Il semble toiser la foule en disant « vous n’êtes rien. Vous n’avez aucun impact sur moi. Je me fous de votre avis, de vos regards, de votre haine. Je crache sur votre mépris et votre dégoût ». Il dégage ce charisme, cette assurance.
Pour le coup, j'ai eu tout le temps de réfléchir. De peser le pour et le contre. De me demander si tout ça valait la peine. Que je risque de me caser la gueule. Que je risque d'avoir mal. Est-ce vraiment une bonne idée ? De m'attendre à ce que Trent vienne à moi pour... Quoi au juste ? Prendre du bon temps ? Baiser ? A-t-il vraiment besoin de ça ? A-t-il vraiment besoin de moi . Et après ? J'avais besoin de Bianca pour me garder dans le droit chemin, pour me donner l'illusion d'avoir une vie normale. Et Voilà comment ça se fini. Dans la peine et le ressentiment. Et je n'ai plus envie de ça. Je n'ai plus envie d'une vie ou l'on est ensemble par dépit, par facilité. Je veux chérir et aimer. Je veux que chaque jour ne ressemble à aucun autre. Je veux quelqu'un qui puisse me comprendre, qui puisse m'accepter. Je veux ça et tellement d'autre choses encore. C'est complètement dingue. Jamais je n'aurais pensé avoir de si hautes aspirations. Pourtant, est-ce trop demander ? De rêver d'un quotidien fait d'amour et de rires, de soupirs de plaisir et de baisers dans le cou. De souhaiter me réveiller chaque matin un sourire aux lèvres en découvrant la personne allongé près de moi, le visage chiffonné par le sommeil. Je veux pouvoir profiter de chaque instant, partager mes joies et mes peines, mes désirs et mes craintes.
Je veux aimer, tout simplement. Pour de vrai. Je veux pouvoir être moi, sans concession, sans faux semblants. Toutes ses années gâchées que je retrouverai jamais, je veux les combler en vivant deux fois plus vite, deux fois plus fort. Et quand je songe à la personne avec qui je veux partager tout ça, un seul nom résonne, encore et encore.
Tout était si simple avant. Limpide. Ma vie n’était pas exceptionnelle, mais c’était ma vie. Elle me plaisait, malgré sa monotonie. Et surtout, surtout, je la domptais. Je choisissais les routes à arpenter, les décisions à prendre. Elle m’appartenait. Mais maintenant… Maintenant, je ne contrôle plus rien, au contraire. Je sombre dans les abîmes du péché.