Pour mieux écouter, on doit fermer les yeux.
But, évidemment, un but du Barça ! Un but de Keita, ce p’tit Noir du Mali ou du Cameroun, de là-bas en tout cas, l’Afrique c’est l’Afrique, un pays gigantesque peuplé de lions, de singes, d’éléphants et de baobabs !
Je joins les mains comme un moine : geste de soumission que j’ai appris très tôt à La Havane, dans une église, et qui a perdu ensuite sa connotation religieuse pour en acquérir une autre, tout aussi religieuse. Geste de peur, de docilité, de respect qui signifie : « J’accepte votre pouvoir et je m’y soumets. » Je m’incline, en plus, respectueusement.
Aucun intérêt d’expliquer ce que j’entends par liberté, ce que je veux dire par « je suis libre ». Si je peux dire que je me sens vraiment libre, c’est parce que je me crois invisible.
Il n’est pas toujours utile que la réalité ranime les souvenirs, parfois ils surgissent quand on en a vraiment besoin.
Ma joie provient de quelque chose de bien plus exceptionnel : personne ne sait d’où je viens. Pour le meilleur ou pour le pire (non, je supprime pour le pire), personne ne s’occupe (personne !) de savoir qui est ce boiteux myope, insignifiant, passablement laid et vieux jeu. S’ils connaissaient mon nom, ils s’apercevraient qu’il est faux et se désintéresseraient de moi.