– C’est parce que tu as mal que t’es si désagréable ? Ou seulement parce que tu supportes pas d’être aidé par une fille ?
– Je ne t’ai pas demandé de m’aider, grogna-t-il en essayant de se redresser.
– Oui, je sais, j’estimais juste devoir le faire vu ton état. Et ça ne te donne pas le droit de me parler comme à un chien.
Il me scruta d’un drôle d’air. Mon comportement m’étonnait, je ne réagissais jamais ainsi.
– Je pourrais être un dangereux malade qui capture ses proies en faisant semblant d’être à moitié mort. Le chauffeur pourrait être mon complice.
– C’est vrai et, dans ce cas-là, dans le genre psychopathe j’applaudirais vivement ton ingéniosité. Parfois la série Esprits criminels manque cruellement d’inspiration, tu devrais penser à proposer des scénarios.
J'avais peur, j'étais paralysée. Comment guérissait-on d'une peur qu'on avait laissée mûrir pendant autant d'années?
Je voulais profiter de cette liberté et faire de ces nouvelles insomnies quelque chose de bien moins morose qu'avant. Ici, je pouvais respirer.