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Citations sur Zone (33)

c'est difficile à comprendre la haine quand on ne l'a pas connue ou lorsqu'on a oublié la brûlure de la violence la rage qui lève le bras sur un ennemi sa femme son enfant en voulant la vengeance en leur souhaitant la douleur la souffrance à leur tour,
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l'autre en soi ,il fallait gommer son humanité en lui arrachant le visage ,l'empêcher de procréer en lui coupant les c...,le contaminer en violant ses femmes,annihiler sa descendance........

l'histoire est un conte de bêtes féroces,un livre avec des loups à chaque page
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tout est plus difficile à l'âge d'homme, tout sonne plus faux un peu métallique comme le bruit de deux armes de bronze l'une contre l'autre elles nous renvoient à nous-mêmes sans nous laisser sortir de rien c'est une belle prison, on voyage avec bien des choses, un enfant qu'on n'a pas porté une petite étoile en cristal de Bohême un talisman auprès des neiges qu'on regarde fondre, après l'inversion du Gulf Stream prélude à la glaciation, stalactites à Rome et icebergs en Egypte, il n'arrête pas de pleuvoir sur Milan j'ai raté l'avion j'avais mille cinq cents kilomètres de train devant moi il m'en reste cinq cents, ce matin les Alpes ont brillé comme des couteaux, je tremblais d'épuisement sur mon siège sans pouvoir fermer l'oeil comme un drogué tout courbaturé, je me suis parlé tout haut dans le train, ou tout bas, je me sens très vieux je voudrais que le convoi continue continue qu'il aille jusqu'à Istanbul ou Syracuse qu'il aille jusqu'au bout au moins lui qu'il sache aller jusqu'au terme du trajet j'ai pensé oh je suis bien à plaindre je me suis pris en pitié dans ce train dont le rythme vous ouvre l'âme plus sûrement qu'un scalpel, je laisse tout filer tout s'enfuit tout est plus difficile par les temps qui courent le long des voies de chemin de fer j'aimerais me laisser conduire tout simplement d'un endroit à l'autre comme il est logique pour un voyageur tel un non-voyant pris par le bras lorsqu'il traverse une route dangereuse mais je vais juste de Paris à Rome, et à la gare centrale de Milan, dans ce temple d'Akhenaton pour locomotives où subsistent quelques traces de naige malgré la pluie je tourne en rond, je regarde les immenses colonnes égyptiennes qui soutiennent le plafond, je bois un petit verre par ennui, à une terrasse ouverte sur les voies comme d'autres sur la mer [...]
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La vengeance ne se tourne que rarement contre les pères,elle s'exprime ailleurs,contre les inconnus les ennemis les traîtres les prisonniers les gauchistes les musulmans ( Page 491)
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c'est fait, j'ai laissé Paris mon studio de fonctionnaire mes livres mes souvenirs mes habitudes mes déjeuners chez mes parents j'ai rempli quantité de sacs tout balancé ou presque pris une dernière cuite accidentelle dans le quartier enfilé la peau d'Yvan Duroy et adieu, en route pour la fin du monde et la nouvelle vie
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on laisse bien des choses au bord du chemin des convictions des camarades des femmes des objets chéris qu'on pensait conserver toute sa vie des alliances des chaînes en or des tatouages dont on se fatigue des cicatrices qui s'estompent
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les hommes changent,les armes les transforment.Les armes et l'illusion qu'elles procurent. Le faux pouvoir qu'elles donnent. Ce qu'on pense pouvoir obtenir grâce à elles. p 71
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Si je repense maintenant à Venise, dans la torpeur ferroviaire c'est surtout pour celle qui m'y avait rejoint, le corps qu'elle me refusait si souvent m'obligeait à de longues marches nocturnes parfois jusqu'à l'aube, avec mon bonnet noir, je passais place des deux-Maures, je saluais saint Christophe sur le pinacle de la Madonna dell'Orto, je me perdais entre les quelques immeubles modernes qu'il y a la haut comme si on les avait posés à dessein dans des recoins pour les cacher, comme s'ils n'étaient pas assez dissimulés par la lagune, et combien de fois combien me suis-je retrouvé à prendre un café au point du jour avec des pilotes et des machinistes de vaporetti pour qui je n'existais pas, car les Vénitiens ont cette faculté atavique d'ignorer tout ce qui n'est pas eux, de ne pas voir, de faire disparaître l'étranger, et ce mépris souverain, cette bizarre noblesse surannée de l'assisté se permettant d'ignorer absolument la main qui le nourrit n'était pas désagréable, au contraire, c'était une grande franchise et une grande liberté, loin de la sympathie commerciale qui a envahi le monde entier, le monde entier sauf Venise où l'on continue à vous ignorer et à vous mépriser comme si l'on n'avait pas besoin de vous, comme si le restaurateur n'avait pas besoin de clients, riche qu'il est de sa ville tout entière et sûr, certain, que d'autres commensaux moins chafouins viendront bientôt encombrer ses tables, quoi qu'il advienne, et cela lui donne une supériorité redoutable sur le visiteur, la supériorité du vautour sur la charogne, toujours le voyageur finira plumé, dépecé avec ou sans sourire, à quoi bon lui mentir, même le boulanger en face de chez moi admettait, sans ciller, que son pain n'était pas très bon et ses pâtisseries hors de prix, ce boulanger m'a vu tous les jours tous les jours pendant des mois sans jamais me sourire sa force c'était sa certitude de ma disparition, un jour j'allais quitter Venise et sa lagune, fût-ce après un, deux, trois, dix ans lui il appartenait à l'île et pas moi, et il me le rappelait chaque matin, ce qui était salutaire...
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Les mères nous tirent à elles autant qu'elles peuvent,on croit leur ressembler,on pense avoir leur perfection leur art leur beauté leur bonté et on s'aperçoit que c'est un mensonge,qu'on est un homme,un portrait du père silencieux,un décalque,une statue animée,alors on ignore ou on est envoyé,vers ou on va,sur des traces invisibles,pourquoi on s'éloigne aussi surement de la mère et de la soeur,un aimant nous tire vers un monde abominable de cris dans la nuit. (Page 491)
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il y a des points géographiques dont on se rend compte, une fois le chemin parcouru, qu'ils ont été des carrefours, des nœuds peut-être, des déviations, des passages obligés sans qu'on puisse deviner- les trains et leur marche aveugle vous y conduisent toujours- qu'ils détiennent une part importante du trajet, qu'ils le définissent autant qu'ils le contiennent, modestes ces gares où l'on transite sans même en sortir
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