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sur 2101 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Où on suit le débarquement romancé d'un Michel-Ange à Constantinople en 1506.
L'artiste florentin a été invité par le sultan pour créer un pont sur la Corne d'Or (l'estuaire) ; le sultan ayant refusé auparavant les plans destinés par Léonard de Vinci, de 20 ans l'ainé de Michel-Ange.
Les hypothétiques semaines de l'artiste en Orient sont tellement rendues réelles par l'auteur que j'ai été happé par ce récit.
Dans des pages très riches, très resserrées, ciselées même , Mathias Enard a mêlé pour mon plus grand plaisir des faits et personnages historiques, l'Art sous la Renaissance, le style de vie en Orient et l'imaginaire.
Totalement déçu par son livre " le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs", je découvre un auteur capable de meilleur à mon goût et peut-être me laisserais-je tenter à lire d'autres de ses romans.
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Un livre assez passionnant.
Istanbul, la Renaissance, Miche-Ange....
D'un auteur que j'imaginai difficile à lire , voici un livre court et tout à fait passionnant qui nous replonge en pleine Renaissance. L'érudition de l'auteur (que l'on sent très réelle) se fait ici discrète et l'on suit cette belle histoire avec un grand intérêt. J'ai été sensible à l'exotisme du sujet, à un grand dépaysement à la fois historique et spatial, et au style "littéraire" et puissant de son auteur.
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Le thème : (je reprends une partie la présentation du roman par Babelio) En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu'il brave la puissance et la colère de Jules II, dont il a laissé en chantier l'édification du tombeau. Mais comment ne pas répondre à l'invitation du sultan Bajazet qui lui propose, après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci, de concevoir un pont sur la Corne d'Or ? (Un roman de 153 pages, j'aime offrir à mes amis des romans courts)

J'ai apprécié : Dans le roman on voit Michel-Ange qui se balade dans Istanbul avec son traducteur, qui dessine dans sa chambre, qui rencontre des officiels, qui assiste à des spectacles, qui développe des esquisses de relations avec diverses personnes, qui donne son avis sur des questions d'architecture, des monuments, des projets de Léonard de Vinci. Bien entendu on voit aussi Michel-Ange qui réfléchit au pont qu'il doit construire, qui est plus qu'un pont : c'est un lien entre l'Europe et l'Asie. le roman est plaisant.

J'ai moins apprécié : le roman est assez plaisant. Je n'ai pas été vraiment conquis par le style un peu factuel. Mais d'autres lecteurs le seront sans doute. Ce style factuel a une puissance superbe dans un autre roman de Mathias Énard, La perfection du tir. Certes ici heureusement le style n'est pas aussi sec, mais j'ai ressenti le manque d'un peu d'envolée, d'âme, on pourrait dire qu'il y a une dose d'objectivité plus forte que souhaitable — en tout cas pour moi quand j'ai lu le roman —.
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Mathias Enard imagine le séjour de Michel-Ange à Constantinople, invité par le sultan Bajazet à construire un pont reliant les quartiers Nord d'Istanbul au centre-ville. Si cette invitation a vraiment été envoyée, le récit proposé est fictif.

Au-delà d'une vérité historique, l'importance du texte est de permettre la rencontre entre deux mondes, deux empires. Celui d'Orient avec Byzance, lieu de séjour de Michel-Ange, et celui de l'Occident avec Rome d'où s'est « enfui » l'artiste pour contrarier le pape Jules II. C'est aussi, quand on lit la biographie de Mathias Enard, écrivain français pétri de culture orientale et parlant l'arabe, une forme imagée de ce que qu'est l'auteur, un occidental amoureux de l'Orient. du moins j'y trouve une projection personnelle.

Mais cette rencontre, c'est aussi celle d'une fin. L'Espagne vient d'achever la Reconquista et se lance avec le Portugal sur les rives atlantiques pour conquérir facilement de nouveaux territoires. Par ailleurs, c'est la fin du Quattrocento, c'est-à-dire la Renaissance italienne. La péninsule étant soumise à l'assaut d'autres puissances comme la France .

La Méditerranée n'intéresse plus. Ce n'est pas la route de la soie qu'il faut conserver, c'est celle des Indes occidentales, ou bien c'est passer par Bonne Espérance pour s'affranchir de la traversée des territoires orientaux et musulmans.

