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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Antoine Méliot, bientôt quarante-deux ans a tout ce qu'un homme peut rêver pour être heureux. Marié depuis dix ans à une femme qu'il aime plus que tout, trois beaux enfants, une jolie maison, une belle situation, des amis fidèles, tout lui sourit. Pourtant, un jour sans crier gare, Antoine a décidé de tout faire valser. Il aura deux jours pour tuer. Deux jours pour tuer ses rêves, et ceux des autres, de sa femme à ses amis, tuer la vie idéale, la famille idéale, les supers amis. Il choisit le jour de son anniversaire pour tout saccager. Son épouse a mis les plats dans les grands, ses amis vont lui faire la surprise d'être tous présents, ses enfants ont dessiné pour leur père. Pièce après pièce, Antoine se métamorphose, de l'homme aimable, il devient égoïste, ignoble, sans pitié, un monstre, un fou furieux.

Pour notre plus grand plaisir, on suit le réquisitoire d'un homme qui ne mâche plus ses mots, qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Pied de nez à la vie, à l'amour, au temps qui passe.

« On crève incultes, ignares, en ayant vu du monde que le milliardième. C'est comme un palais donc on ne visite que les chiottes. Et le temps de comprendre ça, on est déjà vieux, de la bouillie sur le menton, en train de ruminer nos remords… »

Gorge déployée, sourire aux lèvres, on se demande quelle mouche a piqué cet homme pour n'épargner personne.
Les images du carnage sont criantes, on voit ce petit monde se déchirer dans ce moule où les us et coutumes n'existent plus. le n'importe quoi n'importe comment prend le pas sur la bonne conduite. La société n'est pas préparée à une telle liberté d'expression. Ça fait mal, ça disjoncte, ça déboussole. Et on finit les yeux humides lorsqu'on comprend quelle araignée s'est emparée d'Antoine.

Balade en eaux troubles où l'on se révolte, on sourit, on pleure.

Bravo Monsieur l'écrivain, après le réveil du coeur que j'avais déjà beaucoup aimé, vous faites à nouveau chavirer mon coeur.
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J'ai découvert « Monsieur d'Epenoux », comme j'aime à le nommer, au salon du livre de Paris 2012. La conférence à laquelle j'ai assistée ne portait même pas sur ce livre.
Et pourtant, « Monsieur d'Epenoux » a eu le malheur de prononcer ces quatre mots fatals : Deux jours à tuer. TUER. Tuer quoi ? Tuer qui ? Il n'en fallait pas plus pour m'intriguer.
Je n'ai donc pas tardé à ouvrir ce petit bouquin. Bien m'en a pris.
Ce livre est une merveille, un énorme coup de coeur. le récit qui est fait de la vie d'Antoine est simple, vrai, et émouvant.
« Monsieur d'Epenoux » utilise des mots forts. Ce sont des mots qui touchent, qui m'ont sérieusement touché, si bien que ce petit roman d'une centaine de pages est pour moi une découverte que je n'oublierai pas de si tôt.
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En lisant ce livre, je ne savais pas si je l'aimais ou si je le détestais. de plus, je m'étais faite avoir avec ma sale manie de regarder la dernière page du livre, avant même de commencer ma lecture. Mais heureusement, ça ne m'a pas du tout "plombe" l'histoire.

La suite sur mon blog
Lien : http://lecturesdeliyah.over-..
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Je ne dévoilerai rien de l'histoire (la quatrième de couverture suffit amplement !) car je suis totalement découragée de lire un roman dont je connais déjà l'essentiel de l'intrigue. Cela me gâche mon plaisir. Pire encore dans un roman tel que celui-ci dont le rythme est soutenu et les rebondissements nombreux. le style est tonique, on ne s'ennuie pas.
Un très bon roman donc incisif, en particulier une volée de bois vert mémorable lors d'un dîner, particulièrement jubilatoire. J'ai lu ce livre il y a bien longtemps (je le relirais sûrement et je n'ai rien lu d'autre de cet auteur. A suivre en tout cas.
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Avec Deux jours à tuer, François d'Epenoux nous propose une fois de plus, une histoire pleine de rebondissements qui vont chercher leur source au coeur de l'être humain. L'être humain dans ses derniers retranchements, celui empêtré dans une logique en apparence improbable mais dirigée par un seul et unique sentiment, le plus fort. L'amour.
Par amour, Antoine - derrière des contradictions de façade - commet des actes terribles entraînant ses proches dans des situations difficilement tolérables. Comme dans la plupart de ses livres, j'aime beaucoup la manière dont l'auteur amène ses personnages à agir de manière absolument extrême, à révéler leur côté lumineux ou sombre - que nous avons tous en nous également. Il les porte jusqu'au bout de leurs limites et nous les dépose là, face à nous lecteurs, nous incitant à analyser ces comportements. J'ai autant maudit que compris Antoine et ses agissements. Touchée ou révoltée, selon. Embarquée par le souffle puissant d'une écriture frénétique que j'affectionne.
Au-delà de l'amour et l'amitié souvent abordés dans ses textes, j'aime aussi retrouver une des thématiques chères à François d'Epenoux, qui l'est aussi à mes yeux ; à savoir une forme d'urgence de vivre. Une envie d'embrasser la vie à pleine bouche, un besoin de vivre intensément. de vibrer.

