A son arrivée dans la cuisine, le lendemain matin, Max vit tout de suite que sa mère s'était levée du pied gauche. Un comprimé d'Alka-Seltzer pétillait dans un verre près de sa tasse de café noir, et quand il voulut l'embrasser, après avoir embrassé son père qui lisait son journal, elle le repoussa du même geste exaspéré qu'elle aurait eu pour chasser une mouche.
"Laisse-moi, Max, il fait trop chaud."
"Ta mère a sa migraine", dit le Commandant.
"C'est ce temps, dit Maria. Et vous allez encore dire que je me mêle de ce qui me regarde pas, mais Madame a tort de prendre des bains de soleil l'après-midi. Le soleil est trop fort en été."
Sa voix n’était qu’un murmure ; simple précaution, au cas où elle n’aurait pas vraiment été assoupie. Mais le corps féminin resta impudiquement étalé, avec toute sa chair offerte à la convoitise de Max qui avança le cou, sous le parasol, pour surplomber la touffe, au bas du ventre. C’était l’endroit qui l’intéressait le plus, cette fente humide qu’il devinait, sous la toison. Cela lui donna un coup au cœur, qu’elle soit si noire, si touffue ; cela avait quelque chose de bestial.