Alors quand l'auteur imagine Michel-Ange réfléchissant à un pont qui sera l'oeuvre, le bouquet final de cette période, il rêve de la paix et de la pleine
compréhension des peuples à travers l'amour, l'amitié mais aussi l'échange culturel. Pour cela Mathias Enard met en scène cette histoire fictive avec des mots que j'ai trouvés incisifs, concis et suffisants pour traduire l'esprit imprimé par l'auteur.

Malheureusement, dans ce récit, la jalousie et l'aveuglement idéologique d'une poignée de personnes amènera finalement la violence, la mort et la rupture des liens tissés, tel ce pont que Michel-Ange devait jeter entre deux rives opposées mais qui ne verra jamais le jour.
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1506, Michel-Ange (celui de la chapelle Sixtine) quitte Rome où il est en délicatesse avec le pape Jules II au sujet de la construction du tombeau de ce dernier,
et arrive à Constantinople sur l'invitation du sultan Bayazid qui veut faire construire un pont reliant la ville à Pétra un faubourg du nord.

C'est mon premier Mathias Enard et ce livre court d'environ 150 pages se prête bien à la découverte.
Avec des chapitres qui font rarement plus de 2 pages, c'est une invitation au voyage, toute douce et pleine de poésie.

La plume de l'auteur est à la fois simple et riche.
Elle nous fait partager la vie de l'artiste, son oeil, son cheminement créatif, elle met en évidence quelques différences de culte entre l'Islam et le Christianisme au détour de la visite de Sainte Sophie.

Généreuse en vocabulaire spécifique à l'Orient et à l'architecture, c'est une belle promenade pleine de langueur et de parfums.
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"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" se déroule trois ans avant le début des travaux de la chapelle Sixtine. En froid avec le pape Jules II, dont il sculpte le futur tombeau, Michel-Ange décide d'accepter l'invitation à Istanbul du sultan Bayazid, qui souhaite que le sculpteur réalise un pont pour relier les deux rives du Bosphore. Son rival Léonard de Vinci a échoué quelques années auparavant sur le même projet, ce qui, ajouté à la récompense promise par le sultan, représente un défi fort motivant.
Dans la capitale turque, avec pour guide Mesihi, un jeune poète avec lequel il noue une relation ambiguë, il découvre la majesté harmonieuse de monuments conçus dans le souci d'y laisser l'être humain occuper une place centrale, admire la grandeur des édifices et l'habileté de leurs concepteurs à dompter la lumière, s'étonne de la tolérance qui règne dans cette ville où cohabitent en toute sérénité juifs, musulmans et chrétiens.
Il rencontre également une mystérieuse danseuse à la beauté androgyne, dont le souvenir peuple bientôt ses nuits...

Mathias Enard exploite les traits de caractère reconnus pour avoir été ceux du sculpteur pour alimenter son histoire, utilisant l'anecdotique pour étoffer son héros, le rendre vivant. Sa saleté et sa laideur, qui le complexait terriblement, sa difficulté à communiquer -voire son asociabilité-, ses accès de colère, sont ainsi des composantes de son personnage.
Y sont bien sûr également évoqués son obsession de la beauté, qui le rend si exigeant envers lui-même, et son amour pour la perfection de la matière, qu'il travaille avec passion, alors qu'il se montre pathologiquement incapable de toucher les vrais corps, de lâcher prise face à la beauté vivante...

Il imagine les tâtonnements de l'artiste en quête de cette perfection, les mécanismes spirituels et les considérations plus pragmatiques qui précédent la création, supposant, inventant les traumatismes ou les souvenirs qui viennent interférer dans la conception de l'oeuvre, l'enrichissant parfois.

il dote son récit d'une part de mystère, et se laisse parfois aller à des excès de lyrisme qui revêtent son texte d'une sorte d'irréalité, comme si l'auteur avait préféré mettre en avant la part d'imagination, de fantasmagorie que lui inspire le personnage de Michel-Ange, plutôt que de s'efforcer de rendre son texte historiquement crédible, plutôt que de tenter de percer le mystère de l'individu à partir duquel il crée son héros.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Si je vous dis : littérature française contemporaine. Oh oui, oui, oui, vous l'avez. de petite taille et bien portant, très tôt je me retrouve en proie à une calvitie précoce. du fait de mon physique atypique, on me surnomme dans mon entourage proche le « George R. R. Martin made in France, les lunettes et la casquette en moins ». Vous dites ? Mathias Enard ? Ettttt c'estttttt gaaaaaagné. Cadeaux. Les encyclopédies FrancoMickey vous offrent un petit billet tout en décontraction – et à lire sans modération - sur son roman phare « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants ».

