Citations sur Le Livre des Martyrs, tome 3 : Les Souvenirs de la Gl.. (43)
Et peut-être s'agit-il là de la vérité ultime, la plus dévastatrice de toutes. Les dieux n'ont que faire des obligations ascétiques que les mortels s'imposent à eux mêmes. Ils n'ont que faire des règles de conduite, de la morale pervertie des prêtres et des moines des temples. Peut-être même se rient-ils des chaines que nous nous forçons à porter, de notre besoin incessant, insatiable, de nous chercher des imperfections dans ce que la vie exige de nous. Ou peut-être ne se rient-ils pas de nous, peut-être sont ils furieux. Peut-être cette négation de la vie célébrée constitue-t-elle la plus grande insulte adressée à la face de ceux que nous vénérons et que nous servons.
Grognard se tassa en grommelant dans sa barbe.
"Par tous les dieux, si seulement le monde pouvait n'être peuplé que de femmes passives et pleurnichardes".
Il songea quelques instants à cette assertion, puis fit la grimace.
"D'un autre côté, quel cauchemar ce serait. La tâche d'un homme est de faire en sorte que l'étincelle devienne flamme, pas de l'étouffer ..."
— Reine des Songes, marmonna Piocheuse tout en sanglant le harnais de cuir autour des membres de Ben le Vif, je ne t’ai jamais vu aussi effrayé, Magicien. Tu as une tête à m’en faire pisser des glaçons.
Ce furent les dernières paroles que Ben le Vif mémorisa de cette nuit-là, mais à l’évidence, il n’était pas prêt de les oublier.
La vague de Tenescowris, masse humaine devenue folle de faim, se fracassa inexorablement contre les murailles de la ville, puis les submergea. Les barricades élevées à l’emplacement des portes, ployant sous la pression, finirent par céder.
La loyauté ne survit jamais à un estomac vide.
Pas plus près.
Plus jamais.
L'épervier, planant sur un courant ascendant, se cabra vers le ciel. Ses yeux reflétaient à présent la lumière enjouée des étoiles tandis que la nuit engloutissait le monde.
Les cadeaux offets par les Anciens Dieux étaient porteurs de douleur. Mais parfois, ils recélaient aussi une certaine forme de miséricorde.
- Le savoir vivre pauvre batard voila ce qui nous différentie toi et moi
- l'education aussi, non ,
Pour moi, ce passage est le moment où Kallor se conforte dans sa décision :
"L’eau dégoulinait le long des mailles de son surcot complet, de sorte que ses longs cheveux gris, plaqués sur ses épaules aussi maigres que larges, demeuraient au contact des anneaux métalliques jusqu’en bas de son dos. Son casque gris terne reflétait le ciel d’étain qui, sur la surface métallique, paraissait laiteux et indistinct. Il se tenait debout, immobile, tête baissée, au milieu d’un bassin peu encaissé, tandis que son cheval l’attendait à une dizaine de pas en arrière.
Ses yeux éteints observaient sans ciller le sol saturé d’eau de la prairie à travers les fentes de la visière fixe de son grand casque. Il contemplait les flaques boueuses que venait cingler la pluie diluvienne, les petits ruisselets, les rigoles plus larges, le flot incessant qui emplissait de minuscules canaux, engloutissant la pierre exposée, s’insinuant entre les racines noueuses et les touffes d’herbe.
L’eau s’écoulait vers le sud.
Et là, dans le bassin, charriant des limons d’une étrange couleur au gré de ruisseaux empressés, elle dévalait la pente de la colline.
Kallor fit demi-tour et rejoignit son cheval.
Il suivit ses propres traces et, alors que le crépuscule tombait rapidement, il regagna le campement sous les nuages de plomb et la pluie battante. Personne n’avait allumé de feu à l’extérieur des tentes alignées, et la lueur des lanternes se diffusait à peine à travers les toiles éparses. Les Grands Corbeaux s’étaient regroupés dans les allées boueuses, voûtés et immobiles sous le déluge. (...)
(...)
Kallor pivota et sortit de la tente. Une fois à l’extérieur, il s’approcha de son cheval.
Seuls quelques misérables Grands Corbeaux blottis les uns contre les autres sous un chariot furent témoins de son fugace sourire."
(et là, je me dis que ce n'est pas bon du tout...)
Douze salopards, hein ? Et moi, je suis qui, hein ? Ben le Vif. D’accord ? Ben Adaephon Delar. Maintenant, si certains d’entre vous ont déjà fait dans leur froc, ils n’ont qu’à aller se changer et rejoindre leurs compagnies respectives.
Cest d’Anomander Rake que nous parlons, bon sang ! Si nous nous trouvions dans l'un de ces médiocres contes pour enfans lors duquel un jeune fermier sans cervelle tombe sur une épée magique, celui-ci pourrait très bien perdre l’arme. Mais Anomander Rake ? Le Fils de Ténèbre ? Le Selgneur de Sangdelune ?