mon imagination. J'ai davantage compris Otto et le pourquoi de ses nombreuses tortures, il y a même des passages où je me suis retrouvé à travers lui.

Globalement, je dirais que Chambre Nymphale est un roman peu commun, et qu'il nécessite peut-être une relecture pour pouvoir être assimilé et compris totalement, tant les messages s'avèrent nombreux et le style d'écriture recherché. Je veux dire pour ce dernier qu'il se fait très poétique et onirique, Maude employant certaines figures de style bien visibles. Cela donne des descriptions imagées, mais aussi très intériorisées.

Malgré les nuances émises, ce roman m'a plu. Bien que le style de Maude soit inhabituel d'une certaine façon, c'est aussi pour ça que je l'ai apprécié, car il fait la part belle à la beauté de la langue française. Son écriture est riche et possède un charme indéniable.
Elle a son univers bien à elle, s'avérant différent de par certains aspects. Ses nombreux messages sur la société (souvent dépeinte d'une façon amer), la nature, l'acceptation de la différence ou la dualité de l'être humain, font de cette histoire un plaidoyer sur la nature humaine et ses diverses facettes.
Mais à travers ces ambiances ténébreuses voire macabres, et ce sentiment de désespoir ornant le récit, il s'en dégage pourtant une certaine beauté, parfois même une certaine féérie. Cela démontre que c'est à travers la souffrance que nous évoluons, aussi dur que cela puisse être. Et lorsque nous parvenons à la surmonter, nous pouvons entrevoir la lumière, telle une renaissance.

Maude a signé un roman très personnel, à travers un personnage à fleur de peau qui n'est pourtant pas si monstrueux qu'il parait l'être. La frontière entre le réel et la folie s'avère souvent bien mince, mais cela brouille d'autant plus les pistes.
Cela donne au final une histoire psychologiquement tortueuse et dérangeante, associée à un onirisme d'une profonde beauté.
Lien : https://for-ever-dreamer.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Pour débuter, je dirais qu'il s'agit là d'un roman qui ne suit pas de scénario spécifique, ce que je trouve d'autant plus original. Enfin, si, il y a le synopsis de départ, un commencement, un milieu et une fin. Mais, ce que je veux dire, c'est qu'on se retrouve empêtré dans un perpétuel combat contre les démons d'Otto, à ses côtés, sans pause permettant de souffler. Maude Elyther nous fait entrer dans l'esprit de son personnage, où la frontière entre le rêve et le cauchemar ne tient qu'à un fil. Surtout, on se retrouve tiré dans la douleur mentale du personnage narrateur sans une seule minute de répit. À aucun moment il n'est aisé de débusquer le vrai du faux, de comprendre le traumatisme d'Otto. Tout nous vient au compte-goutte, et on suit les jours qui passent dans la vie du personnage, sans les sentir se dérouler. Tout se ressemble, les heures s'avèrent identiques, le temps figé, les peines englouties et recrachées continuellement. Selon moi, le roman commence en force, avec un début intense et chargé en émotions. Il nous plonge directement dans l'ambiance du livre, lequel se referme autour du lecteur comme un étau. Bien vite, il étouffe et devient oppressant. Malheureusement, vers le milieu, je l'ai senti se desserrer et j'ai fini par décrocher légèrement de l'histoire. Tout me paraissait répétitif, le livre perdait de son intensité. Mais bien vite, tout a basculé, j'ai retrouvé en la fin ce que j'ai apprécié au début. Une tension qui monte crescendo, toutefois saupoudrée de révélations et de brèches de réalités. On s'extirpe doucement du monde des rêves et des cauchemars pour comprendre le passé d'Otto, sa vie et tout ce qui l'entoure, non sans perdre l'aspect horrifique et onirique qui ne cesse de nous suivre dès les premières pages. Je vois cette histoire comme le chemin difficile d'une personne en deuil, incapable de se dépêtrer d'une boue toxique. Celle-ci recouvre, consume, coupe la respiration, non sans permettre d'ouvrir les yeux et de prendre conscience de certaines choses. L'autrice a vraiment bien géré l'aspect psychologique de son personnage, s'obligeant ainsi à mettre tous les autres en arrière-plan, mais c'est un choix esthétique appréciable et logique dans un tel récit. Au fil de l'avancée, on se rend compte que l'histoire prend une direction romantique, tout en restant malsaine et tragique. Les bases d'une romance se posent et elles sont très importantes pour la suite, surtout la fin du roman.

Là où le texte montre tout son potentiel, l'entièreté de sa qualité suprême, c'est lorsque l'on entre en contact avec la plume de Maude Elyther. Elle est douce et brute, consistante et irréelle, éphémère et éternelle. Sa façon d'écrire est incroyable, je dirais même que j'ai rarement lu une aussi belle plume. Les mots s'entrechoquent, explosent, attaquent avec une force et délicatesse à la fois. C'est un mélange intense de plusieurs extrêmes. L'autrice réussit à véhiculer des émotions, à poser des mots sur la souffrance, l'affliction, la part d'ombre de l'être humain, le montre que l'on cache en nous – et non pas dans le placard, mais au fond de notre âme. Vraiment, l'autrice a réalisé là une oeuvre exceptionnelle du point de vue écriture. Ce n'est pas une plume que je risque d'oublier. J'ai hâte de voir ce que Maude Elyther a encore à écrire, à raconter. Je trouve son écriture hors du temps, de la norme, de tous genres. Un délice original et onctueux.

