P. 9
Les larmes dévalent mes joues et leur sel me pique les lèvres. Je cède et m'autorise à pleurer. Pour tout ce que j'ai perdu, par peur de ce qui m'attend. Je pleure la fille que j'ai été, l'épouse que je n'ai jamais voulu être, la tueuse que j'ai refusé de devenir, la traîtresse que j'ai prétendu être.
Je ne suis aucune d'entre elles à présent. Je relève la tête et m'essuie les yeux. Fille. Épouse. Tueuse. Traîtresse. Ce sont toutes d'anciennes versions de moi. A partir de maintenant, je deviens une survivante.
Je respire un grand coup et je lâche la barrière.
Nous travaillons dans un silence qui n'a rien de tranquille . Il bout et grésille de tous les mots que nous ne prononçons pas .
Les larmes dévalent mes joues et leur sel me pique les lèvres. Je cède et m'autorise à pleurer. Pour tout ce que j'ai perdu, par peur de ce qui m'attend. Je pleure la fille que j'ai été, l'épouse que je n'ai jamais voulu être, la tueuse que j'ai refusé de devenir, la traîtresse que j'ai prétendu être.
Je ne suis aucune d'entre elles à présent. Je relève la tête et m'essuie les yeux. Fille. Épouse. Tueuse. Traîtresse. Ce sont toutes d'anciennes versions de moi. A partir de maintenant, je deviens une survivante.
Je respire un grand coup et je lâche la barrière.
[...] Tu es trop intelligente et précieuse pour jouer les potiches.
Allez, Ivy, tu peux le faire ! Ce n'est pas ma propre voix qui m’encourage, mais celle de Bishop. Je l'imagine à mes côtés : il me regarderait droit dans les yeux et attendrait que je poursuive.
...
Je sais que penser à Bishop est un luxe que je ne peux guère me permettre.
Et peut-être est-ce aussi ça, l’amour. Ressentir la douleur de l’autre comme si c’était la nôtre.
« Je relève la tête et m'essuie les yeux. Fille. Épouse. Tueuse. Traîtresse. Ce sont toutes d'anciennes versions de moi. A partir de maintenant, je deviens une survivante. »
J'attrape la main de Bishop et il enlace ses doigts rugueux aux miens. Ses mains, je les connais désormais par cœur. Elles m'ont protégée à la lumière du jour et m'ont caressée dans l'obscurité. Je leur confie ma vie sans hésitation.
"J'ai énormément perdu, mais j'ai aussi gagné quelque chose. La vie de l'autre côté de la barrière me transforme. Pas en une autre, mais de nouveau en celle que j'ai toujours été, sous toutes les couches ajouter par mon père et par Callie. Petit à petit, je me trouve.
Je redeviens Ivy."
Les autres ont-ils autant de chance?Trouvent-ils quelqu'un qui les comprend vraiment? Quelqu'un qui accepte leur façon étrange et abracadabrante de voir et d'aborder le monde sans constamment s'efforcer de les changer? Il me laisse être Ivy, alors que tant d'autres auraient essayé de me transformer en une personne différente, et c'est là le cadeau le plus précieux que Bishop m'offrira jamais.