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Citations sur Echapper à la psychanalyse (28)

Le neutre, ce serait donc tout simplement le refus d’être classé, assigné à, réduit à… C’est « la fuite élégante et discrète devant le dogmatisme », « l’esquive de la généralité par des conduites inventives, inattendues », « le refus non violent de la réduction ». On pourrait donc le définir en dernière instance comme « la douceur ».
Voilà : neutre = doux.
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Mais il me semble souvent que, au lieu de déployer tant d’énergie et de sophistication intellectuelles pour essayer de reformuler les notions-clés de la doctrine analytique afin de les rendre compatibles avec la réalité multiple des désirs, des fantasmes, des identités, des arrangements affectifs, sexuels, familiaux, bref, des vies que vivent les individus dans leur inaliénable diversité, il serait sans doute plus simple, plus efficace et plus productif – politiquement et théoriquement – d’en récuser purement et simplement la pertinence. De se déprendre de l’évidence avec laquelle elles se présentent à nous et qui a été gravée dans nos têtes par l’inculcation culturelle permanente et insistante dont elles font l’objet (la psychanalyse s’est insinuée partout, aussi bien dans le langage de la vie quotidienne ou dans celui parlé par les médias mainstream que dans le discours académique ; et c’est contre cette doxa culturelle que la critique théorique doit reconquérir son autonomie et sa capacité de rupture avec les prénotions et les idées reçues, même quand elles s’avancent sous le double masque de notions évidentes et de concepts savants). De les rejeter totalement, ainsi que le régime de pensée qu’elles définissent, délimitent et imposent, et dans lequel on reste nécessairement piégé tant qu’on en accepte les termes et, avec eux, la conception du psychisme à laquelle ces termes sont intrinsèquement liés, tout ce théâtre de la mythologie analytique qui a précisément été édifié sur l’exclusion de ces réalités multiples et qui travaille à reconduire cette exclusion en la représentant comme inévitable puisque constitutive. On ne peut pas purifier ces notions de leur contenu hétérosexiste, puisqu'elles sont des constructions hétérosexistes, fondées sur des structures sociales et cognitives héérosexistes. Au contraire : dès lors que l’on entend prendre comme point de départ d’une réflexion renouvelée sur le psychisme, le genre, l’affectivité, l’amour, l’amitié, la sexualité, la famille, la parenté, etc., toutes les formes sociales, je veux dire, toutes les vies qui ont été exclues ou pathologisées par la théorie analytique (qui était précisément la théorisation de leur exclusion et de leur pathologisation), on doit se débarasser de cette théorie qui les excluait et les pathologisait.
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l’idée d’« amitié » comme modèle historique et politique à partir duquel on peut penser la relationnalité et la possibilité de formes relationnelles nouvelles et inédites, ce qui permet d’imaginer la subjectivation dans les termes d’une pratique d’invention de soi plutôt que dans ceux d’une quête « naturaliste » de la vérité de ce que l’on est. 
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Ce qui implique une éthique de la subjectivation qui romprait délibérément avec la manière dont la psychanalyse conçoit la vie psychique et ouvrirait alors l’espace indéfini d’une générosité accueillante à la multiplicité des choix individuels et collectifs, à la pluralité des aspirations et des modes de vie. 
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Il s’agit d’échapper aux filets « scientifiques » de cette idéologie culturelle et politique, à ses grilles conceptuelles, et notamment à sa logique interprétative qui cherche toujours à tout réduire à la structure binaire de la différence des sexes et à tout subsumer sous la férule d’un « ordre symbolique » qui en serait le lieu d’arrimage transcendantal, c’est-à-dire constituant et indépassable. 
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pourquoi relire Foucault à partir de Freud, si c’est pour ramener Foucault dans les filets d’un mode de pensée psychanalytique auxquels il a tout au long de son œuvre essayer d’échapper ? 
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L’urgence, pour une pensée critique ou radicale, ne serait-elle pas, au contraire, de se donner pour objectif de tourner le dos résolument à la psychanalyse ? De l’ignorer ? Et sans doute même de la combattre ?
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C’est pourquoi je me demande s’il est vraiment possible – et souhaitable – de se donner pour projet de rapprocher la théorie queer ou, d’une manière plus générale, la pensée radicale, quel que soit le nom qu’on veuille lui donner [...] , de la psychanalyse ? N’y a-t-il pas, au contraire, entre les deux, une incompatibilité fondamentale [...] ?
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Foucault écrit : « Jusqu’au moment où les théories biologiques de la sexualité, les conditions juridiques de l’individu, les formes de contrôle administratif dans les États modernes « ont conduit peu à peu à refuser l’idée d’un mélange des deux sexes dans un seul corps et restreindre par conséquent le libre choix des individus incertains. Désormais, à chacun son sexe et un seul. À chacun son identité sexuelle première, profonde, déterminée et déterminante ». 
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La douceur de l’androgyne contre l’arrogance des psychanalystes, son sourire contre leur rire – et contre leurs dogmes (dogmes si souvent énoncés, l’a-t-on remarqué, sous la forme de ricanements, de ces ricanements qui traduisent la certitude d’être dans le Vrai, et d’être en situation de supériorité sur ceux dont ils parlent, d’avoir prise sur eux : il faudrait un jour étudier plus attentivement le rictus qu’arborent en permanence les psychanalystes, et qui, avec un certain ton de voix, signale la forme la plus avancée de la certitude de soi, de la prise qu’ils se donnent sur les autres, et la jouissance que cette prise leur procure. Les psychanalystes se désignent par ce rictus comme ce que Nietzsche aurait appelé les hommes ou les femmes du ressentiment, dont la volonté de savoir dissimule mal une volonté de pouvoir. Le rictus est une forme de violence). 
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