Vous savez que j'aime le 7e Art, et si vous ne le saviez pas vous n'aviez qu'à lire ma petite description sur mon profil. Non mais oh, faut s'intéresser un peu à ses petits camarades. du coup l'analogie entre les deux univers m'est apparue comme parfaitement adaptée. Lire un Mathias Enard c'est un peu comme regarder un Terrence Malick. Ce n'est pas toujours très nerveux ni passionnant, c'est (très) imprégné de notes philosophiques, parfois à la limite du nébuleux d'ailleurs, et que vous soyez sensible ou non aux thématiques mises en avant, vous ne pouvez pas vous empêcher de trouver le charme opérant sublime. En d'autres termes ? Peu importe la destination, ce qui compte c'est de faire partie du voyage.

La plume de l'auteur n'a nulle part ailleurs sa pareille. A la fois délicate, raffinée et poétique, l'envoûtement est tel que les pages glissent entre nos mains telle l'eau dans son lit. Hop, hop, hop, je vous vois venir avec vos « Azy il se la raconte avec son terme savant ». J'ai juste employé le terme hydrologique précis car vous le savez j'aime la… Eh oh, qui a gueulé « Oh la ferme » ? Un peu de respect voyons. Jaloux va. Je disais donc, la prose de M. Enard est littéralement enchanteresse, quasi hypnotique. Il pourrait vous parler de la reproduction des éléphants au Zimbabwe que vous trouveriez cela subjuguant. Tiens, à ce propos il y a un documentaire sur Netflix… Ok, ok j'ai compris calmons-nous.

Bon, malgré tout, il y a tout de même une petite ombre au tableau. Les moins aguerris ou les moins ouverts d'esprits pourraient rester sur le carreau et, comme on le dit communément dans le langage familier « se faire chier ». Car on le sait tous, la beauté ne fait pas tout, enfin ou presque. Cela étant, à mon humble avis d'expert en hydrogéologie, je recommande cette lecture au plus grand nombre sans distinction, ne serait-ce que par respect pour un si grand talent. Bon allez, j'ai un Batman qui m'attend. Ouais, après un Malick j'ai toujours besoin de me faire un DC ou un Marvel pour refroidir la turbine. Ici, c'est pareil.
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En 1506, Michel-Ange reçoit du sultan de Constantinople Bajazet une invitation à venir concevoir un pont sur la Corne d'Or. Parce qu'il est en colère contre le pape Jules 2 qui tarde à lui payer ses commandes, l'artiste accepte.

Mathias Enard s'appuie sur quelques éléments historiques (des lettres de Michel-Ange, des projets de pont sur la Corne d'Or de sa main...) pour imaginer ce séjour dans un Orient qu'il nous décrit comme sensuel, cosmopolite et tolérant à la différence et face auquel Michel-Ange, homme européen rigide (et sale !) a du mal à laisser tomber ses défenses.

C'est bien écrit et plaisant à lire. Je ne pense pas que ça me laissera un souvenir impérissable.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Court roman centré sur le voyage de Michel-Ange à Constantinople en 1506 à la demande du sultan. Il s'agit du récit des quelques semaines passées par l'artiste italien dans le monde ottoman de l'époque. C'est poétique, on ressent le dépaysement, la réflexion sur la création artistique. Par contre, avec des chapitres très courts, certains pans de l'histoire n'ont pas du tout été développés, comme par exemple la rencontre avec le sultan.
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Récit vif, incisif, profond. Profond comme l'intériorité de Michel-Ange aux prises avec ses passions, ses fragilités d'homme et d'artiste. J'ai découvert un Michel Ange, instrument malgré lui de coups bas politiques, un artiste entre Orient et Occident. Ce livre était dans ma PAL depuis environ 3 ans. C'est après avoir vu dernièrement le film Michel Ange d'Andreï Kontachlovski que je me suis plongée dans ce récit. Et ces deux facettes de l'artiste se sont superposées, complétées. Je ne verrai plus de la même façon le plafond de la chapelle Sixtine.
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