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Critique de Denis_76


Histoire d'un homme du peuple
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Superbe histoire, très bien écrite !
En Alsace, 1838. Jean-Pierre Clavel , 9 ans, a perdu ses parents, il est adopté par la mère Balais, de Saverne. Son enfance est partagée entre les délicieuses escapades en forêt, baignades en rivière, et la fréquentation de l'école primaire, où la mère adoptive découvre avec joie qu'il a du coeur, du courage. Et puis il y a la petite Annette ! Pendant qu'Emmanuel, le fils du juge va au collège, lui se fait embaucher comme apprenti chez le menuisier. Mais la famille d'Annette hérite, la mère est gonflée d'orgueil, Annette ignore Jean-Pierre. Dégoûté, celui-ci "monte à Paris" avec une recommandation de son maître artisan...
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Dans mon corps coule du sang d'Alsace-Lorraine, et je suis fier de découvrir deux écrivains Alsaciens, Erckmann et Chatrian, de cette qualité !
Je redécouvre la France de mes grands-pères, du temps où l'on ne mâchait pas ses mots, et où un p'tit bézot pouvait recevoir une calotte, et même un aller et retour. Je pense que cette France rurale a peu changé entre le début du XIX è siècle et le début du XX è.
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A Paris, Jean-Pierre retrouve son ami Emmanuel, étudiant, et le père Perrignon, ancien de "la révolution de juillet " 1830, qui l'initient à la politique, et à la grandeur du peuple français. Nous découvrons le Paris boueux, encombré, mais magnifique de 1847.
Nous sommes à la veille de cette troisième révolution française, celle de février 1848, vécue en direct-live derrière les barricades par Jean-Pierre. Je la comprends mieux à présent. Louis-Philippe dispose de 50.000 hommes armés : les municipaux et les "hommes de ligne", les soldats, fils de paysans. Les gardes nationaux, artisans, sont dans l'opposition. Mais le roi préfère abdiquer devant quelques centaines d'insurgés, refusant, avec Guizot, la réforme du vote. On voit alors Jean-Pierre et les insurgés envahir les magnifiques Tuileries et toutes ses richesses, le bas peuple se saoulant avec les bonnes bouteilles du roi. On a l'impression de revivre l'invasion des Tuileries dans la biographie de Marie-Antoinette, par Stefan Zweig !
On voit Arago sur les barricades, vieillard superbe ; Louis Blanc, le communiste ; on assiste à la belle proclamation de la deuxième république par Alphonse de Lamartine.
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Ce fut une révolution en douceur, avec peu de morts. Mais bientôt, la crise de juin 1848 sera plus meurtrière, et trois ans plus tard, il y eut l'usurpation de la république par Napoléon III, vilipendé par Victor Hugo dans "Napoléon le petit".
Another brick in my wall... !
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