Et comme dans chacune de tes histoires, cher François, j'ai reconnu ce trait d'humour pudique qui te caractérise tant. Ne change rien pour le(s) prochain(s) !


Lien : https://laparenthesedeceline..
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Un éléphant, qui se baladait, sur une toile toile toile, toile d'araignée..

C'est un peu l'univers qui règne dans la chambre de Vincent et Alice. Dans la tête d'Antoine, il n'y a que l'araignée, à la toile de laquelle se balade son cerveau. comme le petit cochon, pendu au plafond. Cette araignée ressemble à celle qui se lovait, se nichait, se réfugiait dans un creux du mur. Juste au-dessus de son lit. Avec laquelle il avait appris à cohabiter. "Rien à dire sur la Vie d'Antoine, sinon qu'en ce vendredi soir d'octobre, seul dans sa voiture parmi des millions d'autres, notre homme n'avait qu'une idée. [...] surgir à l'heure du dîner dans la cuisine équipée de sa maison des Yvelines et, par dégoût de lui-même, de ce qu'il avait engendré et de ce qu'il allait trahir, massacrer à coups de hache, de grille-pain, de plateau à fromages ou de n'importe quoi, ses enfants magnifiques et sa ravissante femme. Au fond de lui, l'araignée noire venait de sortir une patte."

Et là, cette araignée toque à son front. de l'intérieur. Il voudrait bien faire comme si, comme si elle n'existait pas, n'avait jamais existé. "En d'autres temps, Antoine aurait pleuré de rire. Cette fois, c'était juste le rire qui faisait défaut. Allongé sur le lit de son fils, la tête dans les nuages et le regard sur un mobile multicolore où tournaient sur eux-mêmes des oiseaux de toutes sortes, il se laissa porter par le courant jusqu'à la source même de sa vie. Oui, tout ici était tellement moins compliqué : il y avait quatre saisons, les nombres ne dépassaient pas 10,l'alphabet ne servait qu'à relier les ananas aux zèbres, les ciels gribouillés de bleu étaient comme suspendus, en haut des feuilles Canson, le soleil brillait invariablement dans un coin de la page, les vaches étaient des vasses et même de cimpanzés si on le désirait, les oiseaux surgissaient plus gros que les maisons, les cheminées ne manquaient jamais de fumer, les arbres avaient l'allure de grosses sucettes vertes, les avions volaient malgré leurs ailes verticales, les papas étaient là, ils avaient une tête ronde et de longues fourchettes à la place des bras, ils avaient le sourire et ils ne partaient pas de la maison du jour au lendemain juste parce qu'une jolie dame le leur demandait."

Mais non, elle est là, et comme elle ne peut sortir, elle explore le reste du corps, s'immisce dans la trachée, glisse vers les poumons, frôle le coeur, puis le transperce. Cette araignée se nourrit de chair, de douleur, et guette, tapie dans un recoin, derrière l'oeil, dans la voix. Guette la moindre occasion de gagner du terrain.

Grignoter quelques zones cervicales. Jusqu'au jour où, profitant d'une faiblesse, de sa force accrue au fil des jours, des semaines, des années. Elle fracasse la porte, laissant se déverser à l'extérieur un flot de rage, de colère, de tristesse, bref, la folie qu'il hébergeait éclate au grand jour, au visage de tous ceux qui l'entourent. Sa femme, Cécile, ses enfants, ses amis, réunis à l'occasion de ses 42 ans. Un anniversaire surprise. Anniversaire durant lequel Antoine laissera progressivement sa place à cette mygale affamée. La toile qui s'est tissée en son for intérieur fait de lui son premier prisonnier. Et puis les autres.. Jusqu'à ce que... Jusqu'au bout. Car Antoine ira jusqu'au bout. Et n'épargnera personne. Même pas lui.
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Absolument sublime !
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