L'épidémie

Une société basée sur la surveillance et le contrôle acquiesça Valdemar. Le fondement du Parti de la santé Tout ça se terminera par un implant intégré dans le bras de chaque citoyen pour calculer le nombre de pas quil effectuera. Mais c'est aussi une question de classe socale Même si personne ne le dit haut et fort. Les plus gros sont aussi ceux qui ont le moins de pouvoir dans la société. Ils peuvent donc étre maltraités sans que personne ne reagisse. Les pertes humaines ne sont qu'un dommage collatéral.
Gloria sentit son estomac se nouer.

Si l'Etat subventionne le maïs plutôt que les pommes, les boissons aux pommes faites à base de sirop de maïs seront moins chères que le jus de pomme pur. Que fait-on en tant que consommateur? On achète le moins cher. Mais pas seulement ça. Lorsque I'Etat n'a pas de ligne directrice claire qui fasse une publicité honnête et qui donne des informations fiables sur les emballages, le comsommateur est à la merci de ses propres désirs. Le client est roi, comme on dit. Mais en réalité, il est impuissant. Des beignets à la confiture ou des beignets au chocolat? La peste ou le choléra? Le choix n'est qu'une manipulation.

- Les gens en surpoids ne protestent pas, dit Landon. Ils sont déjà anéantis. ça fait bien longtemps qu'ils n'ont plus droit à la parole dan sla sphère publique. Et le reste du pays est du côté du parti de la santé. Même les opérations bariatriques sur les enfants sont volontaires. Malgré les risques, les parents laissent les médecins les réaliser. Ils préfèrent ça plutôt qu'avoir un enfant en surpoids. C'est comme si les gens ne réfléchissaient plus.
- Ils ont peur.
- exactement.
-Qu'il leur arrive quelque chose ?
- Peut-être. Ou ils ont peur des autres. D'être contaminés.

L’indice de masse grasse et musculaire était devenu la meilleure arme du Parti de la santé. C’était l’IMGM qui déterminait l’aptitude des gens à leur profession. Un IMGM supérieur à 42 leur interdisait d’exercer un métier dans le secteur public.

La caricature était déjà prête : les gros sont des paresseux qui bouffent le budget de l’État avec leurs maladies de gros.

Ce qui manquait, c'étaient les motifs. Des motifs rationnels. Pourquoi l'hystérie autour de l'obésité était-elle arrivée si vite? Pourquoi les personnes obèses étaient-elles si difficiles à gérer pour une société civilisée? Lorsque Johan Svärd était monté à la tribune la première fois, le peuple suédois avait poussé un soupir collectif de soulagement. Enfin quelqu'un qui disait haut et fort ce que tout le monde pensait. p.101

Mais c'est aussi une question de classe sociale. Même si personne ne le dit haut et fort. Les plus gros sont aussi ceux qui ont le moins de pouvoir dans la société. Ils peuvent donc être maltraités sans que personne ne réagisse. Les pertes humaines ne sont qu'un dommage collatéral.

Un tout petit peu d'empathie pour la santé des gens en train de se tuer par excès de nourriture n'était en soi, pas à dédaigner. Mais dans ce nouveau millénaire, la santé était en réalité à quatre-vingt-dix-neuf pour cent liée à l'argent, et le pasteur avait l'intelligence d'en profiter.

Elle n’arrivait toujours pas à comprendre comment le Parti de la santé avait pu mettre en place une telle loi sur l’embauche. Des licenciements en fonction du poids des employés. C’était une pure folie.
Tous les fonctionnaires avec un IMGM supérieur à 42 avaient trois semaines pour perdre du poids. Trois visites gratuites chez un nutritionniste diplômé et deux semaines de médication subventionnée ou de soins. Si on réussissait, on avait le droit de garder son poste. Si on échouait, on devait le quitter.

"La porte du paradis est assez large pour une personne […] Si tu es large comme deux personnes, tu ne passeras pas la porte." (Pasteur O’Brien)