Au niveau des personnages, on se rend compte qu'il n'y a qu'Otto, quasi, mais aussi plusieurs individus gravitant autour de lui comme Ethan, Stéphane, Milo, Félix, Barbara… Tous ces noms qui, de temps en temps, interviennent dans le texte pour rappeler que le protagoniste n'est pas seul face à ses démons. Ils sont fort mis de côté, comme les personnages très secondaires qu'ils sont, mais bizarrement, cela ne m'a pas dérangé. L'histoire concerne Otto, sa sensibilité, ses forces, ses faiblesses, toute l'intensité de son combat contre ses monstres, ses sombres pensées, son apprentissage, sa renaissance et son envol vers l'espoir. À la rigueur, Maude Elyther a décidé de nous en apprendre aussi un peu sur Stéphane, mais encore là, nous ne savons pas tant de choses, ni sur lui, ni sur ses peines. Nous savons juste ce qu'elles lui font et ce qu'il devient à cause d'elles. Dans tous les cas, la psychologie des personnage est très bien gérée, et l'autrice creuse au maximum en eux pour nous révéler leur profondeur.

La fin du récit remonte une pente difficile, très rêche et difficile à vivre pour Otto, mais aussi le lecteur, plus perdu que jamais entre rêves et réalités. Un combat final s'effectue, entre le protagoniste et sa part d'ombre, son démon, plus fort que jamais. le récit n'a fait que monter crescendo, pour se stabiliser au milieu, et terminer par une bataille violente. le milieu du livre m'avait malheureusement fait décrocher, mais à un certain moment, la plume de Maude Elyther a su récupérer mon intérêt. La clôture du récit est fidèle au reste de l'histoire, c'est une fin logique et appropriée pour ce type d'histoire. J'ai bien aimé l'ajout des peintures dans le livre, toutes réalisées par l'autrice, représentant son univers et certains de ses personnages. Cela rendait le récit beaucoup plus vivant !​

Grosso modo, Chambre nymphale n'est pas un roman que je conseillerais à tout le monde. Il s'agit d'une histoire horrifique et onirique, frôlant les frontières entre la folie et la raison, la réalité et le rêve, avec des personnages contrôlés par leurs émotions. Un combat perpétuel face à ses démons, aux démons du protagoniste. Un récit court, mais intense, empli de violence et d'affliction, le tout narré par une conteuse incroyable à la plume extraordinaire.
Lien : http://papillonvoyageurblogl..
Commenter  J’apprécie          10
L'auteure, Maude Elyther, nous avait promis un plongeon au coeur des ténèbres, dans un monde onirique teinté de sang, et c'est exactement mon ressenti en refermant ce livre.

Chambre Nymphale est un roman en clair-obscur, où l'on est sans cesse en train de passer de l'ombre à la lumière, on navigue entre le rêve et la réalité, la folie et la raison.

Nous entrons en terres inconnues, où le concept de vampire ne se réduit pas à la simple notion que nous connaissons tous. L'auteure va bien plus loin, j'ai été très surprise sur le coup car je ne connaissais pas du tout cet aspect de la nature humaine.

Ce livre possède tout ce qu'il faut pour attirer l'attention. Au cours de ma lecture j'ai ressenti une sensation étrange, une sorte de malaise tellement le récit nous malmène, nous et les personnages. L'auteure arrive à sublimer la petite étincelle d'amour en chacun de nous, même au milieu de la douleur, la souffrance incessante que le personnage principal, Otto, tente de contenir.

Le style de Maude est vraiment atypique, sa plume nous enivre de ses vers obsédants, tels une litanie. J'ai apprécié son écriture ainsi que la mise en scène. La lutte intérieure d'Otto est également visuelle. Je m'explique, la mise en page a été soignée, le combat se lit mais se regarde aussi grâce aux différents effets employés sur le texte comme la taille des caractères ou l'utilisation des capitales. C'est original et bien pensé.

Même s'il y a peu de personnages dans l'histoire, tous ont leur importance. À nous de découvrir s'ils sont bons ou mauvais, en tout cas, je les ai trouvés attachants, chacun à leur manière.

Toutefois, j'avoue m'être quelquefois perdue dans les méandres de cet univers chimérique. C'est peut-être une volonté de l'auteure de se jouer du lecteur pour le pousser dans ses derniers retranchements ? Il m'a fallu quelques jours, après avoir tourné la dernière page, pour saisir réellement l'essence même de l'histoire et surtout sa finalité.

Et si on parlait un peu de cette couverture signée Marcela Bolívar ? Elle est magnifiquement sombre et attirante et illustre à merveille le récit de Maude.

Si vous ne craignez pas de sortir de vos habitudes ou d'être tout autant malmenés que les personnages, Chambre Nymphale est fait pour vous. Je me répète encore, mais si vous aimez les livres originaux, vous trouverez votre bonheur chez Noir d'Absinthe !
Commenter  J’apprécie          10
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4902 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}