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Citations sur Avis d'obsèques (11)

Il sait d’expérience que le lecteur [de son quotidien local] épluche en priorité les avis d’obsèques, puis les faits divers, avant le crochet par les pages sportives, mais il faut en donner pour son argent, enrober le tout de noces d’or, de fêtes de quartier et d’un éditorial oui-non-merde… Sans oublier les articles de météo. Très importante la météo. Trop chaud, trop froid, trop sec, trop humide, voilà qui alimente le lien social au seuil des commerces et renforce la légitimité du « journal qui le dit bien, hein ? »
(p. 50)
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L’écho lointain des neuf coups frappés au clocheton de la mairie de Saproville indiquent à Victor qu’il est l’heure de se coller à la séance de rééducation.
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Né en France d’une mère originaire de Louisiane, Victor avait connu une enfance heureuse, au gré des affectations d’un père préfet de la République. Belle vie. Bel enfant. Ou plutôt « beau poulet », en jargon sportif. Adolescent servi par un physique hors norme, il avait figuré parmi les espoirs nationaux du lancer du marteau, fierté d’un paternel passionné d’athlétisme jusqu’à ce que sa vie valdingue en feuille morte. Pour avoir refusé de réprimer brutalement une manifestation, le père avait été placé hors cadre, sous la pression des notables locaux. Une balle dans la bouche en effaça le déshonneur. Un an plus tard, dévastée par le chagrin, la mère était morte, là-bas, tout au fond du bayou, à Abbeville. L’orphelin, disparu des stades, s’était engagé dans l’armée américaine en pleine guerre du Viêtnam, comme sa double nationalité l’y autorisait.
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7 heures sonnent au clocheton de la mairie, mais en ce dimanche matin d’automne le jour s’octroie une grasse matinée à rallonge. Les lampadaires s’éteignent en un battement d’éventail, ne révélant que des mouettes assoupies comme trace de vie alentour. Une Scénic de la police municipale s’engage rue Louis-Fournier, voie étroite à sens unique en bordure du jardin Balzac. Au cœur de Saproville-sur-Mer, ce parc demeure la promenade convenue d’un ghetto où la profession libérale se porte en pochette de revers et le collier de perles comme pièce d’identité. Si pour les nouveaux riches le quartier ne marque qu’une étape vers la banlieue chic des coteaux de la Croix-de-Bervaud, les Saprovillois de souche – de souche valant particule – éconduisent régulièrement les agents immobiliers en maraude. Entre le kiosque à musique, les balançoires, la pièce d’eau, les massifs fleuris et les allées gravillonnées, on y a appris à marcher, à pédaler sans stabilisateurs, on y a goûté avec maman à la sortie de la maternelle Saint-Grégoire avant d’y jouer à la balle puis d’y flirter avec Marie-Charlotte ou Clémentine à l’âge du bac. Planté d’espèces communes, le jardin Balzac s’apparente à une sorte d’espace public privatisé par un droit coutumier qui le préserve des encapuchonnés mal blanchis de la cité des Docks, pourtant située de l’autre côté de la proche avenue Charles-de-Gaulle.
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Sur la table du salon, Edgar Ouveure fait glisser le Glock M 21, enveloppé dans un T-shirt de l'Armée du Salut, en direction de Victor qui l'osculte d'un œil soupçonneux. Il ne sous-estime pas l'efficacité de l'arme, mais sa modernité autant que sa médiocre esthétique le consternent.
l'extrême-onction ne ressemble plus à rien, médite-t-il en soupesant le pistolet en matériau composite. À côté de ça un Colt .45, un Makarov et même un .38 Smith & Wesson prennent des allures d'objets d'art. Et quand ils crachent, pfuuu, les grandes orgues, la cathédrale...
Ce truc dit la messe tout pareil. On est simplement passé du bénédicité au béni des cités.
Dans ce cas, effectivement, "je vais fumer ta race" sonne mieux que "ad pâtres, sacripant!". Tu as les chargeurs?
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Ouveure… Un snifer aussi habile à tirer les ficelles pour son compte qu’à fourrer le dawa sur son passage. Évidemment, les gars de la PJ ont sondé les rares et à moitié liquides survivants de Dien Biên Phu. Peau de balle.
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Edgar Ouveure, le fondu des renseignements intérieurs, lui a préconisé de fouiller du côté des anciens d’Indochine. Un de ses informateurs se souvient avoir tripoté une arme semblable en Extrême-Orient dans les années 1970. Ouveure…
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Ah, ils ont bonne mine, les scénaristes télé, les polardeux avec leurs tueurs en série habités par Saint Psychopathe et pourchassés par des experts en astro-profilage diplômés de l’université de Bourlemoule-Gogos. Dans la plupart des cas, le bouleau se borne à coincer des têtes de nœud dotés du quotient intellectuel d’un cancrelat. Après deux heures d’interrogatoire, ils s’affolent telles des serpillières, dépités de voir leurs ambitions crapuleuses converties en numéro d’écrou.
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Ce crime constitue la pièce supplémentaire d’un puzzle criminel. Le sel de la profession. Autre chose que d’écouter des heures de conversations codées entre dealers benêts tout étonnés de trouver des argousins au rendez-vous des go-fast chargés de shit remontant d’Espagne. Autre chose que d’éplucher la comptabilité grossièrement maquillée de petits patrons roulant sur l’or des abus de biens sociaux.
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Edgar Ouveure, le fondu des renseignements intérieurs, lui a préconisé de fouiller du côté des anciens d'Indochine. Un de ses informateurs se souvient avoir tripoté une arme semblable en Extrême-Orient dans les années 1970. Ouveure... Un snifer aussi habile à tirer les ficelles pour son compte qu'à fourrer le dawa sur son passage. Évidemment, les gars de la PJ ont sondé les rares et à moitié liquides survivants de Dien Biên Phu. Peau de balle.
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